Une déc­la­ra­tion de sou­tien des “Uni­ver­si­taires pour la Paix”, pour cer­tainEs en exil en Suisse, pour sou­tien à Nuriye Gül­men et Semih Özakça.


Nuriye et Semih, ont besoin de votre soutien !

Les enseignants limogés Nuriye Gül­men et Semih Öza­kça sont entrés dans une phase cri­tique de leur grève de la faim. Nos amies ont décidé de faire une grève de la faim depuis plus de 60 jours pour s’op­pos­er à leur licen­ciement depuis les vagues de purges en Turquie, en rai­son des nou­veaux décrets déclarés par le gou­verne­ment et ils dénon­cent l’at­ti­tude des autorités total­i­taires du gou­verne­ment d’Erdoğan.

Les autorités turques ont limogé plus de 4 464 enseignants dans le cadre des purges lancées après la ten­ta­tive de coup d’E­tat en juil­let, selon un décret-loi pub­lié, devenu un mode d’ex­er­ci­ce de pou­voir autori­taire d’Er­doğan menaçant les opposants et les Kur­des du pays. Depuis l’an­née 2015, le gou­verne­ment a per­pétré un “mas­sacre” au Kur­dis­tan de Turquie avec la déc­la­ra­tion de la guerre con­tre les forces kur­des. Des crimes con­tre l’humanité se pro­duisent désor­mais quo­ti­di­en­nement au Kur­dis­tan dans un silence assour­dis­sant sur lesquels les Uni­ver­si­taires pour la paix ont attiré l’at­ten­tion, en por­tant le regard sur les mas­sacres et l’ex­er­ci­ce de la vio­lence éta­tique en Turquie, et spé­ciale­ment dans la région kurde. Nous disions : “Nous exi­geons que cessent les mas­sacres et l’exil for­cé qui frap­pent les Kur­des et les peu­ples de ces régions, la lev­ée des cou­vre-feux, que soient iden­ti­fiés et sanc­tion­nés ceux qui se sont ren­dus coupables de vio­la­tions des droits de l’homme, et la répa­ra­tion des pertes matérielles et morales subies par les citoyens dans les régions sous cou­vre-feu.”. Nous propo­sions au gou­verne­ment d’ar­rêter le mas­sacre, la dom­i­na­tion total­i­taire et retourn­er au proces­sus de la paix. Pour cela, nous avons déclaré que “Bu Suça Ortak Olmay­a­cağız” “Nous, enseignants-chercheurs de Turquie, nous ne serons pas com­plices de ce crime !” per­pétré au Kurdistan.

Depuis notre péti­tion, puis les purges, le gou­verne­ment a com­mencé à cibler les uni­ver­si­taires comme d’ailleurs les autres citoyens. Les uni­ver­si­taires et les enseignants ont subi un limo­geage mas­sif. Depuis le coup d’E­tat man­qué, plus de 41 000 per­son­nes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100 000 limogées ou sus­pendues, notam­ment des pro­fesseurs, des enseignants et des mag­is­trats. Des dizaines de médias et d’as­so­ci­a­tions ont par ailleurs été fer­més et de nom­breux jour­nal­istes licen­ciés, empris­on­nés. Depuis 2015, le gou­verne­ment AKP s’érige en total­i­tarisme, aboutis­sant à ce que des citoyens limogés, ciblés, men­acés, empris­on­nés sur le sol de la Turquie, en vien­nent à «une mort lente », en util­isant la grève de la faim.

Nuriye et Semih sont en grève de la faim depuis le 9 mars à Ankara. Ils-elles sont entré-es en résis­tance dès le mois de novem­bre 2016, après leur licen­ciement en novem­bre 2016. Comme des mil­liers de fonc­tion­naires, enseignant-es du pri­maire à l’université, ou appar­tenant à d’autres ser­vices publics, syn­diqué-es ou non, Nuriye et Semih ont été licen­cié-es dans le cadre des purges poli­tiques menées par Erdoğan. Nom­bre d’entre eux /elles ont subi l’ex­il poli­tique et elles ont refusé de se taire et de se soumet­tre. Ils-elles se sont révolté-es con­tre les licen­ciements mas­sifs, con­tre l’État d’urgence et plus large­ment con­tre la répres­sion. Tabassé-es, arrêté-es, placé-es en garde-à-vue, de mul­ti­ples fois, ils-elles n’ont pas renoncé.L’histoire de résis­tance de Nuriye Gül­men com­mence par un sit-in le 9 novem­bre 2016, à Ankara, sur le boule­vard Yük­sel. Pour une ving­taine de sou­tiens et une seule man­i­fes­tante, plus d’une cen­taine de policiers anti-émeute ont été déployés, à peine avait-elle com­mencé à pronon­cer la pre­mière phrase de son com­mu­niqué “Je suis une uni­ver­si­taire licen­ciée”. Nos amies Nuriye Gül­men net Semih Öza­kça comme nous et les autres col­lègues, se sont retrou­vés au chô­mage subite­ment, comme des cen­taines de mil­liers de fonc­tion­naires licen­ciés par décret, et pro­jetés dans la pré­car­ité, et donc ont décidé de faire une grève de la faim con­tre le licen­ciement et l’iné­gal­ité gou­verne­men­tale depuis plus de 60 jours main­tenant. Ces enseignant-es, sont entrée en résis­tance et après avoir man­i­festé d’abord seul-es, ont ensuite réu­ni leurs forces. Ils, elles ont été molestées, frap­pées, traînées, de nom­breuses fois arrêtées, mis-es en garde-à-vue, mais dès qu’ils, elles retrou­vent leur lib­ertés, se ren­dent au lieu de ren­dez-vous, à Ankara, et recom­men­cent avec déter­mi­na­tion leur grève de la faim.

Cette déci­sion de nos ami-es col­lègues ques­tionne néces­saire­ment la pra­tique du pou­voir éta­tique et son lan­gage extrav­a­gant et typ­ique qui assume la dom­i­na­tion raciale, le crime de guerre, l’enfermement autori­taire, la vio­lence para­mil­i­taire et la tor­ture face à ses citoyens. Leur résis­tance est emblé­ma­tique de la sit­u­a­tion des opposant-es en Turquie. Des mil­liers de per­son­nes, syn­di­cal­istes, fémin­istes, kur­des ou sim­ple­ment révolté-es, sont enfer­mées dans les geôles turques. La réal­ité de la répres­sion pour­rait encore s’aggraver main­tenant après le référen­dum qui donne les pleins pou­voirs à Erdoğan et qui lui per­me­t­tra de gou­vern­er par décret, le par­lement n’étant alors plus qu’une sim­ple cham­bre d’enregistrement.

Nos col­lègues annon­cent qu’ils n’a­ban­don­neront pas les exi­gences de la grève de la faim sans engage­ments con­crets de la part du gou­verne­ment. Chaque jour que nos amiEs sont con­traints de pass­er en risquant la mort pour leurs droits rap­proche un peu plus d’une issue fatale, nous pen­sons que nous per­dons là notre humanité.
C’est une lutte pour la vie, et non pour la mort. Nous invi­tons tout le monde à réagir.

Ils nous appellent :
“Si vous voulez faire quelque chose pour nous, élevez notre voix!”

Faites cess­er les licen­ciements illé­gaux et arbitraires.

Nuriye et Semih, ont besoin de votre soutien !

Uni­ver­si­taires pour la Paix • Suisse
Barış İçin Akademisyen­ler • Isviçre


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Image à la une :
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