Kazım Kızıl, alias “Ka”, jour­nal­iste de Kam­era Sokak, vidéaste et réal­isa­teur, s’é­tait ren­du sur place, pour cou­vrir la man­i­fes­ta­tion de protes­ta­tion à Bor­no­va, Izmir. Il a été pris par la police et retenu en garde-à-vue avec une ving­taine de manifestantEs.

Après cinq jours, aux pre­mières heures du 22 avril, l’ar­resta­tion de Kazım Kızıl et de six étu­di­antEs a été con­fir­mée par le tri­bunal, et ils ont été envoyés à la prison de Şakran.

Hier 24 avril, Kazım a été trans­féré à la prison de Men­e­men, avec les étu­di­ants Baran Boz­daş, Hasan Ben­li ve Doğan Barış Hali­di. Et Emine Akba­ba, Ezgi Tok­er, Enise İrin Şakran ont été placés à la prison des femmes de Şakran.

Ses amies pub­lient un texte de sou­tien, et font appel à l’opin­ion publique pour la solidarité.

C’est notre conscience qui est jetée en prison

Vous avez arrêté la per­son­ne qui ramasse des miettes et les donne dans un papi­er de choco­lat, aux four­mis, et les regarde manger.

Alors que Kazım a été pris pen­dant qu’il tra­vail­lait en tant que jour­nal­iste, lors de la man­i­fes­ta­tion de protes­ta­tion des résul­tats du référen­dum du 16 avril dernier, le motif de son arresta­tion a été déclaré par le tri­bunal comme “Insulte au Prési­dent de la République”. Il n’ex­iste aucune preuve, pour don­ner rai­son à une telle accu­sa­tion et déci­sion. Kazım a été pris en otage pour l’empêcher de filmer.

La caméra de Kazım Kızıl a été présente partout où est l’in­jus­tice, tou­jours dans les rangs de la pop­u­la­tion. Elle est l’oeil et l’or­eille du peuple !

Kazım est un des témoins de la mémoire sociale, et a déjà subi de nom­breuses garde-à-vue en exerçant son travail.

Nous faisons appel à l’opin­ion publique en Turquie et à l’in­ter­na­tion­al, pour mon­tr­er de la sol­i­dar­ité, pour la libéra­tion de Kazım, ain­si que de tous les jour­nal­istes, mil­i­tantEs, et poli­tiques, opposantEs.

#FreeKazımKızıl

Kazım avec les enfants de Suruç

Qui est Kazım Kızıl ?

Kazım Kızıl est né à Man­isa en 1983, a fait l’é­cole pri­maire et le lycée à Hatay et à Diyarbakır. Ensuite, il a fait des études de phar­ma­colo­gie et il a obtenu son diplôme en 2009 à la fac­ulté de Phar­ma­cie de l’U­ni­ver­sité d’Egée. Il a com­mencé la pho­to en 2005, lors de ses études uni­ver­si­taires. Depuis, il n’a jamais cessé de tra­vailler l’im­age, prin­ci­pale­ment la vidéo, à par­tir de 2013.

Son doc­u­men­taire, “Ölmez Ağaç: Yır­ca Direnişi”, en français “L’ar­bre éter­nel : Résis­tance de Yır­ca” qui racon­te la lutte de la pop­u­la­tion de Yır­ca, con­tre les cen­trales ther­miques, a été primé de nom­breuses fois. Il con­tin­ue à tra­vailler sur des doc­u­men­taires abor­dant les thé­ma­tiques comme les droits humains, la lutte des femmes, les prob­lèmes des réfugiés, l’é­colo­gie, et pro­duit des vidéos con­tenant majori­taire­ment des por­traits et témoignages.

Kazım, défend l’idée, que non seule­ment le “pro­duit” mais les phas­es de “pro­duc­tion” doivent être poli­tiques et sou­tien l’idée que la force d’une vidéo doit être mesurée par sa capac­ité à met­tre les gens en dynamique. Kazım vit depuis 15 ans à Izmir, mais il tra­verse le pays depuis des années, en long en large, de Suruç à Yır­ca, de Cizre à Hopa, de Lice à Soma

Avant son arresta­tion, il tra­vail­lait sur le doc­u­men­taire inti­t­ulé “Nere­desin Arkadaşım” (Où es-tu mon ami?) prenant comme thème, les enfants ouvri­ers dans l’a­gri­cul­ture. La pre­mière du film est pro­gram­mé lors du Fes­ti­val inter­na­tion­al des films ouvri­ers, qui se déroulera du 1er au 7 mai prochains.

Kazım est égale­ment un des fondateurs/trices du “Kam­era Sokak” (Caméra Rue) un col­lec­tif d’in­for­ma­tion pop­u­laire et de “vidéoac­tivisme”. C’est une des pre­mières ini­tia­tives qui ont été entre­pris­es avec l’idée “Si on ferme nos jour­naux et télés, nous serons notre pro­pre média”, répon­dant au manque d’in­for­ma­tion du à la cen­sure, l’au­to­cen­sure, et dans les dernières péri­odes, la fer­me­ture des médias, et les purges dans les rangs des jour­nal­istes. Kam­era Sokak sur Face­book et sur Twit­ter

SOUTENIR
Page Facebook | Twitter @KazimKizil (géré actuellement par son frère)
#freekazimkizil

DECOUVRIR
Magnifiques courtes vidéos sur son FB et surtout sur Vimeo
Vidéos, photos, textes sur son site perso SacedeKa

Documentaire “L’arbre éternel — La résistance de Yırca”

En sou­tien à Kazım Kızıl regardez et relayez son documentaire.

Ce doc­u­men­taire est l’his­toire d’une poignée d’habi­tantEs de Yır­ca, qui défend­ent leurs oliv­eraies, et leur espace de vie, con­tre des géants du prof­it et la mort. 
Que cela ne soit pas oublié, et que cela soit une inspi­ra­tion pour d’autres luttes.”

Sous-titrages anglais & français | 53 min­utes | 2015

 

 

Petit bonus craquant

Le jour du référen­dum Kazım partageait sur son Facebook :

Ô elle arrive, la grande dame de mon coeur… En sautil­lant des bal­cons, aux toits, en tra­ver­sant des bar­rières et des murs… Elle arrive, sur sa langue, des miaous encore plus beaux que les plus beaux des poèmes… Elle a une telle arrivée, tu croirais que toutes les forter­ess­es de l’u­nivers sont con­quis­es, tous les ports sont pris, tous les armées sont défaites, et que le monde est gag­né par l’anarchisme…”

 


Ajout du 2 mai 2017

Mes­sage pub­lié par ses proches sur le compte Face­book de Kazım

Des nou­velles de Ka !

AmiEs, aujour­d’hui c’é­tait le jour de vis­ite “ouverte” (avec embras­sades, une fois par mois)

Avec Kazım, nous avons pu nous met­tre à touche touche, autour de la table, 3 frères et soeurs, notre mère, et père, notre tante et neveu.

Avant la vis­ite, Atil­la Ser­tel, député de CHP, s’é­tait entretenu avec les détenus, et, en sor­tant, ils nous avait infor­més et ras­surés. Il nous a dit aus­si que demain (mar­di) ce sujet sera abor­dé, hors ordre du jour, et qu’ils revendi­queront un entre­tien avec le Min­istre de Justice.

Et nous sommes entrés à l’in­térieur. Notre temps de vis­ite de 40 min­utes, s’est écoulé rapi­de­ment, avec embras­sades, espoirs et échanges…

AmiEs ! Chaque ini­tia­tive que nous entre­prenons à l’ex­térieur, chaque effort, même s’ils ne peu­vent pas les faire sor­tir, ser­vent à garder leurs con­di­tions de déten­tion décentes, et les aident à garder les forces et le moral. Nous avons vu, comme cela don­nait des forces, lorsque nous avons trans­mis, tout ce qu’on fait à l’ex­térieur (l’aboutisse­ment du doc­u­men­taire [sur lequel Kazım tra­vail­lait avant d’être arrêté]

, sa pro­jec­tion spé­ciale, les vidéos de sou­tien des auteurEs et artistes, les activ­ités, les infor­ma­tions parues dans les médias soci­aux et la presse, les vis­ites des députéEs et avo­catEs)… Et même notre mère a pu ter­min­er la vis­ite sans vers­er (incroy­able­ment) une seule larme.

Kazım a remer­cié beau­coup, pour tous nos efforts et sou­tiens, et vous a envoyé ses salu­ta­tions et amitiés.

Il nous a racon­té qu’à l’in­térieur, il y a bien plus de per­son­nes que la capac­ité, que cer­taines per­son­nes, dor­ment par oblig­a­tion sur des mate­las posés par terre, que les let­tres qui lui sont envoyées, et ni le bağla­ma (instru­ment à corde tra­di­tion­nel) ne lui ont pas encore été remis­es… que les envois de livres en col­is sont plus facile­ment accep­tés que de les apporter de main en main. Il nous a dit qu’ils sont 4 amis qui vivent dans la même quarti­er, avec beau­coup de sen­si­bil­ité pour la vie en com­mun, qu’en général les repas sont cor­rects, sauf de temps en temps, et dans ce cas ils peu­vent s’al­i­menter à la can­tine. Et qu’avec tant d’ac­tiv­ités à l’in­térieur, (rédac­tion des requêtes, les textes pour les jour­naux, le tra­vail des quartiers, lec­ture etc) il n’a pas le temps de s’ennuyer.

Vive notre sol­i­dar­ité et notre lutte !

Ajout du 10 juillet 2017 :

A la pre­mière audi­ence du 10 juil­let, Kazım Kızıl et les 6 étu­di­ants arrêtés en même temps que lui avaient été libérés sous con­trôle judi­ci­aire. Son procès con­tin­uera cepen­dant. Il est accusé d’insultes envers le Prési­dent, et de par­tic­i­pa­tion à une man­i­fes­ta­tion non autorisée.


Image à la une : Kazım Kızıl  avec sa maman, devant la mai­son où il est né, à Manisa.

Traductions & rédaction par Kedistan. | Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Kedistan en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail des auteur(e)s et traductrices/teurs. Merci.
Kedistan’ın tüm yayınlarını, yazar ve çevirmenlerin emeğine saygı göstererek, kaynak ve link vererek paylaşabilirisiniz. Teşekkürler.
Kerema xwe dema hun nivîsên Kedistanê parve dikin, ji bo rêzgirtina maf û keda nivîskar û wergêr, lînk û navê malperê wek çavkanî diyar bikin. Spas
KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.