“Chroniques de la révolution kurde”, est le journal télévisé présenté par Ronahi TV chaque dimanche. C’est un retour en textes et vidéos, sur la semaine écoulée. Voici celle du 30 avril au 7 mai 2017.
Il s’agit donc d’une émission d’informations régulière, en langue française, que vous retrouverez ici, chaque semaine, en partenariat avec Kedistan.
La vidéo est malheureusement incomplète… Voir et lire les dernières minutes en bas de cette page, avec toutes nos excuses…
GROS TITRES
- RONAHI TV • BIENTÔT LA FIN ?
- RONAHI TV • CE QU’EN PENSE LA RÉDACTION
- OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • TABQA EST LIBÉRÉE
- TABQA • DES ARMES DE L’OTAN ENTRE LES MAINS DE DAESH
- SYRIE DU NORD-ROJAVA • LES RÉFUGIÉS PRIS POUR CIBLES
- SUR LA FRONTIÈRE • LE PYD SOUHAITE UNE « NO FLY ZONE »
- RÉGION DE SHEHBA • NETTOYAGE ETHNIQUE
- TURQUIE-EUROPE • TENSIONS ET CONTRADICTIONS
- BASUR-KURDISTAN DU SUD • NOUVELLES FRAPPES AÉRIENNES TURQUES
- BASUR-KURDISTAN DU SUD • PADÊ, UN NOUVEAU PARTI ÉZIDI
- TURQUIE • LA VIOLENCE DANS LES PRISONS
RONAHI TV • BIENTÔT LA FIN ?
Notre chaine de télévision est sous la menace d’une suspension brutale de ses émissions. La société française Eutelsat, qui assure la retransmission par satellite, fait suite à la demande de la Turquie de mettre un terme à la diffusion.
C’est ce 14 avril 2017 que la société Eutelsat a envoyé un « message urgent » à la société STN, une société spécialisée dans les prestations satellitaires.
Eutelsat demandait de suspendre la diffusion de la chaine de télévision Ronahi TV depuis le satellite Hotbird. Eutelsat prétend que cette décision a été prise sur base d’une demande formelle du conseil suprême des radios et télévisions de Turquie, le RTÜK.
Dans une requête officielle datée du 21 mars 2017, ce conseil suprême accusait Ronahi TV d’avoir violé les dispositions des conventions européennes ainsi que les lois turques. C’est pourquoi RTÜK a demandé à Eutelsat de suspendre la diffusion.
Le conseil suprême des télévisons turques, RTÜK, se sert pour cette requête visant à suspendre Ronahi Tv et Sterk Tv du prétexte de « soutien au terrorisme ».
L'article complet de Kedistan, avec le communiqué des chaînes menacées. Ronahi TV, News Channel et Sterk TV sous menaces
Ronahi Tv est une chaine de télévision kurde dont le siège social se trouve en Suède. La chaine diffuse donc ses programmes en se pliant à toutes les lois suédoises et européennes relatives aux media.
Cette chaine s’adresse à toutes les composantes linguistiques de Syrie et diffuse donc ses programmes dans les dialectes kurdes kurmanci, sorani, en arabe, en français, et en assyriaque.
Il y a 300 journalistes et techniciens qui travaillent pour Ronahi TV dans des studios situés à Afrin, à Qamishlo, à Kobani, à Alep, à Suleymanieh, à Beyrouth et à Bruxelles.
C’est en Syrie la seule chaine de télévision qui ne soit pas contrôlée par le régime et qui s’adresse sans discrimination à l’ensemble du peuple syrien. Les Syriens peuvent ainsi se tenir informés des derniers développements de l’actualité et suivre leurs programmes dans leur propre langue.
Heure après heure, Ronahi Tv suit les derniers développements de la guerre menée contre le Daesh par les forces de la coalition internationale ainsi que par leurs partenaires des Forces Démocratiques Syriennes, les FDS et par ceux des Unités de Protection du Peuple, les YPG.
Lors de la couverture des batailles de Kobani, de Minbij, de Shaddadi et de Raqqa, deux correspondants de Ronahi tv ont perdu la vie et de nombreux reporters et techniciens ont été blessés.
RONAHI TV • CE QU’EN PENSE LA RÉDACTION
Grâce au travail de ses correspondants de guerre, Ronahi Tv est devenue une référence qui fournit en vidéos et en informations les médias du monde. La rédaction de la télévision a donc formulé les remarques suivantes :
« Considérant l’ensemble des raisons qui suivent, l’attitude de la compagnie Eutelsat s’oppose aux principes européens et aux conventions qui définissent le travail des journalistes et la liberté de la presse :
Le Conseil Suprême des Radios et Télévisions Turques n’est pas habilité à prendre quelque décision que ce soit concernant les programmes de la chaine Ronahi TV. S’il devait y avoir des plaintes ou des objections concernant le contenu des programmes de Ronahi Tv, il appartiendrait à la commission suédoise des médias ou aux instances européennes compétentes d’être saisies.
Ni le Conseil Suprême Turc des Radios et Télévisions ni la compagnie Eutelsat n’ont fourni aucune preuve de leurs accusations. Nous ignorons donc dans quelle mesure leurs réclamations sont sincères.
Nous n’acceptons pas que le conseil suprême RTÜK se tienne pour un procureur général et que la société Eutelsat se prenne pour un juge.
Eutelsat n’est pas habilité à suspendre la diffusion de Ronahi TV sans préalablement s’en référer à un organe compétent qui puisse considérer les accusations et qui les fasse connaitre à la chaine, tout en respectant son droit de réponse et son droit à une défense.
Eutelsat avait déjà suspendu la diffusion des chaines Newroz TV et Med Nûçe TV, sans aucune justification légale. L’affaire avait alors été portée devant la justice française qui avait jugé illégale la décision d’Eutelsat.
Nous souhaiterions également mentionner les faits suivants :
En seulement une année, les autorités turques ont fermé 150 organes de presse — des chaines de télévision, de radio et des quotidiens.
Selon le rapport 2017 de l’organisation Reporters sans Frontières, la Turquie est un des pays qui viole le plus la liberté des media.
154 journalistes ont été arrêtés à cause de leur travail.
Sur 180 pays, la Turquie se classe 155ème dans le classement annuel des pays relativement à la liberté de la presse.
Sachant que le RTÜK est l’organe officiel d’un gouvernement qui se rend coupable des violations des droits et libertés de la presse précédemment mentionnées, le RTÜK ne peut en aucun cas prétendre à l’objectivité en ce qui concerne ce sujet.
Le RTÜK n’a aucune autorité ni aucune base légale pour statuer sur la suspension ou la demande de suspension de la diffusion de Ronahi TV.
Il n’est pas acceptable de permettre au gouvernement turc de se servir du Conseil Suprême des Radios et Télévisions turques comme d’un instrument permettant d’exporter la censure sur les media en Europe, ou d’influencer le travail des journalistes en Europe. »
OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • TABQA EST LIBÉRÉE
Ca y est ! Après quarante jours de combats acharnés, la ville de Tabqa a été reprise au Daesh. Seule une moitié du barrage avec les locaux techniques sont encore entre les mains de l’organisation. Et de nombreux combats se sont encore livrés cette semaine aux portes de la ville.
Les forces démocratiques syriennes ont donc libéré la ville de Tabqa. Avant de se lancer dans les combats urbains, les combattants de la liberté prennent toujours soin de créer des couloirs sécurisés par où les civils peuvent aller se mettre à l’abri.
5.000 d’entre eux, principalement des femmes et des enfants, ont ainsi pu fuir les zones de combat.
Le soir du premier mai, la porte-parole des FDS, Cihan Sheikh Ehmed, annonçait que le coup final pour déloger Daesh de la ville serait porté durant la nuit. Et dès le lendemain, à part quelques dernières poches de résistance autour du barrage, c’était mission accomplie.
Tabqa, c’est le dernier lien qui permettait au Daesh de recevoir de l’aide depuis la Turquie. Aujourd’hui, l’organisation est totalement isolée du reste du monde. C’est la raison pour laquelle les contre-offensives ont eu lieu tout au long de la semaine, dans plusieurs zones autour de la ville. En trois jours de combats autour du village de Sahl al Xashab, il y a ainsi eu 76 membres de l’organisation qui ont été tués.
Les habitants sont soulagés. Les enfants peuvent enfin sortir à nouveau jouer dans la rue. Les femmes ne sont plus forcées de s’habiller tout de noir pour éviter les sanctions de la police du Daesh.
Parfois, les combats se poursuivaient à une centaine de mètres, mais les habitants se sentaient en sécurité aux côtés de leurs libérateurs. Les maisons sont inspectées par les expertes des FDS avant que leurs habitants ne puissent y retourner immédiatement.
Voici les deux frères Luhsen, Ahmet et Muhammed. Ils témoignent de leur expérience sous l’occupation du Daesh : « Daesh ne nous laissait aucune dignité. Ils utilisaient des interdits et des punitions. Ils faisaient la police pour inspecter nos habits, notre apparence et notre barbe.
Quant aux femmes, elles ont vécu comme dans cachot. Grâce aux combattants des FDS, on peut enfin marcher librement dans la rue. Nos femmes sont libérées de l’obscurité. On nous a ramené à la vie ! »
TABQA • DES ARMES DE L’OTAN ENTRE LES MAINS DE DAESH
Lors des missions de sécurisation, les combattants des forces démocratiques syriennes ont découvert plusieurs entrepôts de munitions ainsi que des ateliers destinés à la fabrication des bombes. Parmi les armes retrouvées, il y a des armes turques, notamment des armes antichars de type M72. Il y avait aussi des munitions en provenance de l’OTAN. Ces armes ne peuvent avoir été fournies au Daesh que par l’Etat turc.
La libération de Tabqa signe définitivement la fin des convois d’armes de la Turquie vers Raqqa. La capitale de l’organisation est donc prête à être reconquise.
SYRIE DU NORD-ROJAVA • LES RÉFUGIÉS PRIS POUR CIBLES
Des milliers de réfugiés tentent de fuir les zones de combats. Ils se battent contre les difficiles conditions d’existence dans les camps, où l’aide humanitaire internationale ne parvient pas. Pour ajouter à leur malheur, les forces armées turques et le Daesh lancent des attaques sur ces civils désespérés.
Mardi, environ 10.000 nouveaux réfugiés sont parvenus à quitter la ville de Raqqa et à rejoindre le camp de réfugiés d’Ayn Issa, au nord de Raqqa.
Pour parvenir à soulager ces réfugiés, le conseil civil de Raqqa mobilise toutes ses ressources, mais il n’y a pas assez de tentes, de nourriture, d’eau et de médicaments.
Jeudi, ils étaient encore 2.240 à rejoindre le canton d’Afrin pour y trouver un asile. Tous ces réfugiés proviennent essentiellement de la région de Shehba, livrée au nettoyage ethnique par les forces armées turques, et il y a même des réfugiés qui viennent du sud de la Syrie, de Tadmer notamment.
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Mais la nuit de lundi à mardi, sur le coup de 22h40, les forces armées turques et les bandes armées qu’elles dirigent ont lancé une attaque à l’artillerie sur les villages de Maranez et de Beyluniye avant de s’en prendre au camp de réfugiés « Rubar », situé sur le canton d’Afrin.
Dans ce camp qui abrite 5.000 réfugiés, les obus de mortier ne pouvaient faire que des victimes : on ne déplore heureusement que 4 blessés, mais tous les réfugiés ont dû courir à travers champs pour se mettre à l’abri.
Emina Zekeriya, l’une de ces réfugiées, a témoigné de la panique causée par l’attaque turque : » Tout le monde a eu peur quand les obus ont éclaté parmi les réfugiés du camp. Ma famille et moi-même étions assis dans notre tente et nos enfants ont été effrayés quand ils ont entendu les explosions. » Et c’est en larmes qu’Emina demande à pouvoir vivre en paix.
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Waîl Hesen Elo, un réfugié originaire de Bab, explique qu’après l’attaque turque, ils ont abandonné les tentes pour s’enfuir dans les champs. Pour Waîl, la communauté internationale doit remplir son devoir et s’assurer de la sécurité des réfugiés.
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Quelques heures seulement après cette attaque de la Turquie, c’était le Daesh qui attaquait d’autres réfugiés, sur le poste frontière de Rajim Salibi, entre la Syrie et l’Irak.
37 personnes ont été tuées lors de l’attaque du Daesh et il y a eu de nombreux blessés. 20 d’entre eux sont d’ailleurs toujours dans un état critique.
Beshar Hesen, un rescapé blessé, expliquait que les bandes de Daesh les avaient attaqués tôt le matin, quand tout le monde dormait encore. Ils avaient alors ouvert le feu. Plusieurs réfugiés ont été kidnappés par les membres de Daesh qui ont fui en volant leurs autos.
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Signalons encore la triste fin de deux jeunes qui tentaient de franchir la frontière turque ce jeudi, à hauteur de Karmazat el Eno. Yasir Mihemed (19 ans) et Mihemed Salim (27 ans) ont été arrêtés par les soldats turcs qui les ont d’abord brutalement torturés avant de les assassiner. Leurs deux corps ont ensuite été rejetés du côté syrien de la frontière par leurs assassins.
SUR LA FRONTIÈRE • LE PYD SOUHAITE UNE « NO FLY ZONE »
Suite à l’attaque menée par les bombardiers turcs sur Derik et sur Sengal la nuit du 25 avril, le co-président du parti PYD, Salih Muslim, a demandé que l’on instaure une zone d’exclusion aérienne pour empêcher les avions turcs de frapper les positions kurdes en Syrie et en Irak.
« Nous ne pouvons pas nous battre sur deux fronts à la fois », c’est ce qu’a rappelé dimanche dernier le président du PYD, Salih Muslim, après l’attaque turque sur Derik et sur Sengal. Cette attaque avait fait 20 victimes parmi les combattants YPG à Derik, dans le village de Karachok.
« La Turquie mène de telles attaques pour permettre au Daesh de respirer, alors que partout le Daesh est au bord du désespoir face aux forces kurdes. » a encore affirmé Salih Muslim.
Nord Syrie • Protéger les populations des attaques du régime turc
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Afin d’éviter des attaques turques sur la ville libérée de Minbij, des soldats américains s’étaient déjà déployés le long de la rivière Sajour qui sépare les zones occupées par les forces turques en Syrie et celles défendues par le Conseil militaire de Minbij.
A l’ouest de Minbij, pour faire tampon entre les agresseurs turcs et le conseil militaire de Minbij, ce sont des troupes russes qui se sont positionnées, bloquant ainsi l’accès de Minbij aux troupes d’Erdogan.
Maintenant, après l’agression du 25 avril, il y a des soldats américains qui patrouillent le long de la frontière, notamment près de Kobani, avec des unités YPG.
RÉGION DE SHEHBA • NETTOYAGE ETHNIQUE
Là où la Turquie s’est implantée sur le territoire syrien, elle poursuit sans relâche ses efforts pour “dékurdifier” les villages de la région de Shehba. Et une fois que les villages sont vidés, elle y installe des bandes de mercenaires et leurs familles.
Imam Muslem avait 24 ans. Elle rentrait de chez son oncle vers son village de Qubet al Sheikh quand elle a été kidnappée par la bande armée « Sultan Murat » qui travaille pour la Turquie dans la région de Shehba. Violée puis assassinée, son corps a été jeté dans un puits.
Ce crime s’inscrit dans la politique d’épuration ethnique menée par la Turquie dans la région de Shehba. Les habitants sont priés de fuir pour permettre à la Turquie de recomposer le paysage démographique en installant là des Turkmènes et des mercenaires des bandes armées qui terrorisent le pays.
Afin de semer la terreur, le MIT, les services secrets de Turquie, installe aussi dans les villages kurdes ses quartiers généraux.
Et puis les bandes armées attaquent les villages. La nuit de jeudi à vendredi, il y a encore eu des combats violents entre les forces révolutionnaires du Jaysh al Thuwar et ces bandes armées. Les combats se sont finalement terminés après la mort de 8 de ces mercenaires des bandes soutenues par la Turquie.
Selon le bilan du mois d’avril des unités YPG, les forces armées turques et leurs supplétifs ont agressé à 67 reprises le territoire du Rojava et de la Syrie du nord.
TURQUIE-EUROPE • TENSIONS ET CONTRADICTIONS
Les relations entre le président Erdogan et les autorités européennes sont tendues, mais aussi paradoxales. Face aux menaces et aux insultes d’Erdogan, quelles sont les réactions en Europe ?
Il y avait eu lors de la campagne électorale qui a précédé le référendum toutes les insultes, de nazi notamment, proférées à l’égard des autorités allemandes ou de celles des Pays-Bas. Il y a aussi le chantage sur la question des réfugiés. Il y a une semaine, le président turc a encore promis qu’il dirait « au revoir » à l’Europe si les Européens ne relançaient pas le processus d’adhésion.
Kati Piri, responsable des relations entre la Turquie et l’Union Européenne, a affirmé mercredi que l’ouverture d’un nouveau chapitre pour l’adhésion de la Turquie est absolument hors de question. Dans le journal allemand « Die Welt », elle dénonce les propos d’Erdogan comme étant du chantage, et elle insiste sur le fait que l’Union européenne ne se pliera jamais à quelque forme de chantage.
En Allemagne, comme le révèle le Spiegel, un projet d’attentat contre un commissariat de police, contre un tribunal et contre une manifestation kurde dans la ville de Brème, un projet porté par un jeune fanatique se revendiquant du Daesh, vient d’être déjoué.
Et pourtant, l’Allemagne a interdit les drapeaux kurdes du PYD et des YPG. Plus interpelant encore, lors de questions posées par le parti Die Linke au ministre allemand des affaires étrangères, il est apparu ce 24 avril que les autorités allemandes avaient remis depuis 2013 au Conseil National kurde, l’ENKS, la somme d’un million d’euros pour ses efforts diplomatiques. Rappelons que l’ENKS est cette opposition « kurde » fabriquée de toute pièce par les autorités turques, en collaboration avec le KDP de Massoud Barzani. Rappelons aussi que l’ENKS fait partie du Conseil National syrien, le bras politique des bandes armées qui ont quotidiennement bombardé Cheikh Maqsoud, le quartier kurde d’Alep, pendant le siège de la ville.
BASUR-KURDISTAN DU SUD • NOUVELLES FRAPPES AÉRIENNES TURQUES
Les bombardiers turcs poursuivent leurs frappes sur le sol irakien, dans le Kurdistan du sud. Un homme a perdu la vie mercredi.
C’est dans les campagnes du village de Suncê, près de Duhok, que les bombes turques ont tué un homme et blessé un de ses compagnons. Les premiers secours au blessé ont été portés par les combattants de la guérilla.
Les habitants du village qui avaient voulu se rendre sur les lieux du drame ont dû se retirer suite aux tirs des artilleurs turcs.
BASUR-KURDISTAN DU SUD • PADÊ, UN NOUVEAU PARTI ÉZIDI
Un nouveau parti vient d’être officiellement reconnu par le parlement irakien : il s’agit du PADÊ, le parti ézidi pour la liberté et la démocratie.
C’est en juin 2016 que ce nouveau parti avait été créé. Les responsables du PADÊ ont introduit une demande officielle de reconnaissance de leur parti auprès du parlement irakien. C’est maintenant chose faite. Depuis dimanche dernier, le PADÊ est reconnu par les autorités de Bagdad.
Le PADÊ pourra donc participer aux élections irakiennes et ouvrir des bureaux tant en Irak que dans le Kurdistan du sud.
TURQUIE • LA VIOLENCE DANS LES PRISONS
Les prisons de Turquie ont connu le mois dernier une grève de la faim destinée à conscientiser l’opinion publique des conditions désastreuses d’incarcération.
Et pourtant, les violences se poursuivent au quotidien.
Dans la prison de Van, une prison où il a été question de tortures pratiquées sur des prisonniers nus et liés, les visiteurs sont également harcelés lors des visites.
Une femme, T.S. a visité un proche la semaine dernière. Voici son témoignage : « Les visites ne sont permises qu’une fois tous les deux mois. Il y a donc énormément de gens et les gardiens traitent les visiteurs d’une façon terrible, surtout les femmes. Elles sont insultées. Quand nous avions protesté contre ces insultes, avec toutes les femmes qui étaient là, un gardien est venu nous agresser physiquement. Ils nous ont menacées.
Une autre femme qui a été frappée, M.S. explique qu’ils ont transformé les prisons en camps nazis. Ils frappent et menacent tous ceux qui n’acceptent pas leurs consignes.
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Hakki Turgay, un prisonnier de la guérilla capturé vivant le 24 décembre à Hasankeyf, a été torturé pendant des jours dans la prison de Batman. Quand il s’est évanoui, il a été emmené vers l’hôpital où il a reçu quelques soins avant d’être immédiatement renvoyé vers sa prison. Il n’a pas pu suivre son traitement pendant des mois.
Sérieusement blessé au pied et à la tête, il a ensuite été transféré à la prison d’Elazig. Isolé, ou parfois placé par les autorités pénitentiaires en compagnie d’autres détenus qui se montrent menaçants, Turgay voit son état de santé se dégrader de jour en jour.
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L’association des droits de l’homme IHD a remis ce vendredi son rapport pour les trois premiers mois de l’année 2017.
Il apparait qu’il y a aujourd’hui 905 prisonniers malades dans le prisons turques, dont 325 sont dans un état jugé critique. Tous sont abandonnés à leur sort. Raci Bilici, le président de l’association IHD fait état de transferts forcés, d’isolement, d’interdiction de communiquer, d’interdiction de visites, de fouilles corporelles, de tortures physiques, de refus de traitements médicaux et de menaces par les gardiens.
Les prisonniers sont soumis à de la torture physique et psychologique. Les chiffres de l’association indiquent qu’il y a eu sur ces trois premiers mois de 2017, 182 cas recensés de torture en prison et un mort et 18 cas de tortures et mauvais traitement en détention préventive.
Prisons turques : L’OMS doit enquêter !