71ème jour de la grève de la faim de Nuriye et Semih dans l’av­enue Yük­sel à Ankara. Les inter­ven­tions à répéti­tion de la police con­tin­u­ent. Chaque fois, cette petite par­celle au pied du mon­u­ment aux Droits de l’homme, “l’e­space de résis­tance” comme les grévistes l’ap­pel­lent, est vidée de son con­tenu. Pan­car­tes, ban­nières, et de nom­breux bou­quets et pots de fleurs qui sont offerts par les sou­tiens sont retirés, une par­tie étant brûlée sur place. Drôle de façon de détru­ire le matériel mil­i­tant, pour une police qui inter­vient depuis trois nuits, en pré­tex­tant le feu allumé par les sou­tiens qui main­ti­en­nent une présence sur les lieux…

La nuit dernière, lors d’un troisième raid de la police sur “l’e­space de résis­tance”, 19 per­son­nes ont été mis­es en garde-à-vue. Pen­dant que nous écrivons ces lignes, on nous informe qu’elles vien­nent d’être libérées.

Veli Saçılık pub­lie sur son compte Twit­ter une petite phrase qui en dit long :
“La police a jeté les fleurs dans le feu”. 

 

Yüksel est notre maison

Nuriye s’ex­pri­mait ain­si ce matin dans la vidéo du jour :

Bon­jour à tous. Je vous salue toutes et tous avec l’e­sprit de notre résis­tance, avec l’e­sprit qui existe sur notre “espace de résis­tance”. aujour­d’hui c’est le 71ème jour de notre grève de la faim.

Notre résis­tance et notre grève se pour­suit. Depuis un moment nous subis­sons des inter­ven­tions poli­cières. Pour nous ce n’est pas une nou­veauté, parce que nous avons été mis en garde-à-vie 17 fois, rien que pour nous appro­prier cet “espace de résis­tance”. Main­tenant ils veu­lent nous repren­dre une posi­tion que nous avons obtenue. En réal­ité ils veu­lent nous con­fis­quer notre résis­tance. Nous devons garder notre espace. La police, prof­i­tant de notre absence, vient main­tenant dans des heures où les grévistes de la faim sont absents, dans la nuit, quand il y a moins de monde, et attaque, en pré­tex­tant qu’il y a un feu allumé. Dans ce lieu, il y a un feu depuis le pre­mier jour de la grève, et cela con­tin­ue tous les soirs depuis 71 jours. C’est donc claire­ment, un pré­texte. C’est une action qui a pour objec­tif de cass­er la resis­tance, de dimin­uer le sou­tien et la sol­i­dar­ité. Face à ces attaques, nous devons nous appro­prier notre “mai­son”. Car cet endroit est notre mai­son. Et nous atten­dons tout le monde, pour soutenir la résis­tance, nous et notre grève de la faim. Soyons sur l’av­enue Yük­sel à 13h30.”

Interventions policières

Cette nuit, la police a chargé trois fois de suite. Sur la vidéo suiv­ante, les résis­tants face aux policiers qui essayent d’étein­dre le feu. “Ce n’est pas un prob­lème, on ral­lumera” dit une per­son­ne présente sur place en sou­tien. Le polici­er se rap­proche avec une bouteille d’eau. “Vous ne pou­vez pas versez de l’eau !” ajoute-t-elle. Ensuite l’im­age se coupe. On entend des cris et des slo­gans. “Lâchez mon bras, espèce de bête !” dit la per­son­ne. “Lâch­es moi, c’est de la tor­ture ! tu vas me cass­er le bras !”

Comme il y a des man­i­fes­ta­tions de sol­i­dar­ité dans d’autres villes, les inter­ven­tions poli­cières ne se déroulent pas qu’à Ankara.

Hier, le 17 mai, à Diyarbakır, par exem­ple, les mem­bres du KESK (Con­fédéra­tion de syn­di­cats du secteur pub­lic) man­i­fes­tant en sou­tien des grévistes de la faim, on été attaqués par la police. Près de 40 man­i­fes­tants ont été mis en garde à vue.

Tou­jours hier, cette fois à Izmir, les avo­cats, mem­bre du ÇHD (Asso­ci­a­tion des juristes con­tem­po­rains) qui ont voulu exprimer leur sou­tien à Nuriye et Semih, ont été évac­ués des lieux.

Aujour­d’hui c’é­tait le tour des étu­di­ants à Sam­sun. Bilan : 11 garde-à-vue…

Mais les sou­tiens con­tin­u­ent à se mul­ti­pli­er. Aus­si bien en Turquie qu’à l’é­tranger. Hier, c’é­tait les comé­di­enNEs qui étaient en vis­ite à Nuriye et Semih et aujour­d’hui l’écrivain Ataol Behramoğlu sera avec les grévistes.

A Kadıköy Istan­bul, c’est “L’ini­tia­tive de femmes pour la paix” (Barış için Kadın Gir­işi­mi) qui occupe la place de Khalke­don aujourd’hui.

Et en Bel­gique, Le Cen­tre cul­turel alévi de Charleroi sera en grève de la faim pen­dant trois jours, en sol­i­dar­ité avec Semih et Nuriye.

Nous don­nons des exem­ples de sou­tien. Il y en a bien d’autres et il n’est pas facile de les citer tous… et tant mieux.

Toute ini­tia­tive est bien­v­enue pour les soutenir, si petite soit-elle. Bien sûr, si vous êtes jour­nal­istes, mem­bres ou respon­s­ables d’as­so­ci­a­tions, de syn­di­cats, blogueuses ou blogueurs influ­ents, ne vous gênez pas pour relay­er les infor­ma­tions, pouss­er vos rédac­tions, vos asso­ci­a­tions à agir pour informer. Partager cet arti­cle sur un réseau social y con­tribuera aussi …

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Le reportage d’Arte, émis le 17 mai.

 “Une chose est sûre Nuriye et Semih sont déjà des héros de ce qui reste de l’op­po­si­tion en Turquie.”


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