Des ini­tia­tives de sou­tien à la “marche pour la jus­tice en Turquie” voient le jour un peu partout en Europe. En voici une, large, et qui prend en compte l’ensem­ble des prob­lé­ma­tiques poli­tiques. Elle aura lieu à Strasbourg.

Voici le texte d’appel qui nous a été transmis :

Après le « coup d’état » con­trolé du 15 juil­let 2016, le régime autori­taire d’Erdogan a débuté un état d’urgence. S’en ai suivi immé­di­ate­ment une purge sans précé­dent pré­tex­tant des arresta­tions pro-gülenistes. Mais nous n’ou­blions pas qu’au départ les rela­tions entre Fet­tulah Gulen et  Recep Tayyip Erdo­gan étaient plus que très proches.
Ces arresta­tions jet­tent en prison démoc­rates, intel­lectuels, jour­nal­istes, académi­ciens, en con­séquence toutes per­son­nes qui s’opposent à ce sys­tème autoritaire.

La Turquie compte 159 jour­nal­istes empris­on­nés. Plus de 42000 détenus poli­tiques depuis la ten­ta­tive du coup d’état et 110000 salariés ont été suspendus.

La jus­tice passe son temps à défendre l’honneur d’Erdogan : en 2016, 46000 per­son­nes dont 240 mineurs ont été pour­suiv­ies pour insulte et out­rance con­tre le Prési­dent, et 1080 peines de prison ont été pronon­cées. 93 maires ont été des­ti­tués de leurs fonc­tions dont 72 sont empris­on­nés et tous issues des régions kurdes.

Nous vous rap­pelons que le référen­dum du 16 avril 2017 qui visait à ren­forcer les pou­voirs du prési­dent a été volé. Volé par la haute com­mis­sion élec­torale ou siégeait des proches d’Erdogan.
Cette même haute com­mis­sion élec­torale qui a trans­gressé son arti­cle 2010 et  pris en compte les bul­letins de votes non tam­pon­nés. En com­prenant que le non allait l’emporter Erdo­gan et ses dis­ci­ples ont encore trou­vé le moyen d’y remédi­er mal­gré les aver­tisse­ments des obser­va­teurs inter­na­tionaux qui ont dénon­cés les irrégu­lar­ités lors du vote.

En réac­tion à la con­damna­tion à 25 ans d’emprisonnement d’un de ses députés et édi­to­ri­al­iste du prin­ci­pal jour­nal de l’opposition, le Par­ti répub­li­cain du peu­ple a entamé depuis le 15 juin 2017 une « Marche pour la Jus­tice » qui mèn­era les opposants d’Ankara à Istanbul.

Au-delà de ce cas indi­vidu­el, cette ini­tia­tive vise à la libéra­tion des mil­liers de vic­times des arresta­tions arbi­traires et des procès expédi­tifs, y com­pris de la douzaine de respon­s­ables et députés du Par­ti démoc­ra­tique des peu­ples (HDP).
La « Marche pour la Jus­tice » a com­mencé en Turquie dans une atmo­sphère ten­due, puisque le Prési­dent Erdo­gan a traité aus­sitôt les marcheurs de ter­ror­istes en les menaçant ouverte­ment de représailles.

2000 académi­ciens qui sont sig­nataires d’un appel pour la paix font l’objet d’une enquête, 223 d’entre eux ayant signés cet appel ont été des­ti­tués de leurs fonc­tions. 2 de ces académi­ciens Nuriye et Semih, qui ont débuté une grève de la faim en vue de regag­n­er leur poste ont un pronos­tic vital engagé à l’heure actuel.

Depuis main­tenant 15 ans, les vio­lences faites aux femmes, les agres­sions sex­uelles, la pédophilie ne cesse d’augmenter en Turquie. La lib­erté d’expression, la laïc­ité, la jus­tice, le droit des femmes, la pro­tec­tion de l’enfance sont devenus illu­soires en Turquie.

Nous n’arrêterons pas de lut­ter con­tre l’obscurantisme, la dic­tature d’Erdogan.

Nous con­tin­uerons à lut­ter pour nos valeurs et deman­der Jus­tice pour toutes ces per­son­nes incar­cérées abu­sive­ment en Turquie

Stras­bourg, le 8 Juil­let 2017

Col­lec­tif de Strasbourg
Marche pour la jus­tice en Turquie

justice

KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.