La Mamie s’é­tait tue depuis le fameux référen­dum truqué. Et pour­tant, ce ne sont pas les injus­tices qui man­quent. Mais me voilà les pieds dans l’eau.

Pour toutes celles et tous ceux qui ont marché ces temps derniers der­rière un vieux por­teur de pan­car­te comme moi, ce bain de pieds devrait rafraîchir.
Pour ma part, je suis trop âgée pour jouer les ran­don­neuses pour la jus­tice. Et sans doute trop âgée aus­si pour croire encore que ce qui ressem­bla fort à un ren­dez-vous pré-élec­toral pour notre par­ti macro­niste à nous, jeu­nisme en moins, serait le départ de quelque chose

Il a donc déjà plu par dessus… Aucune libéra­tion plus loin, des mil­liers de licen­ciés par décret de plus, les mis­es en prison des défenseurEs des droits humains d’Amnesty Turquie en prime, la pos­si­ble dis­pari­tion de celles et ceux qui risquent leur vie pour dire non, on en est arrivé à célébr­er la vic­toire du tyran, comme si c’é­tait l’au­teur du coup d’E­tat qui nous a amené là, le bec dans l’eau.

Le 15 juil­let, avant et après, on a encore eu droit à une célébra­tion du Reis, père du peu­ple turc. Oui, parce que plus que jamais, paraît-il, nous avons de quoi “être fier d’être turc”, et qu’il n’y aurait qu’un Peu­ple, une Patrie, un Etat, une Reli­gion, tout ça “indi­vis­i­ble” et sous le regard bien­veil­lant d’Er­doğan, chef des chefs pour l’éternité…

Du coup, cette année, le “cadeau du ciel” ne fut pas un putsch qui tombe à pic, mais une pluie dilu­vi­enne qui tom­ba d’un ciel lourd et chargé.

Et là, devinez quoi, la belle Turquie de pour 2023 s’est avérée por­teuse d’i­non­da­tions béton­nières. On savait déjà que la moin­dre par­celle de ter­rain, y com­pris les aires prévues pour la pro­tec­tion civile en cas de séisme à Istan­bul et ailleurs, avait vu pouss­er les champignons des tours d’habi­ta­tions, de bureaux et des cen­tres com­mer­ci­aux. Pour la bag­nole, de véri­ta­bles couloirs béton­nés et bitumés sil­lon­nent la ville.

Alors imag­inez, la moin­dre des gouttes d’eau ne trou­vera bien­tôt plus que du trot­toir, du béton, du bal­last, du goudron, pour ruis­sel­er plus bas… Et comme Istan­bul a plein de hauts et de bas, et que le Bospho­re n’est pas un réser­voir exten­si­ble, les sautes d’humeur du change­ment cli­ma­tique n’ont pas fini de provo­quer des remous.

Voyez plutôt ce que des “ama­teurEs” comme moi ont filmé…

Main­tenant, j’ai sou­venir en anglais (mais vous aviez la même en français), d’une chan­son qui autre­fois, sur un son de gui­tare, par­lait comme ça : “On avait d’la flotte jusqu’au cou, et le vieux con dis­ait d’avancer…”

N’y voyez pas d’in­jure au Prési­dent… Je ne me mouille pas là dedans…

Canal d’Is­tan­bul” le pro­jet géant d’Erdoğan ! 

 


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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…