Chroniques de la révo­lu­tion kurde”, est le jour­nal télévisé présen­té par Ron­ahi TV chaque dimanche. C’est un retour en textes et vidéos, sur la semaine écoulée. Voici celle du 30 avril au 7 mai 2017.


Il s’agit donc d’une émis­sion d’informations régulière, en langue française, que vous retrou­verez ici, chaque semaine, en parte­nar­i­at avec Kedistan.

La vidéo est mal­heureuse­ment incom­plète… Voir et lire les dernières min­utes en bas de cette page, avec toutes nos excuses…


GROS TITRES

  • RONAHI TV • BIENTÔT LA FIN ?
  • RONAHI TV • CE QU’EN PENSE LA RÉDACTION
  • OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • TABQA EST LIBÉRÉE
  • TABQA • DES ARMES DE L’OTAN ENTRE LES MAINS DE DAESH
  • SYRIE DU NORD-ROJAVA • LES RÉFUGIÉS PRIS POUR CIBLES
  • SUR LA FRONTIÈRE • LE PYD SOUHAITE UNE « NO FLY ZONE »
  • RÉGION DE SHEHBA • NETTOYAGE ETHNIQUE
  • TURQUIE-EUROPE • TENSIONS ET CONTRADICTIONS
  • BASUR-KURDISTAN DU SUD • NOUVELLES FRAPPES AÉRIENNES TURQUES
  • BASUR-KURDISTAN DU SUD • PADÊ, UN NOUVEAU PARTI ÉZIDI
  • TURQUIE • LA VIOLENCE DANS LES PRISONS

 

RONAHI TV • BIENTÔT LA FIN ?

Notre chaine de télévi­sion est sous la men­ace d’une sus­pen­sion bru­tale de ses émis­sions. La société française Eutel­sat, qui assure la retrans­mis­sion par satel­lite, fait suite à la demande de la Turquie de met­tre un terme à la diffusion.

C’est ce 14 avril 2017 que la société Eutel­sat a envoyé un « mes­sage urgent » à la société STN, une société spé­cial­isée dans les presta­tions satellitaires.

Eutel­sat demandait de sus­pendre la dif­fu­sion de la chaine de télévi­sion Ron­ahi TV depuis le satel­lite Hot­bird. Eutel­sat pré­tend que cette déci­sion a été prise sur base d’une demande formelle du con­seil suprême des radios et télévi­sions de Turquie, le RTÜK.

Dans une requête offi­cielle datée du 21 mars 2017, ce con­seil suprême accu­sait Ron­ahi TV d’avoir vio­lé les dis­po­si­tions des con­ven­tions européennes ain­si que les lois turques. C’est pourquoi RTÜK a demandé à Eutel­sat de sus­pendre la diffusion.

Le con­seil suprême des télévi­sons turques, RTÜK, se sert pour cette requête visant à sus­pendre Ron­ahi Tv et Sterk Tv du pré­texte de « sou­tien au terrorisme ».


L'article complet de Kedistan, avec le communiqué des chaînes menacées.
Ronahi TV, News Channel et Sterk TV sous menaces

Ron­ahi Tv est une chaine de télévi­sion kurde dont le siège social se trou­ve en Suède. La chaine dif­fuse donc ses pro­grammes en se pli­ant à toutes les lois sué­dois­es et européennes rel­a­tives aux media.

Cette chaine s’adresse à toutes les com­posantes lin­guis­tiques de Syrie et dif­fuse donc ses pro­grammes dans les dialectes kur­des kur­man­ci, sorani, en arabe, en français, et en assyriaque.

Il y a 300 jour­nal­istes et tech­ni­ciens qui tra­vail­lent pour Ron­ahi TV dans des stu­dios situés à Afrin, à Qamish­lo, à Kobani, à Alep, à Suley­manieh, à Bey­routh et à Bruxelles.

C’est en Syrie la seule chaine de télévi­sion qui ne soit pas con­trôlée par le régime et qui s’adresse sans dis­crim­i­na­tion à l’ensemble du peu­ple syrien. Les Syriens peu­vent ain­si se tenir infor­més des derniers développe­ments de l’actualité et suiv­re leurs pro­grammes dans leur pro­pre langue.

Heure après heure, Ron­ahi Tv suit les derniers développe­ments de la guerre menée con­tre le Daesh par les forces de la coali­tion inter­na­tionale ain­si que par leurs parte­naires des Forces Démoc­ra­tiques Syri­ennes, les FDS et par ceux des Unités de Pro­tec­tion du Peu­ple, les YPG.

Lors de la cou­ver­ture des batailles de Kobani, de Min­bij, de Shad­da­di et de Raqqa, deux cor­re­spon­dants de Ron­ahi tv ont per­du la vie et de nom­breux reporters et tech­ni­ciens ont été blessés.

RONAHI TV • CE QU’EN PENSE LA RÉDACTION

Grâce au tra­vail de ses cor­re­spon­dants de guerre, Ron­ahi Tv est dev­enue une référence qui four­nit en vidéos et en infor­ma­tions les médias du monde. La rédac­tion de la télévi­sion a donc for­mulé les remar­ques suivantes :

« Con­sid­érant l’ensemble des raisons qui suiv­ent, l’attitude de la com­pag­nie Eutel­sat s’oppose aux principes européens et aux con­ven­tions qui définis­sent le tra­vail des jour­nal­istes et la lib­erté de la presse :

Le Con­seil Suprême des Radios et Télévi­sions Turques n’est pas habil­ité à pren­dre quelque déci­sion que ce soit con­cer­nant les pro­grammes de la chaine Ron­ahi TV. S’il devait y avoir des plaintes ou des objec­tions con­cer­nant le con­tenu des pro­grammes de Ron­ahi Tv, il appar­tiendrait à la com­mis­sion sué­doise des médias ou aux instances européennes com­pé­tentes d’être saisies.

Ni le Con­seil Suprême Turc des Radios et Télévi­sions ni la com­pag­nie Eutel­sat n’ont fourni aucune preuve de leurs accu­sa­tions. Nous ignorons donc dans quelle mesure leurs récla­ma­tions sont sincères.

Nous n’acceptons pas que le con­seil suprême RTÜK se tienne pour un pro­cureur général et que la société Eutel­sat se prenne pour un juge.

Eutel­sat n’est pas habil­ité à sus­pendre la dif­fu­sion de Ron­ahi TV sans préal­able­ment s’en référ­er à un organe com­pé­tent qui puisse con­sid­ér­er les accu­sa­tions et qui les fasse con­naitre à la chaine, tout en respec­tant son droit de réponse et son droit à une défense.

Eutel­sat avait déjà sus­pendu la dif­fu­sion des chaines Newroz TV et Med Nûçe TV, sans aucune jus­ti­fi­ca­tion légale. L’affaire avait alors été portée devant la jus­tice française qui avait jugé illé­gale la déci­sion d’Eutelsat.

Nous souhai­te­ri­ons égale­ment men­tion­ner les faits suivants :

En seule­ment une année, les autorités turques ont fer­mé 150 organes de presse — des chaines de télévi­sion, de radio et des quotidiens.
Selon le rap­port 2017 de l’organisation Reporters sans Fron­tières, la Turquie est un des pays qui vio­le le plus la lib­erté des media.

154 jour­nal­istes ont été arrêtés à cause de leur travail.

Sur 180 pays, la Turquie se classe 155ème dans le classe­ment annuel des pays rel­a­tive­ment à la lib­erté de la presse.

Sachant que le RTÜK est l’organe offi­ciel d’un gou­verne­ment qui se rend coupable des vio­la­tions des droits et lib­ertés de la presse précédem­ment men­tion­nées, le RTÜK ne peut en aucun cas pré­ten­dre à l’objectivité en ce qui con­cerne ce sujet.

Le RTÜK n’a aucune autorité ni aucune base légale pour stat­uer sur la sus­pen­sion ou la demande de sus­pen­sion de la dif­fu­sion de Ron­ahi TV.

Il n’est pas accept­able de per­me­t­tre au gou­verne­ment turc de se servir du Con­seil Suprême des Radios et Télévi­sions turques comme d’un instru­ment per­me­t­tant d’exporter la cen­sure sur les media en Europe, ou d’influencer le tra­vail des jour­nal­istes en Europe. »

OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • TABQA EST LIBÉRÉE

Ca y est ! Après quar­ante jours de com­bats acharnés, la ville de Tabqa a été reprise au Daesh. Seule une moitié du bar­rage avec les locaux tech­niques sont encore entre les mains de l’organisation. Et de nom­breux com­bats se sont encore livrés cette semaine aux portes de la ville.

Les forces démoc­ra­tiques syri­ennes ont donc libéré la ville de Tabqa. Avant de se lancer dans les com­bats urbains, les com­bat­tants de la lib­erté pren­nent tou­jours soin de créer des couloirs sécurisés par où les civils peu­vent aller se met­tre à l’abri.

5.000 d’entre eux, prin­ci­pale­ment des femmes et des enfants, ont ain­si pu fuir les zones de combat.

Le soir du pre­mier mai, la porte-parole des FDS, Cihan Sheikh Ehmed, annonçait que le coup final pour déloger Daesh de la ville serait porté durant la nuit. Et dès le lende­main, à part quelques dernières poches de résis­tance autour du bar­rage, c’était mis­sion accomplie.

Tabqa, c’est le dernier lien qui per­me­t­tait au Daesh de recevoir de l’aide depuis la Turquie. Aujourd’hui, l’organisation est totale­ment isolée du reste du monde. C’est la rai­son pour laque­lle les con­tre-offen­sives ont eu lieu tout au long de la semaine, dans plusieurs zones autour de la ville. En trois jours de com­bats autour du vil­lage de Sahl al Xas­hab, il y a ain­si eu 76 mem­bres de l’organisation qui ont été tués.

Les habi­tants sont soulagés. Les enfants peu­vent enfin sor­tir à nou­veau jouer dans la rue. Les femmes ne sont plus for­cées de s’habiller tout de noir pour éviter les sanc­tions de la police du Daesh.

Par­fois, les com­bats se pour­suiv­aient à une cen­taine de mètres, mais les habi­tants se sen­taient en sécu­rité aux côtés de leurs libéra­teurs. Les maisons sont inspec­tées par les expertes des FDS avant que leurs habi­tants ne puis­sent y retourn­er immédiatement.

Voici les deux frères Luh­sen, Ahmet et Muhammed. Ils témoignent de leur expéri­ence sous l’occupation du Daesh : «  Daesh ne nous lais­sait aucune dig­nité. Ils util­i­saient des inter­dits et des puni­tions. Ils fai­saient la police pour inspecter nos habits, notre apparence et notre barbe.

Quant aux femmes, elles ont vécu comme dans cachot. Grâce aux com­bat­tants des FDS, on peut enfin marcher libre­ment dans la rue. Nos femmes sont libérées de l’obscurité. On nous a ramené à la vie ! »

TABQA • DES ARMES DE L’OTAN ENTRE LES MAINS DE DAESH

Lors des mis­sions de sécuri­sa­tion, les com­bat­tants des forces démoc­ra­tiques syri­ennes ont décou­vert plusieurs entre­pôts de muni­tions ain­si que des ate­liers des­tinés à la fab­ri­ca­tion des bombes. Par­mi les armes retrou­vées, il y a des armes turques, notam­ment des armes antichars de type M72. Il y avait aus­si des muni­tions en prove­nance de l’OTAN. Ces armes ne peu­vent avoir été fournies au Daesh que par l’Etat turc.

La libéra­tion de Tabqa signe défini­tive­ment la fin des con­vois d’armes de la Turquie vers Raqqa. La cap­i­tale de l’organisation est donc prête à être reconquise.

SYRIE DU NORD-ROJAVA • LES RÉFUGIÉS PRIS POUR CIBLES

Des mil­liers de réfugiés ten­tent de fuir les zones de com­bats. Ils se bat­tent con­tre les dif­fi­ciles con­di­tions d’existence dans les camps, où l’aide human­i­taire inter­na­tionale ne parvient pas. Pour ajouter à leur mal­heur, les forces armées turques et le Daesh lan­cent des attaques sur ces civils désespérés.

Mar­di, env­i­ron 10.000 nou­veaux réfugiés sont par­venus à quit­ter la ville de Raqqa et à rejoin­dre le camp de réfugiés d’Ayn Issa, au nord de Raqqa.
Pour par­venir à soulager ces réfugiés, le con­seil civ­il de Raqqa mobilise toutes ses ressources, mais il n’y a pas assez de tentes, de nour­ri­t­ure, d’eau et de médicaments.

Jeu­di, ils étaient encore 2.240 à rejoin­dre le can­ton d’Afrin pour y trou­ver un asile. Tous ces réfugiés provi­en­nent essen­tielle­ment de la région de She­h­ba, livrée au net­toy­age eth­nique par les forces armées turques, et il y a même des réfugiés qui vien­nent du sud de la Syrie, de Tad­mer notamment.

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Mais la nuit de lun­di à mar­di, sur le coup de 22h40, les forces armées turques et les ban­des armées qu’elles diri­gent ont lancé une attaque à l’artillerie sur les vil­lages de Maranez et de Bey­lu­niye avant de s’en pren­dre au camp de réfugiés « Rubar », situé sur le can­ton d’Afrin.

Dans ce camp qui abrite 5.000 réfugiés, les obus de morti­er ne pou­vaient faire que des vic­times : on ne déplore heureuse­ment que 4 blessés, mais tous les réfugiés ont dû courir à tra­vers champs pour se met­tre à l’abri.

Emi­na Zek­eriya, l’une de ces réfugiées, a témoigné de la panique causée par l’attaque turque : » Tout le monde a eu peur quand les obus ont éclaté par­mi les réfugiés du camp. Ma famille et moi-même étions assis dans notre tente et nos enfants ont été effrayés quand ils ont enten­du les explo­sions. » Et c’est en larmes qu’Emina demande à pou­voir vivre en paix.

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Waîl Hes­en Elo, un réfugié orig­i­naire de Bab, explique qu’après l’attaque turque, ils ont aban­don­né les tentes pour s’enfuir dans les champs. Pour Waîl, la com­mu­nauté inter­na­tionale doit rem­plir son devoir et s’assurer de la sécu­rité des réfugiés.

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Quelques heures seule­ment après cette attaque de la Turquie, c’était le Daesh qui attaquait d’autres réfugiés, sur le poste fron­tière de Rajim Sal­i­bi, entre la Syrie et l’Irak.

37 per­son­nes ont été tuées lors de l’attaque du Daesh et il y a eu de nom­breux blessés. 20 d’entre eux sont d’ailleurs tou­jours dans un état critique.

Beshar Hes­en, un rescapé blessé, expli­quait que les ban­des de Daesh les avaient attaqués tôt le matin, quand tout le monde dor­mait encore. Ils avaient alors ouvert le feu. Plusieurs réfugiés ont été kid­nap­pés par les mem­bres de Daesh qui ont fui en volant leurs autos.

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Sig­nalons encore la triste fin de deux jeunes qui ten­taient de franchir la fron­tière turque ce jeu­di, à hau­teur de Kar­mazat el Eno. Yasir Mihemed (19 ans) et Mihemed Sal­im (27 ans) ont été arrêtés par les sol­dats turcs qui les ont d’abord bru­tale­ment tor­turés avant de les assas­sin­er. Leurs deux corps ont ensuite été rejetés du côté syrien de la fron­tière par leurs assassins.

SUR LA FRONTIÈRE • LE PYD SOUHAITE UNE « NO FLY ZONE »

Suite à l’attaque menée par les bom­bardiers turcs sur Derik et sur Sen­gal la nuit du 25 avril, le co-prési­dent du par­ti PYD, Sal­ih Mus­lim, a demandé que l’on instau­re une zone d’exclusion aéri­enne pour empêch­er les avions turcs de frap­per les posi­tions kur­des en Syrie et en Irak.

« Nous ne pou­vons pas nous bat­tre sur deux fronts à la fois », c’est ce qu’a rap­pelé dimanche dernier le prési­dent du PYD, Sal­ih Mus­lim, après l’attaque turque sur Derik et sur Sen­gal. Cette attaque avait fait 20 vic­times par­mi les com­bat­tants YPG à Derik, dans le vil­lage de Karachok.

« La Turquie mène de telles attaques pour per­me­t­tre au Daesh de respir­er, alors que partout le Daesh est au bord du dés­espoir face aux forces kur­des. » a encore affir­mé Sal­ih Muslim.

 
Nord Syrie • Protéger les populations des attaques du régime turc

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Afin d’éviter des attaques turques sur la ville libérée de Min­bij, des sol­dats améri­cains s’étaient déjà déployés le long de la riv­ière Sajour qui sépare les zones occupées par les forces turques en Syrie et celles défendues par le Con­seil mil­i­taire de Minbij.

A l’ouest de Min­bij, pour faire tam­pon entre les agresseurs turcs et le con­seil mil­i­taire de Min­bij, ce sont des troupes russ­es qui se sont posi­tion­nées, blo­quant ain­si l’accès de Min­bij aux troupes d’Erdogan.

Main­tenant, après l’agression du 25 avril, il y a des sol­dats améri­cains qui patrouil­lent le long de la fron­tière, notam­ment près de Kobani, avec des unités YPG.

RÉGION DE SHEHBA • NETTOYAGE ETHNIQUE

Là où la Turquie s’est implan­tée sur le ter­ri­toire syrien, elle pour­suit sans relâche ses efforts pour “dékur­di­fi­er” les vil­lages de la région de She­h­ba. Et une fois que les vil­lages sont vidés, elle y installe des ban­des de mer­ce­naires et leurs familles.

Imam Muslem avait 24 ans. Elle ren­trait de chez son oncle vers son vil­lage de Qubet al Sheikh quand elle a été kid­nap­pée par la bande armée « Sul­tan Murat » qui tra­vaille pour la Turquie dans la région de She­h­ba. Vio­lée puis assas­s­inée, son corps a été jeté dans un puits.

Ce crime s’inscrit dans la poli­tique d’épuration eth­nique menée par la Turquie dans la région de She­h­ba. Les habi­tants sont priés de fuir pour per­me­t­tre à la Turquie de recom­pos­er le paysage démo­graphique en instal­lant là des Turk­mènes et des mer­ce­naires des ban­des armées qui ter­rorisent le pays.

Afin de semer la ter­reur, le MIT, les ser­vices secrets de Turquie, installe aus­si dans les vil­lages kur­des ses quartiers généraux.

Et puis les ban­des armées attaque­nt les vil­lages. La nuit de jeu­di à ven­dre­di, il y a encore eu des com­bats vio­lents entre les forces révo­lu­tion­naires du Jaysh al Thuwar et ces ban­des armées. Les com­bats se sont finale­ment ter­minés après la mort de 8 de ces mer­ce­naires des ban­des soutenues par la Turquie.

Selon le bilan du mois d’avril des unités YPG, les forces armées turques et leurs sup­plétifs ont agressé à 67 repris­es le ter­ri­toire du Roja­va et de la Syrie du nord.

TURQUIE-EUROPE • TENSIONS ET CONTRADICTIONS

Les rela­tions entre le prési­dent Erdo­gan et les autorités européennes sont ten­dues, mais aus­si para­doxales. Face aux men­aces et aux insultes d’Erdogan, quelles sont les réac­tions en Europe ?

Il y avait eu lors de la cam­pagne élec­torale qui a précédé le référen­dum toutes les insultes, de nazi notam­ment, proférées à l’égard des autorités alle­man­des ou de celles des Pays-Bas. Il y a aus­si le chan­tage sur la ques­tion des réfugiés. Il y a une semaine, le prési­dent turc a encore promis qu’il dirait « au revoir » à l’Europe si les Européens ne relançaient pas le proces­sus d’adhésion.

Kati Piri, respon­s­able des rela­tions entre la Turquie et l’Union Européenne, a affir­mé mer­cre­di que l’ouverture d’un nou­veau chapitre pour l’adhésion de la Turquie est absol­u­ment hors de ques­tion. Dans le jour­nal alle­mand « Die Welt », elle dénonce les pro­pos d’Erdogan comme étant du chan­tage, et elle insiste sur le fait que l’Union européenne ne se pli­era jamais à quelque forme de chantage.

En Alle­magne, comme le révèle le Spiegel, un pro­jet d’attentat con­tre un com­mis­sari­at de police, con­tre un tri­bunal et con­tre une man­i­fes­ta­tion kurde dans la ville de Brème, un pro­jet porté par un jeune fana­tique se revendi­quant du Daesh, vient d’être déjoué.

Et pour­tant, l’Allemagne a inter­dit les dra­peaux kur­des du PYD et des YPG. Plus inter­pelant encore, lors de ques­tions posées par le par­ti Die Linke au min­istre alle­mand des affaires étrangères, il est apparu ce 24 avril que les autorités alle­man­des avaient remis depuis 2013 au Con­seil Nation­al kurde, l’ENKS, la somme d’un mil­lion d’euros pour ses efforts diplo­ma­tiques. Rap­pelons que l’ENKS est cette oppo­si­tion « kurde » fab­riquée de toute pièce par les autorités turques, en col­lab­o­ra­tion avec le KDP de Mas­soud Barzani. Rap­pelons aus­si que l’ENKS fait par­tie du Con­seil Nation­al syrien, le bras poli­tique des ban­des armées qui ont quo­ti­di­en­nement bom­bardé Cheikh Maq­soud, le quarti­er kurde d’Alep, pen­dant le siège de la ville.

BASUR-KURDISTAN DU SUD • NOUVELLES FRAPPES AÉRIENNES TURQUES

Les bom­bardiers turcs pour­suiv­ent leurs frappes sur le sol irakien, dans le Kur­dis­tan du sud. Un homme a per­du la vie mercredi.

C’est dans les cam­pagnes du vil­lage de Suncê, près de Duhok, que les bombes turques ont tué un homme et blessé un de ses com­pagnons. Les pre­miers sec­ours au blessé ont été portés par les com­bat­tants de la guérilla.

Les habi­tants du vil­lage qui avaient voulu se ren­dre sur les lieux du drame ont dû se retir­er suite aux tirs des artilleurs turcs.

BASUR-KURDISTAN DU SUD • PADÊ, UN NOUVEAU PARTI ÉZIDI

Un nou­veau par­ti vient d’être offi­cielle­ment recon­nu par le par­lement irakien : il s’agit du PADÊ, le par­ti ézi­di pour la lib­erté et la démocratie.

C’est en juin 2016 que ce nou­veau par­ti avait été créé. Les respon­s­ables du PADÊ ont intro­duit une demande offi­cielle de recon­nais­sance de leur par­ti auprès du par­lement irakien. C’est main­tenant chose faite. Depuis dimanche dernier, le PADÊ est recon­nu par les autorités de Bagdad.

Le PADÊ pour­ra donc par­ticiper aux élec­tions iraki­ennes et ouvrir des bureaux tant en Irak que dans le Kur­dis­tan du sud.

TURQUIE • LA VIOLENCE DANS LES PRISONS

Les pris­ons de Turquie ont con­nu le mois dernier une grève de la faim des­tinée à con­sci­en­tis­er l’opinion publique des con­di­tions désas­treuses d’incarcération.
Et pour­tant, les vio­lences se pour­suiv­ent au quotidien.

Dans la prison de Van, une prison où il a été ques­tion de tor­tures pra­tiquées sur des pris­on­niers nus et liés, les vis­i­teurs sont égale­ment harcelés lors des visites.
Une femme, T.S. a vis­ité un proche la semaine dernière. Voici son témoignage : «  Les vis­ites ne sont per­mis­es qu’une fois tous les deux mois. Il y a donc énor­mé­ment de gens et les gar­di­ens trait­ent les vis­i­teurs d’une façon ter­ri­ble, surtout les femmes. Elles sont insultées. Quand nous avions protesté con­tre ces insultes, avec toutes les femmes qui étaient là, un gar­di­en est venu nous agress­er physique­ment. Ils nous ont menacées.

Une autre femme qui a été frap­pée, M.S. explique qu’ils ont trans­for­mé les pris­ons en camps nazis. Ils frap­pent et men­a­cent tous ceux qui n’acceptent pas leurs consignes.

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Hak­ki Tur­gay, un pris­on­nier de la guéril­la cap­turé vivant le 24 décem­bre à Hasankeyf, a été tor­turé pen­dant des jours dans la prison de Bat­man. Quand il s’est évanoui, il a été emmené vers l’hôpital où il a reçu quelques soins avant d’être immé­di­ate­ment ren­voyé vers sa prison. Il n’a pas pu suiv­re son traite­ment pen­dant des mois.

Sérieuse­ment blessé au pied et à la tête, il a ensuite été trans­féré à la prison d’Elazig. Isolé, ou par­fois placé par les autorités péni­ten­ti­aires en com­pag­nie d’autres détenus qui se mon­trent menaçants, Tur­gay voit son état de san­té se dégrad­er de jour en jour.

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L’association des droits de l’homme IHD a remis ce ven­dre­di son rap­port pour les trois pre­miers mois de l’année 2017.

Il appa­rait qu’il y a aujourd’hui 905 pris­on­niers malades dans le pris­ons turques, dont 325 sont dans un état jugé cri­tique. Tous sont aban­don­nés à leur sort. Raci Bili­ci, le prési­dent de l’association IHD fait état de trans­ferts for­cés, d’isolement, d’interdiction de com­mu­ni­quer, d’interdiction de vis­ites, de fouilles cor­porelles, de tor­tures physiques, de refus de traite­ments médi­caux et de men­aces par les gardiens.

Les pris­on­niers sont soumis à de la tor­ture physique et psy­chologique. Les chiffres de l’association indiquent qu’il y a eu sur ces trois pre­miers mois de 2017, 182 cas recen­sés de tor­ture en prison et un mort et 18 cas de tor­tures et mau­vais traite­ment en déten­tion préventive.

 Prisons turques : L’OMS doit enquêter !