Dans six pris­ons de Turquie, des grèves de la faim illim­itées se pour­suiv­ent depuis de nom­breux jours. Des pris­on­niers poli­tiques de tous lieux d’in­car­céra­tion sont égale­ment en grève de la faim en alter­nance, depuis le 15 mars, en soutien.

IHD, l’As­so­ci­a­tion des Droits humains, a organ­isé aujour­d’hui une con­férence de presse, afin d’at­tir­er l’at­ten­tion sur ces grèves de la faim.

Lors de la con­férence de presse, sous des ban­deroles “Ne reste pas en silence, ne sois pas com­plice du crime” et #Zin­dan­laraS­esVer “Donne de la voix aux geôles”, Mine Nazari, mem­bre de la com­mis­sion des pris­ons du IHD d’Is­tan­bul, a dénon­cé le Min­istre de jus­tice Bekir Boz­dağ, pour ses pro­pos : “Dans les pris­ons turques, la tor­ture n’ex­iste pas”.

Mine a souligné que les vio­la­tions des droits et les traite­ments déshon­o­rants sont devenus dans les pris­ons des pra­tiques courantes et récurrentes.

Ces pra­tiques men­a­cent directe­ment la san­té des détenuEs, et génèrent des mal­adies. Ces pra­tiques illé­gales et arbi­traires ont pour objec­tif de faire subir une dou­ble peine. Ces derniers jours, surtout sous état d’ur­gence, ce que l’on fait subir aux pris­on­niers et pris­on­nières n’est que persécution.”

Les pris­on­niers et pris­on­nières poli­tiques de toutes les pris­ons ont décidé d’en­tamer une grève de la faim en alter­nance, par péri­ode de 5 jours, du 15 mars au 15 avril, pour pro­test­er con­tre les vio­la­tions des droits, les place­ments en cel­lule d’isole­ment et les trans­ferts d’une prison à une autre, en sou­tien aux détenuEs grévistes.

Par ailleurs, Dilan Dirayet Taşdemir, porte parole de l’Assem­blée des femmes du HDP a pris parole lors d’une autre con­férence de presse à Ankara. Voici quelques extraits…

Le gou­verne­ment se com­porte comme si ces grèves de la faim, qui durent depuis 40 jours, ne l’in­téres­saient pas. Ce sujet n’a jamais été ajouté à un ordre du jour, ni discuté.”

Les vio­la­tions des droits ne sont pas une nou­veauté dans les pris­ons en Turquie. De nom­breuses per­son­nes sont en prison du fait de leur iden­tité poli­tique. Comme le fait qu’on leur ait enlevé leur lib­erté n’é­tait pas suff­isant, elles subis­sent des vio­la­tions de droits qui ont pris des pro­por­tions ter­ri­bles. Il n’est plus pos­si­ble de les con­sid­ér­er comme des prob­lèmes de prison. ”

Les pra­tiques imposées dans les pris­ons sont des pra­tiques de camps de con­cen­tra­tion. Les vio­la­tions de droits com­men­cent dès les proces­sus judiciaires.”

De nom­breuses per­son­nes ont été arrêtés sur ordre du régime. La majorité d’en­tre elles sont des dirigeantEs, respon­s­ables et mem­bres de notre par­ti. A ce jour, 27 prési­dentEs de dis­trict, 85 prési­dentEs de province et près de 750 respon­s­ables sont en déten­tion. Si on prend égale­ment en compte les mem­bres, près de 5000 per­son­nes liées au HDP sont en prison.”

Les droits obtenus dans le monde car­céral, après des années de batailles menées par les détenuEs et par voix de Droit, sont petit à petit enlevés. Il est ques­tion de lour­des pra­tiques d’ isole­ment sur les détenuEs et par­ti­c­ulière­ment sur M. Öcalan.”

Les vis­ites, notam­ment avec les familles, sont arbi­traire­ment lim­itées. Les transferts/exils sont pra­tiqués comme une méth­ode de puni­tion. Les détenuEs sont trans­féréEs trois fois par mois. Il existe des familles qui ne peu­vent pas voir leurs proches, car elles n’ar­rivent pas à savoir dans quelle prison ils se trouvent.

En Turquie, il y a beau­coup de détenuEs qui devraient être libéréEs, dont la libéra­tion n’est pas effec­tuée. Par exem­ple hier, à la prison d’ İske­nderun, Mehmet Yıldızbakan, malade, a per­du la vie à 65 ans. Mal­gré toutes les démarch­es, il n’a pas été libéré et le jour où il devait trou­ver sa lib­erté, il est décédé à l’hôpital.”

Des grèves de la faim se pour­suiv­ent dans plusieurs pris­ons. A Şakran depuis 41 jours, à Edirne 29 jours, à Sin­can 31 jours, à Men­e­men 21 jours, à Van 19 jours, et à Elazığ depuis 10 jours. En sol­i­dar­ité avec ces pris­ons, les détenuEs poli­tiques ont com­mencé une grève de la faim à tour de rôle tous les 5 jours.”

Une attaque sur les grévistes de la prison de Şakran a été com­mu­niqué à l’opin­ion publique. Le gou­verne­ment a préféré, dans dif­férents endroits, pra­ti­quer la vio­lence, plutôt que de com­mu­ni­quer avec les grévistes et écouter leurs reven­di­ca­tions. Nous avons appris par leurs familles et par les médias que les grévistes en sont arrivés à un état cri­tique pour leur san­té. Il faut absol­u­ment qu’un proces­sus de dia­logue soit entamé afin d’en­ten­dre les reven­di­ca­tions des grévistes : la fin des pra­tiques d’é­tat d’ur­gence et la lev­ée des isole­ments, par­ti­c­ulière­ment celui de M. Öcalan.”

Une cam­pagne de sou­tien s’est déroulée hier soir, sur les médias soci­aux, avec les hastags #Zin­dan­laraS­esVer et #Tut­sak­larAçlık­Grevin­de 


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