111 personnalités ont fait une déclaration de soutien à Nuriye et Semih, en grève de la faim depuis 111 jours, aujourd’hui… C’est un nième appel fait en direction de l’Etat. La mort de Nuriye et Semih peut être annoncée à tout moment…
Nuriye et Semih, les enseignants licenciés par un décret publié le 29 octobre 2016, sous état d’urgence, sont toujours derrière les barreaux depuis le 22 mai 2017 et poursuivent une grève de la faim, qu’ils ont entamée le 9 mars.
Nuriye et Semih ont pu rencontrer leurs proches, hier, lors des visites pour la fête du Ramadan. Nuriye ne pèse plus que 44 kg. Elle a des difficultés pour absorber de l’eau, les douleurs l’empêche de se lever, de marcher, elle souffre d’un pouls très bas, d’une insuffisance cardiaque, entre autres… Quant à Semih, douleurs, arythmie, faible pouls, problèmes d’ouïe… Voici les propos de sa mère, Sultan Özakça “Il avait tellement maigri, que je n’ai pas osé le serrer dans mes bras. J’avais peur de lui briser les os.” Sultan et Esra, la compagne de Semih avaient débuté une grève de la faim à leur tour, le jour de l’arrestation de Semih et Nuriye. Sultan a été obligée de cesser la grève, pour cause de maladie. Esra la poursuit, depuis 36 jours, aujourd’hui… Leurs compagnons de lutte, Veli Saçılık, Nazife Onay, Acun Karadağ et bien d’autres, continuent à occuper, tant bien que mal, l“espace de résistance” que Nuriye et Semih leur ont “confié” dans l’avenue Yüksel à Ankara, au pied du monument aux Droits de l’homme. “Tant bien que mal”, parce que les interventions policières, les garde-à-vues sont quotidiennes…
111 personnalités, dont des écrivainEs, artistes, ont déclaré leur inquiétude et leur soutien aujourd’hui, par un communiqué publié dans les médias. Dans les signataires, il y a des noms comme Ataol Behramoğlu, Ayşe Kulin, Ahmet Ümit, Barış Pirhasan, Ercan Kesal, Ferzan Özpetek, Gülriz Suriri, Hale Soygazi, Halil Ergün, Hasibe Eren, Hayko Cepkin, Lale Mansur, Latife Tekin, Meltem Cumbul, Murathan Mungan, Müjde Ar, Müjdat Gezen, Nejat Yavaşoğulları, Pelin Batu, Rutkay Aziz, Selçuk Yöntem, Sabahat Akkiraz, Sıla Gençoğlu, Sevinç Erbulak, Suavi, Şevket Çoruh, Tolga Sağ, Tilbe Saran, Zeynep Tanbay, Zülfü Livaneli et Zuhal Olcay…
Nuriye Gülmen et Semih Özakça, ne sont que deux des cinq mille universitaires, cinquante mille enseignantEs, et cent cinquante mille fonctionnaires.
Ils ont été jeté en prison pour avoir entamé une grève de la faim en revendiquant leur travail et ils ont faim depuis 111 jours.
Il ne faut pas que Nuriye et Semih ne meurent.
Leur droit de travail doit leur être rendu.
Nous demandons à l’Etat de faire les pas nécessaires, pour qu’ils puissent retourner à leur école, et continuer leur vie.
La Justice et la Démocratie nécessitent cela.
Par ailleurs, lors de la Session d’été du conseil de l’Europe (APCE) qui se déroule en ce moment à Strasbourg, le secrétaire Général Thorbjørn Jagland, a répondu aux questions des membres de l’Assemblée, en soulignant qu’il est “préoccupé par la situation actuelle concernant les droits fondamentaux en Turquie” [vidéo de la session, en français], et a déclaré : “J’appellerai le Premier ministre Binali Yıldırım et lui demanderai la libération de Gülmen et Özakça”.
Vous pouvez soutenir…
Une nouvelle campagne de soutien à été lancée également. Elle s’étend sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #NuriyeVeSemihHerYerde, Nuriye et Semih sont partout !
Pourquoi ne pas participer, là où vous êtes… Même en vacances !
Amenez Nuriye et Semih avec vous partout…