Chroniques de la révo­lu­tion kurde”, est le jour­nal télévisé présen­té par Ron­ahi TV chaque dimanche. C’est un retour en textes et vidéos, sur la semaine écoulée. Voici celle du 2 au 8 avril 2017.

Il s’agit donc d’une émis­sion d’informations régulière, en langue française, que vous retrou­verez ici, chaque semaine, en parte­nar­i­at avec Kedistan.



Gros Titres

  • KHAN CHEIKHOUN — ATTAQUE À L’ARME CHIMIQUE
  • MASSACRE DE KHAN SHEIKHOUN — LES FDS EXIGENT UNE ENQUÊTE INTERNATIONALE
  • MASSACRE DE KHAN SHEIKHOUN — LE CONSEIL DÉMOCRATIQUE DE SYRIE CONDAMNE LE MASSACRE
  • OPÉRATION COLÈRE DE L’EUPHRATE — POURSUITE DES COMBATS PRÈS DE TABQA
  • RAMPANT SUR LES GENOUX … — L’HISTOIRE DES 3 FEMMES ONT FUI DE L’EMPRISE DU DAESH
  • LA CAMPAGNE « COLÈRE DE EUPHRATE » — 4 MILLE PERSONNES RÉFUGIÉS CETTE SEMAINE
  • LE CONFLIT EN SYRIE — LA CONFÉRENCE DE BRUXELLES PROMET UNE AIDE DE 6 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2017
  • RÉGION DE SHEHBA — NETTOYAGE ETHNIQUE EN COURS
  • OCCUPATION TURQUE DU NORD DE LA SYRIE — DES SOLDATS TRAHIS PAR LA TURQUIE
  • CIMETIÈRE DE MEHMET KARASUNGUR — DESTRUCTION ET PROFANATION
  • TURQUIE — GRÈVE DE LA FAIM DANS LES PRISONS
  • TURQUIE — VERS LE RÉFÉRENDUM

KHAN CHEIKHOUN
ATTAQUE À L’ARME CHIMIQUE

Des dizaines de per­son­nes se sont effon­drées dans la rue, pris­es de con­vul­sions, après l’at­taque chim­ique sur la ville syri­enne de Khan Cheikhoun.
Cette attaque de mar­di a fait plus de 70 morts.

Mer­cre­di, Khan Cheikhoun était une ville fan­tôme. Les habi­tants étaient en état de choc, par­venant à peine à artic­uler. Des témoins évo­quent plusieurs frappes.
Des images hor­ri­bles n’ont pas tardé à être relayées. On y voit par­fois des jeunes enfants se bat­tre con­tr­er l’imminence de la mort.
A l’heure où nous évo­quons ces faits hor­ri­bles, aucune preuve matérielle ne nous per­met encore d’établir la respon­s­abil­ité poli­tique et mil­i­taire de ce nou­veau crime de guerre.
Du côté de l’administration améri­caine, on sem­ble con­va­in­cu que la frappe aux armes chim­iques a été réal­isée par des avions du régime syrien, tan­dis que du côté russe, on envis­age une autre expli­ca­tion : la destruc­tion d’un ate­lier de fab­ri­ca­tion d’armes chim­iques tenu par les rebelles par des avions du régime aurait dis­sim­iné les sub­stances tox­iques dans l’air.

MASSACRE DE KHAN SHEIKHOUN
LES FDS EXIGENT UNE ENQUÊTE INTERNATIONALE

Le com­man­de­ment général des forces démoc­ra­tiques syri­ennes a con­damné le mas­sacre per­pétré à l’arme chim­ique dans la ville de Khan Sheikhoun près d’Idlib. Pour les respon­s­ables des FDS, c’est un crime con­tre l’humanité.
La déc­la­ra­tion des FDS dit que…

« Des civils inno­cents, en par­ti­c­uli­er les enfants d’Idlib-Khan Sheikhoun, ont été attaqués par des armes chim­iques, entraî­nant des dizaines de vic­times. Nous con­damnons ce ter­ri­ble mas­sacre et con­damnons les par­tis qui l’ont accom­pli. Nous con­sid­érons qu’il s’ag­it d’un crime con­tre l’hu­man­ité dont les auteurs doivent être punis. Nous appelons égale­ment la com­mu­nauté inter­na­tionale à ouvrir une enquête. Nous soulignons la néces­sité de trou­ver une solu­tion appro­priée à la crise syri­enne et à faire respecter l’en­gage­ment de ne pas cibler les civils dans le con­flit sur le ter­ri­toire syrien.

LE MASSACRE DE KHAN SHEIKHOUN
LE CONSEIL DÉMOCRATIQUE DE SYRIE CONDAMNE LE MASSACRE

Le Con­seil démoc­ra­tique de Syrie – le MSD- a égale­ment con­damné le mas­sacre com­mis con­tre les habi­tants de de Khan Sheikhoun ain­si que l’at­ten­tat ter­ror­iste con­tre des civils dans le métro de la ville russe de Saint-Pétersbourg.

Voici le texte de la déc­la­ra­tion sur le mas­sacre de Khan Sheikhoun …
« Nous, Con­seil démoc­ra­tique de Syrie, con­damnons le ter­ri­ble mas­sacre com­mis con­tre notre peu­ple à Khan Sheikhoun dans la cam­pagne d’Idlib en rai­son de l’u­til­i­sa­tion d’armes chim­iques inter­na­tionale­ment inter­dites, des armes qui ont tué des civils inno­cents, prin­ci­pale­ment des enfants et des femmes. Nous deman­dons égale­ment à la com­mu­nauté inter­na­tionale d’as­sumer ses respon­s­abil­ités et d’ou­vrir une enquête sur ce mas­sacre et sur tous les mas­sacres subis par les Syriens et d’en faire porter la respon­s­abil­ité à leurs auteurs.

Le Con­seil démoc­ra­tique de Syrie con­damne égale­ment dans les ter­mes les plus forts l’at­ten­tat ter­ror­iste qui a ciblé des civils inno­cents dans le métro de la ville russe de Saint-Péters­bourg et le Con­seil démoc­ra­tique de Syrie affirme sa sol­i­dar­ité avec le peu­ple et le gou­verne­ment russe, Nous con­fir­mons que nous con­tin­uerons à lut­ter con­tre le ter­ror­isme et à le vain­cre sur tout le ter­ri­toire syrien. »

OPÉRATION COLÈRE DE L’EUPHRATE
POURSUITE DES COMBATS PRÈS DE TABQA

Les FDS pour­suiv­ent leur offen­sive pour repren­dre la ville et le bar­rage de Tabqa, tou­jours aux mains de Daesh.
Tabqa est com­plète­ment encer­clée. Le Daesh, acculé, joue ses dernières pos­si­bil­ités militaires.

https://www.youtube.com/watch?v=S11jp1zDYAs

Pour enfer­mer la ville de Tabqa dans une nasse, il a fal­lu livr­er de lourds com­bats à hau­teur du vil­lage de Saf­safah. Des dizaines de mem­bres du Daesh y ont été tués à par­tir du moment où les FDS ont lancé l’assaut, à minu­it 40 mer­cre­di matin.

https://www.youtube.com/watch?v=teiYqZvpOgs

RAMPANT SUR LES GENOUX …
L’HISTOIRE DES 3 FEMMES ONT FUI DE L’EMPRISE DU DAESH

Trois femmes ont essayé d’en­tr­er dans la zone con­trôlée par les forces démoc­ra­tiques syri­ennes, mais elles en ont été empêchées. Finale­ment, elles ont grim­pé sur une dis­tance de 3 kilo­mètres pour éviter d’être aperçues par les mem­bres du Daesh jusqu’à ce qu’elles atteignent enfin les zones tenues par les forces démoc­ra­tiques de la Syrie.

Dans le vil­lage de Man­za­la, à 25 kilo­mètres au nord de Raqqa, Daesh avait util­isé près de 200 civils comme boucliers humains pour empêch­er la pro­gres­sion des forces démoc­ra­tiques syri­ennes. De dépit, des mem­bres du Daesh ont visé et tué 7 civils. Pen­dant ces instants, ces trois femmes ont réus­si à s’échapper.
Lors de sa vis­ite à l’u­nité de « Pro­tec­tion de la femme », Nas­reen Abdul­lah a racon­té les événe­ments qu’elles avaient vécus jusqu’à ce qu’elles atteignent les posi­tions des Forces démoc­ra­tiques syriennes.
La sur­vivante de 29 ans, qui a refusé d’être iden­ti­fiée, a expliqué qu’après que les com­bats se soient inten­si­fiés à Deir al-Zour, sa mère, sa sœur et elle-même ont essayé de fuir Raqqa pour entr­er dans les zones con­trôlées par les forces démoc­ra­tiques de la Syrie.
Cepen­dant, les mem­bres du Daesh ne leur ont pas per­mis de quit­ter la ville.
« Pen­dant notre séjour à Raqqa, qui n’a duré que quelques mois, nous avons été harcelées régulière­ment par les mem­bres de Daesh. Nous avons essayé plusieurs fois de sor­tir de la ville, mais ils voulaient nous utilis­er comme boucliers humains pen­dant les com­bats con­tre les forces de la Syrie démoc­ra­tique “, a‑t-elle déclaré.
“Les mem­bres du Daesh ne nous ont pas per­mis de par­tir jusqu’à hier soir. Nous nous sommes rassem­blés avec beau­coup de gens dans le vil­lage du super­viseur, et on nous a emmenés à l’un des points des Forces Démoc­ra­tiques Syri­ennes. Alors que nous nous sommes approchés des com­bat­tants des FDS, Daesh a alors attaqué le groupe des civils pour ten­ter de pren­dre le dessus sur la posi­tion des FDS.
Au cours des affron­te­ments, nous avons essayé d’at­tein­dre les zones tenues par les FDS, mais les mer­ce­naires empêchaient quiconque de pass­er. Alors que nous fuyions la scène de l’af­fron­te­ment, nous ram­pi­ons sur une dis­tance de 3 km de crainte de voir des mem­bres de Daesh devant nous, parce qu’ils ont tué 7 civils sous nos yeux. ”

A la fin de son réc­it, la sur­vivante a encore expliqué qu’elles s’étaient cachées dans l’une des maisons aban­don­nées jusqu’à ce que les affron­te­ments se ter­mi­nent. Ensuite, elles ont encore marché jusqu’à ce qu’elles atteignent les com­bat­tants des FDS. « Ils nous ont immé­di­ate­ment pris, moi et ma mère vers une clin­ique mobile. Là ils ont soigné ma mère ”
La porte-parole offi­cielle des unités de pro­tec­tion des femmes, Nis­reen Abdul­lah, a promis de pour­suiv­re la lutte jusqu’à ce que toutes les femmes soient libérées de l’op­pres­sion des groupes mercenaires

LA CAMPAGNE « COLÈRE DE EUPHRATE »
4 MILLE PERSONNES RÉFUGIÉS CETTE SEMAINE

4000 per­son­nes qui fuient les zones sous con­trôle du Daesh à Raqqa et dans ses ban­lieues sont arrivées dans la ville d’Ain Issa au cours de la semaine.

On compte env­i­ron 4 000 per­son­nes déplacées qui sont arrivés dans la ville d’Ein Issa. 3 000 sont logées dans le camp de la ville, tan­dis que les autres se sont répar­tis dans les vil­lages voisins.
La plu­part des per­son­nes déplacées provi­en­nent de la ville de Raqqa, de Tabqa, de Tad­mer, al Sox­na Khaf­sa, d’al Maskana et de Deir Hafer.
Le camp con­tient actuelle­ment 250 tentes occupées par des familles de réfugiés, et deux ou trois familles vivent sous une même tente.
Les autorités ont mis en place toute l’aide néces­saire aux per­son­nes déplacées. De plus, une assis­tance médi­cale se pour­suit en coor­di­na­tion avec MSF.
Le prési­dent de la com­mis­sion des réfugiés, Jalal al-Ayyaf, a fait l’éloge de l’é­tat du camp, et a souligné que le camp reçoit chaque jour plus de 150 familles.
Par­mi ces réfugiés, il y a Mohammed Khair de la ville de Tad­mer, Ziad Sha­houd de la ville de Ras­tan dans la province de Homs et Ammar Ahmed de la ville de Sokhna. Ils ont pu par­ler du bon accueil qui leur avait été réservé par les FDS et du sen­ti­ment de sécu­rité qu’ils con­nais­saient enfin.
Des cen­taines de familles de réfugiés se rassem­blent à prox­im­ité des lignes de front et sont évac­uées par les forces démoc­ra­tiques de la Syrie. Elles sont ensuite envoyées dans la ville de Mah­moudiya, de Jaraniya ou d’Ain Issa.

LE CONFLIT EN SYRIE
LA CONFÉRENCE DE BRUXELLES PROMET UNE AIDE DE 6 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2017

Lors d’une con­férence inter­na­tionale organ­isée à Brux­elles sur l’avenir de la Syrie, la com­mu­nauté inter­na­tionale a promis mer­cre­di 6 mil­liards de dol­lars d’aide human­i­taire pour la pop­u­la­tion syri­enne en 2017.
Le com­mis­saire européen à l’aide human­i­taire, Chris­tos Stylian­ides, a déclaré à la fin de la réu­nion que cette con­férence avait accouché d’une promesse col­lec­tive de 6 mil­liards de dol­lars pour cette année.
Les par­tic­i­pants à la con­férence, qui s’est con­clue mer­cre­di à Brux­elles, se sont mis d’ac­cord sur la néces­sité de par­venir à une solu­tion poli­tique en Syrie sur la base des réso­lu­tions du Con­seil de sécu­rité de l’ONU.
La com­mu­nauté inter­na­tionale s’est engagée aujour­d’hui à tra­vailler ensem­ble pour soutenir un avenir paci­fique en Syrie et met­tre fin à la guerre, a déclaré Fed­er­i­ca Mogheri­ni, la coor­di­na­trice de la poli­tique extérieure de l’UE, à la fin de la conférence.

RÉGION DE SHEHBA
NETTOYAGE ETHNIQUE EN COURS

Dans la région de She­h­ba, au nord de la Syrie, les forces armées turques et leurs mer­ce­naires locaux con­tin­u­ent d’attaquer les posi­tions tenues par les forces révo­lu­tion­naires du Jaysh al Thuwar. D’autres attaques ont égale­ment ciblé le can­ton d’Afrin. Et pour­tant, la Turquie avait affir­mé que l’opération qu’elle menait dans le nord de la Syrie était terminée.
Dès lun­di soir, les com­bats repre­naient autour du bar­rage de She­h­ba, un bar­rage qui a été libéré du Daesh par le Jaysh al Thuwar et qui est main­tenant attaqué par les ban­des armées que la Turquie sou­tient en Syrie.
Les vil­lages proches du bar­rage, notam­ment ceux de Qawl siruc et de Til Mydieq ont égale­ment subi le feu des agresseurs.
Jeu­di, les com­bats repre­naient sur plus de 10 vil­lages allant de Qoll Suruç à Maranez, des attaques per­pétrées depuis Azaz, le bas­tion turc en Syrie.
Dès jeu­di, les forces révo­lu­tion­naires tuaient 12 agresseurs et en bles­saient 40 autres. Les attaques menées par la Turquie dans la région de She­h­ba se font de façon intermittente.

Et pour­tant, Erdo­gan avait solen­nelle­ment affir­mé le 30 mars que l’opération menée par la Turquie sur le sol syrien était arrivée à son terme.

*

La région de She­h­ba est main­tenant en train d’être dékur­di­fiée. Depuis le début de l’attaque turque sur la Syrie, le 24 aout 20146 à Jarablus, il y a déjà eu 50 des 217 vil­lages kur­des de la région qui ont été totale­ment détru­its, incendiés.
Dans d’autres vil­lages, les forces turques font venir des familles du Turk­ménistan ori­en­tal, des familles com­pro­mis­es avec le Daesh.
Un com­mu­niqué du groupe Liva Süley­man Shah, un groupe qui vient d’être crée à l’instigation de la Turquie, fait état de change­ments démo­graphiques à intro­duire dans la région de She­h­ba, en y faisant venir des familles de Waar, près de Homs.
Le com­mu­niqué du groupe est explicite : les familles proches du PKK seront préal­able­ment déplacées de Sos­in­bat et de Qibessin. 60 familles de Waar ont été replacées là où vivaient ces familles.
Le com­mu­niqué explique que tous les Kur­des seront déplacés hors de la région. Et d’autres pré­pa­ra­tions se met­tent en place, notam­ment pour accueil­lir des respon­s­ables de ban­des armées et leurs familles dans les vil­lages de Numan et de Qubbashayh.

OCCUPATION TURQUE DU NORD DE LA SYRIE
DES SOLDATS TRAHIS PAR LA TURQUIE

Des défec­tions ont eu lieu par­mi les mer­ce­naires qui tra­vail­lent aux côtés des forces armées turques. Six de ces déser­teurs se sont ren­dus aux forces asay­ish — la police — de la province d’Afrin. Pour ces dis­si­dents, l’objectif de la Turquie en Syrie n’est pas de se bat­tre con­tre Daesh. Le véri­ta­ble but est de lut­ter con­tre les forces démoc­ra­tiques syri­ennes et d’occuper des parts de ter­ri­toire syrien en plus.

Ils étaient donc 6 cette semaine à quit­ter les ban­des armées qui sou­ti­en­nent la Turquie dans son pro­jet d’invasion de la Syrie. Par­mi eux, il y a Mah­moud Ahmed Mari d’Alep. On lui a con­fié des tâch­es de police à l’intérieur de la ville de Jarablus pen­dant env­i­ron trois mois.

Mari s’est adressée aux jeunes gens qui con­nais­sent les men­songes de l’oc­cu­pa­tion turque et les a appelés à se ren­dre dans les zones libérées et à tra­vailler pour libér­er la Syrie des avec les forces démoc­ra­tiques syriennes
Nabih Mohammed Ghaz­al, de la région de Jabal al-Zawiyyah dans la province d’Idlib, a égale­ment quit­té les ban­des armées qui se bat­tent aux côtés de l’ar­mée d’oc­cu­pa­tion turque.
Ghaz­al a déclaré qu’il s’é­tait éloigné après avoir appris les men­songes de l’E­tat turc. Il n’ac­cep­tait pas les com­bats menés con­tre les forces démoc­ra­tiques de la Syrie.

CIMETIÈRE DE MEHMET KARASUNGUR
DESTRUCTION ET PROFANATION

https://www.youtube.com/watch?v=eoAluHj9NAY
Car­pen­tras, le 10 mai 1990. Le cimetière juif avait été pro­fané. 34 tombes avaient été dégradées par des sym­pa­thisants néon­azis et des skin­heads. Les plus grands respon­s­ables poli­tiques français de l’époque, de Jack Lang à Pierre Mau­rois, se ren­dent sur les lieux.

https://www.youtube.com/watch?v=4D_7rMFmh9c

Tombouc­tou, Mali, en avril 2012. Le groupe armé Ansar Dine détru­it les mau­solées des grands saints locaux, provo­quant l’effroi et la con­ster­na­tion tant des habi­tants que des plus grandes instances internationales.

https://www.youtube.com/watch?v=aKwQ4pxSj28

Qandil, ce mer­cre­di, le régime AKP vient de lancer ses bom­bardiers pour détru­ire le cimetière de Mehmet Kara­sun­gur, un cimetière où reposent les anciens com­bat­tants de la guéril­la. A côté du cimetière, se trou­vait un musée dans lequel étaient archivées toutes les don­nées con­cer­nant les défunts.
Chaque semaine, de nom­breuses familles venaient se recueil­lir sur la tombe de l’un de leurs proches.

https://www.youtube.com/watch?v=BCFiPCjLIFU

Les habi­tants de Qandil sont sous le choc.
Maruf Resul Mustafa, du vil­lage de Enzê, a rap­pelé que les habi­tants de Qandil avaient déjà alerté les autorités inter­na­tionales, les asso­ci­a­tions de droits de l’homme, les organes de presse, pour qu’on mette un terme aux agres­sions de la Turquie.
Les forces d’invasion turques, explique-t-il, mas­sacrent et empris­on­nent nos frères et nos sœurs, et elles brû­lent leurs vil­lages au Kur­dis­tan du nord. Ils bom­bar­dent aus­si les vil­lages du Roja­va. Main­tenant, ils bom­bar­dent les cimetières de nos mar­tyrs. Mais quelles offens­es nos morts, nos oiseaux et nos colombes ont-ils bien pu leur faire ? Pourquoi est-ce qu’ils les visent ? Il est évi­dent qu’ils n’ont pas peur unique­ment des Kur­des vivants, mais des kur­des morts aussi.
Car­pen­tras, Tombouc­tou, Qandil… des néon­azis, Al Qae­da au Maghreb islamique, ou bien l’AKP.
A chaque fois, la même vision de l’histoire, de la mémoire et du respect dû aux défunts. À chaque fois, la même con­cep­tion dégradante de l’humanité.

TURQUIE
GRÈVE DE LA FAIM DANS LES PRISONS

Une grève de la faim a débuté voilà déjà plus de 50 jours dans la prison de Şakran, près d’Izmir.
Depuis, le mou­ve­ment de grève s’étend à de nom­breuses pris­ons du pays. Les pris­on­niers dénon­cent l’isolement imposé au leader kurde Abdul­lah Ocalan dans sa prison d’Imrali, ain­si que les vio­la­tions répétées des Droits de l’homme dans les étab­lisse­ments péni­ten­ti­aires. Enfin, les grévistes de la faim enten­dent dénon­cer la nou­velle vague de vio­lence et de guerre menée par le gou­verne­ment AKP dans le dossier kurde.
Les grévistes de la faim doivent affron­ter la vio­lence de leurs geôliers. Cihan Önen, la sœur de Bar­iş Önen, enfer­mé à Şakran, a expliqué à l’agence ANF com­ment les gardes insul­taient et frap­paient les détenus. Des gen­darmes tirent les dames âgées par les cheveux sur le sol. Les familles qui ten­tent de vis­iter leurs proches subis­sent égale­ment des agressions.
Şakran, c’est aus­si cette prison où des mineurs sont détenus. Deux jeunes filles de moins de 18 ans et enceintes sont enfer­mées à Şakran. La nuit, leurs cel­lules sont fouil­lées. D’autres femmes qui ont leur bébé avec elles dans leurs cel­lules ne dis­posent même pas d’eau chaude pour la pré­pa­ra­tion des biberons.
Fat­ma Demirel, une avo­cate de la branche d’Izmir de l’ÖHD, a con­staté qu’un bébé empris­on­né de 8 mois rece­vait de la nour­ri­t­ure recon­sti­tuée avec un robi­net d’eau froide. Pris­es de toux intens­es, la toute petite fille n’a pas non plus pu être hospitalisée.
En date du 6 avril, ils étaient une cen­taine à tra­vers les pris­ons turques à avoir entre­pris cette grève de la faim, illim­itée dans le temps et sans alternance.
Cette grève de la faim dans les pris­ons con­cerne aus­si des respon­s­ables empris­on­nés des par­tis HDP et DBP, qui se joignent par sol­i­dar­ité à cette grève pour des péri­odes de 5 jours.

Ayhan Bil­gen, Mer­al Danis Bestaş et Nihat Akdoğan ont ain­si rejoint le mou­ve­ment des grévistes en début de semaine.

TURQUIE
VERS LE RÉFÉRENDUM

Plus qu’une semaine avant le référen­dum du 16 avril en Turquie, un référen­dum où se joue l’avenir du régime turc et celui de son prési­dent, Erdogan.
La coali­tion AKP-MHP entend bien faire pass­er le change­ment de con­sti­tu­tion. Pour par­venir à ses fins, les tri­bunaux et la police empêchent les par­ti­sans du « NON » au change­ment à se faire entendre.

https://www.youtube.com/watch?v=N40JMryRCNA

Vous con­naissiez cette chan­son ? En Turquie, vous aurez de plus en plus de mal à l’entendre. La deux­ième cham­bre du tri­bunal de paix de Mersin vient de l’interdire ce 01 avril. « Bêjin Na- dites non », incit­erait les gens à la haine et à l’animosité.
Pour inter­dire cette chan­son du HDP qui milite pour le non au change­ment, le tri­bunal de Mersin a estimé qu’il n’était pas con­sti­tu­tion­nel de dire Non au slo­gan « un dra­peau, un Etat, une nation » qu’Erdogan va répé­tant de ville en ville.
La chan­son du HDP avait déjà été inter­dite par les gou­verneurs de Van, de Mus et d’Amed avant que le tri­bunal de Mersin ne prenne une déci­sion ayant valeur nationale.

https://www.youtube.com/watch?v=7wRy-MBNU_E

Vous aimiez Deniz Naki, du club de foot Amed­spor ? C’est dom­mage, vous risquez de ne plus le voir non plus sur les pelous­es. Il a été con­damné à 1 an et 6 mois de prison pour la pro­pa­gande ter­ror­iste qu’il entrete­nait, selon le tri­bunal de Gaziantep, sur les réseaux soci­aux. Le foot­balleur avait sim­ple­ment posté des mes­sages con­cer­nant les villes kur­des placées sous cou­vre-feux. Naki appelait à la fin de la guerre sur les réseaux sociaux.

Vous lisiez le jour­nal Sujin ? Deux de ses jour­nal­istes, Nis­miye Güler et Zeynep Turgut ont été embar­quées par les forces de police suite à un con­trôle d’identité, ce jeu­di. On est tou­jours sans nou­velles d’elles.

*

Sig­nalons aus­si que les sites web d’ANF, de Özgür­lükçü Demokrasi et de Haber ont été blo­qués par l’ICTA, La haute autorité pour les tech­nolo­gies de la com­mu­ni­ca­tion et de l’information de Turquie.

*

Enfin, et surtout, il y a les vagues mas­sives d’arrestations et d’emprisonnements qui frap­pent tous les respon­s­ables poli­tiques de l’opposition en Turquie. Si l’on s’en tient à la seule journée de ce mer­cre­di, il y a eu 38 arresta­tions à tra­vers les provinces d’Adana, de Mersin, du Hatay, d’Istanbul et d’Erzurum. Les per­son­nal­ités arrêtées le plus sou­vent lors de raids à domi­ciles étaient mem­bres du HDP ou du ESP, le par­ti social­iste des opprimés. 12 autres per­son­nes ont été con­damnées dès le lende­main de leur arresta­tion à Der­sim et envoyées à la prison d’Elazig.

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