Chroniques de la révo­lu­tion kurde”, est le jour­nal télévisé présen­té par Ron­ahi TV chaque dimanche. C’est un retour en textes et vidéos, sur la semaine écoulée. Voici celle du 19 au 26 mars 2017.

Il s’agit donc d’une émis­sion d’informations régulière, en langue française, que vous retrou­verez ici, chaque semaine, en parte­nar­i­at avec Kedistan.


* Excep­tion­nelle­ment, le jour­nal n’a pas été enreg­istré, et nous en livrons le texte, avec les vidéos de référence.


NEWROZ
FÊTE DE LA RÉSISTANCE

Le Newroz est la fête tra­di­tion­nelle pour célébr­er le nou­v­el an, basée sur le cal­en­dri­er per­san. Il s’agit du pre­mier jour du printemps…
L’origine de Newroz s’appuie sur la légende de Kawa le Forg­eron qui s’opposa, selon la tra­di­tion, au roi Dihak (ou Dehak), un tyran qui fai­sait régn­er la ter­reur sur tout le pays.Newroz L’histoire com­mence en Mésopotamie, au pied des mon­tagnes de Zagros. Il y avait un grand château de pier­res qui comp­tait de nom­breuses tours et de hauts rem­parts. Ce château était gou­verné par un homme cru­el appelé Dehak. Dehak avait une par­tic­u­lar­ité : il avait sur les épaules deux ser­pents qui devaient dévor­er chaque jour de la cervelle humaine. Ces ser­pents avaient poussé sur ses épaules suite à un pacte qu’il avait con­clu avec le démon venu le ten­ter. Tous les matins, donc, deux jeunes gens étaient sac­ri­fiés et les ser­pents du roi étaient nour­ris avec leur cervelle.
Dans un vil­lage, à côté du château, se trou­vait un forg­eron ‑nom­mé Kawa- qui avait déjà sac­ri­fié 16 de ses 17 enfants. Quand le moment fut venu pour sa dernière fille d’être sac­ri­fiée, son père, qui l’aimait très fort, se révol­ta. A la place de la cervelle de sa fille, il envoya celle d’un mou­ton mort. Le roi ne s’aperçut de rien. Puis, Kawa cacha sa fille dans les mon­tagnes. Les autres habi­tants com­prirent alors qu’ils pou­vaient tromper le tyran. Ain­si, à chaque fois que le roi demandait un nou­veau sac­ri­fice, les gens imi­taient Kawa.
Petit à petit, le nom­bre des jeunes gens sauvés aug­men­ta dans les mon­tagnes de Zagros, jusqu’à ce qu’ils soient assez nom­breux pour for­mer une grande armée. Kawa prit alors la tête de cette armée, attaqua le château, et Kawa tua le roi Dehak. Ensuite, ils mon­tèrent sur les hautes mon­tagnes et allumèrent des feux pour aver­tir les habi­tants des vil­lages voisins que le roi avait été tué. Ceci advint un 20 mars et, le lende­main, le peu­ple célébra son pre­mier jour de liberté.
Depuis cette date-là, Newroz est un sym­bole impor­tant et un jour sacré pour les Kur­des qui le con­sid­èrent aujourd’hui comme le Nou­v­el an Kurde. Newroz est du même coup devenu le sym­bole de la révo­lu­tion con­tre la répression.
Depuis le partage du Kur­dis­tan par les vain­queurs de la Pre­mière Guerre mon­di­ale, en 1923, Newroz a pris une sig­ni­fi­ca­tion poli­tique. Dans les qua­tre par­ties du Kur­dis­tan en effet, cette fête a longtemps été inter­dite car elle était le sym­bole le plus vis­i­ble de la cul­ture et de l’identité Kurde que ces Etats souhaitaient anéantir.
Aujourd’hui, il y a tou­jours des heurts avec les gou­verne­ments en place, notam­ment en Turquie et en Iran, rai­son pour laque­lle les Kur­des voient aus­si dans Newroz l’affirmation de la paix, de l’amitié, de la sol­i­dar­ité entre les peu­ples… en espérant être com­pris et enten­dus un jour par la com­mu­nauté internationale.

NEWROZ
UNITÉ-RÉSISTANCE-LIBERTÉ

Les tyrans d’hier, les Dehak, ont été vain­cus, mais d’autres tyrans se sont lev­és. Newroz, c’est donc la fête du Non : non aux dic­tatures, non à la vio­lence, non au change­ment de con­sti­tu­tion au référen­dum d’avril en Turquie, non à la col­lab­o­ra­tion du KDP avec l’AKP.

(Nous sommes désolés, la vidéo a été sup­primée par son propriétaire)

Ils étaient des mil­liers à Istan­bul la place Kar­tal, mal­gré les ten­ta­tives de la police pour empêch­er les célébra­tions du Newroz.
Sous la ban­nière du révo­lu­tion­naire turc Deniz Gezmiş, un appel : « le temps de la révo­lu­tion est venu : joyeux Newroz, refusez, résis­tez et dites non ! »
Par­mi la foule, il y avait de nom­breux pro­fesseurs démis de leurs fonc­tions par le régime AKP, des syn­di­cal­istes, des fémin­istes, les représen­tants du par­ti HDP, les mères pour la paix.
Le co-prési­dent du HDP d’Istanbul, Mustafa Avci, s’est adressé à la foule et il a par­lé de Newroz comme de la fête des opprimés. « Ils détru­isent les villes, les vil­lages, ils for­cent des mil­lions de gens à émi­gr­er. Nous, nous ne voulons pas la guerre et nous dis­ons que ça suf­fit ! Nous vain­crons quoi qu’ils fassent !
Sev­tap Akdag, du HDP aus­si, a expliqué que le Newroz, c’est la journée de la résis­tance du peu­ple kurde offerte à tous les peu­ples du moyen ori­ent. Nous dirons Non à tous les Dehak qui man­gent le cerveau de nos enfants.

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A Amed (Diyarbakir), la cap­i­tale du Kur­dis­tan du nord, la foule était estimée à un mil­lion de per­son­nes. Rien que pour garan­tir la sécu­rité de la fête, les organ­isa­teurs ont prévu 4000 gardiens.

Et Ahmet Turk, le co-bourgmestre de Mardin qui a été démis de ses fonc­tions par le pou­voir AKP, a gal­vanisé la foule.
Quand il évoque le référen­dum du 16, et qu’il demande ce que les kur­des diront, la foule par dizaines de mil­liers répond NON ; quand il demande s’il l’on dira oui à ceux qui pra­tiquent la poli­tique de l’enfermement, la foule répond NON ; quand il demande si l’on dira oui, à la bar­barie telle qu’elle s’est man­i­festée à Cizre, à sur et à Şir­nak, la foule répond NON.

NEWROZ
PARTOUT LA FÊTE

La fête de Newroz a été célébrée dans tout le Kur­dis­tan. Newroz a aus­si été célébré par les habi­tants des villes libérées du nord de la syrie, par les Kur­des d’Europe, et de nom­breux respon­s­ables poli­tiques européens ont man­i­festé leur sou­tien à cette fête de la résistance.
A Min­bij, les habi­tants libérés du joug de daesh ont célébré la fête de Newroz. Min­bij, c’est aus­si cette ville où cohab­itent désor­mais paci­fique­ment des citoyens arabes, kur­des et turkmènes.
A Kobani, ils  étaient de mil­liers sur la colline de Misht­enur, qui avait con­nu des com­bats vio­lents con­tre les élé­ments du Daesh.

A Xana­sor, près de Sen­gal, juste à prox­im­ité des ban­des armées de la coali­tion AKP-KDP, les habi­tants ont dan­sé jusqu’aux petites heures du matin.

Dans toutes les villes du Kur­dis­tan, à Kirkuk, à Bat­man, à Qamish­lo, la fête du Newroz a don­né lieu à de nom­breux dis­cours et à des festivités.

Les autorités du Roja­va ont égale­ment prof­ité du Newroz pour amnisti­er des pris­on­niers. Des dizaines de pris­on­niers oint ain­si pu recou­vr­er la lib­erté à con­di­tion qu’ils jurent de ne plus repro­duire les actes préju­di­cia­bles envers la société qui leur avaient valu leurs peines de prison.

https://www.youtube.com/watch?v=iPq2wvqft9c

En Europe, plusieurs respon­s­ables poli­tiques ont mar­qué leur attache­ment à la fête. Julia Kloeck­n­er, de la CDU, le par­ti d’Angela Merkel, a rap­pelé qu’en Alle­magne, il y a plus d’un mil­lion de Kur­des. Et la députée de rap­pel­er la lutte des Kur­des con­tre le Daesh. Nous con­nais­sons, a‑t-elle affir­mé, la lutte des kur­des pour la démoc­ra­tie, et nous leur souhaitons un joyeux Newroz.
Doris Leuthard, la prési­dente de la con­fédéra­tion suisse, a égale­ment salué les Kur­des qui fêtent le Newroz.

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Et puis, le Newroz a aus­si été célébré de l’autre côté de l’atlantique, en Uruguay.
Le groupe des femmes du par­lement uruguayen, des députés, des pro­fesseurs, des artistes, des jour­nal­istes, des représen­tants des asso­ci­a­tions de défense des droits de l’homme, ont allumé le pre­mier feu de Newroz en Uruguay.
Le bourgmestre de Mon­te­v­ideo, Car­los Varela, a souligné l’importance de cette fête en Uruguay où le com­bat pour l’égalité entre hommes et femmes n’a pas encore été gagné.

NEWROZ
LE RÉGIME AKP-MHP TREMBLE

La dynamique provo­quée par la fête de Newroz pour­rait faire tâche d’huile sur l’ensemble de la Turquie, et con­trari­er l’espoir du prési­dent Erdo­gan de voir son pou­voir éten­du suite au référen­dum con­sti­tu­tion­nel du 16 avril. On doit donc déplor­er de nou­velles vio­lences du régime lors de ces festivités.
Check points, bar­rages, dis­posi­tif polici­er, autopom­pes… tout le dis­posi­tif répres­sif de l’Etat turc était mobil­isé pour ten­ter d’empêcher les fes­tiv­ités de Newroz.
Là où les cura­teurs ont rem­placé les élus, comme dans la ville d’amed, aucun bus des trans­ports publics n’a été mis à la dis­po­si­tion des habitants.
Avant les fes­tiv­ités, des dizaines de perqui­si­tions et d’arrestations ont encore eu lieu par­mi les cadres des par­tis HDP et DBP ain­si que par­mi les respon­s­ables des comités d’organisation de la fête.
A Van, une ville par­mi tant d’autres frap­pée par les mesures de répres­sion du régime turc, les forces de police ont blo­qué ce lun­di tout un quarti­er de Çaldiran avec leurs véhicules blind­és, qui dif­fu­saient les chants nation­al­istes ottomans par haut-par­leurs, avant de cass­er les portes de domi­ciles perqui­si­tion­nés et de par­tir en emmenant avec eux 25 per­son­nes vers la prison.

A Gev­er, 10 autres per­son­nes ont été arrêtées ce mar­di. Les forces de police sont inter­v­enues sur le site des fes­tiv­ités avec des véhicules blind­és en attaquant les gens ; Les policiers cri­aient : « nous ne vous lais­serons pas fêter Newroz ! » 3 per­son­nes ont été blessées.

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A Amed, un jeune étu­di­ant de Malatya a été assas­s­iné par les policiers. Kemal Kurkut courait sans sa chemise quand les policiers ont ouvert le feu. Il est mort peu de temps après de ses blessures.
Les jour­nal­istes présents ont été for­cés de for­mater leurs cartes mémoires ; seules quelques pho­tos nous sont par­v­enues de cet étu­di­ant blessé à mort.

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Un jour­nal­iste alle­mand, Hin­rich Schultze qui cou­vrait la fête à amed a aus­si été embar­qué dans un véhicule de la police. Il a finale­ment été relâché une heure et demie plus tard, grâce à l’intervention des respon­s­ables du par­ti HDP qui étaient en sa compagnie.

SENGAL- EZIDXAN
ATTAQUE DE DAESH REPOUSSÉE

La nuit de lun­di à mar­di, le Daesh a lancé une attaque con­tre les vil­lages libérés de Skine et de Heyale, des vil­lages proches de Sen­gal. Ce n’est que mer­cre­di que les défenseurs de Sen­gal ont défini­tive­ment brisé l’attaque de leurs agresseurs.

Ces nou­velles attaques du Daesh à Sen­gal se sont sol­dées par la mort con­fir­mée de 11 mem­bres du daesh, bien qu’il y ait davan­tage de tués. Du côté des défenseurs de Sen­gal, les com­bat­tants de la guéril­la et les unités ézi­dies des YBS et des YJS (les unités de femmes de Sen­gal), il y a eu un mort. Rustem Cudi, un com­bat­tant de la guéril­la HPG a per­du la vie après s’être bat­tu jusqu’à ses dernières cartouches.
Les vil­lages où se sont portées les attaques avaient été libérés l’an passé.
Ce qui sus­cite un grand nom­bre de ques­tions dans cette dernière attaque, c’est le rôle du par­ti KDP de la famille Barzani.
Alors que de nom­breux vil­lages autour de Sen­gal sont tou­jours occupés par daesh, ce qui a per­mis à l’organisation de lancer l’attaque de ce lun­di, les pesh­mer­ga du kdp ne mènent aucune action pour les en déloger. Au con­traire, le KDP préfère s’en pren­dre aux forces YBS qui défend­ent leurs ter­res, comme l’a prou­vé récem­ment encore l’attaque de Xanasor.
Mais il y a plus : le Kdp a fait pres­sion sur le gou­verne­ment cen­tral irakien qui avait pris à sa charge les salaires des com­bat­tants YBS. Usant de men­aces en pré­tex­tant une inter­ven­tion de la Turquie sur le sol irakien, le PDK a obtenu que ces salaires ne soient plus ver­sés par les autorités de Bagdad.
Quand les unités ézi­dies ont lancé l’opération « Vengeance pour les femmes ézi­dies », une opéra­tion dont l’objectif était la libéra­tion de tous les vil­lages proches de Sen­gal et l’expulsion du Daesh en novem­bre 2016, c’est encore le KDP qui a fait pres­sion auprès de Bag­dad pour blo­quer le chemin de la con­tre-offen­sive aux troupes ézi­dies, en usant tou­jours de la men­ace d’une inter­ven­tion turque en Irak.
Ces manœu­vres du PDK qui favorisent et l’AKP et Daesh au détri­ment des habi­tants de Sen­gal provo­quent un grand malaise au Kur­dis­tan du Sud.

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Après les nom­breuses dénon­ci­a­tions de la poli­tique du PDK par l’ensemble de la classe poli­tique kurde du Başur, par les unités de pesh­mer­ga Derin, par les pesh­mer­ga dépen­dant du PUK, et par la pop­u­la­tion, on assiste main­tenant à l’afflux de plus en plus impor­tant de jeunes kur­des d’Irak vers les unités de la guéril­la du PKK.
Ce groupe de nou­velles recrues du Başur a rejoint les rangs du PKK. Ils expri­ment leur volon­té de libér­er le Kur­dis­tan du sud de l’occupation turque et du KDP.
Et surtout, ils annon­cent aux habi­tants de Sen­gal qu’ils seront là pour les défendre con­tre les ban­des armées lâchées par la Turquie.
« D’où que vous soyez des qua­tre par­ties du Kur­dis­tan, procla­ment-ils, rejoignez les rangs du PKK ! »

SENGAL-EZIDXAN
DÉCÈS DE LA JOURNALISTE NUJIYAN ERHAN

Lors de l’attaque de Xana­sor de ce 3 mars par les forces coal­isées du KDP et de l’AKP, la jour­nal­iste Nujiyan Erhan avait été prise pour cible. Blessée d’une balle dans la tête, elle a survécu en soins inten­sifs jusqu’à ce jeudi.

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Cette voix, ce vis­age, c’est celui de Nujiyan Erhan. Elle ne par­lera plus de la peine des femmes du Ezidx­an, la terre des Ezidis, allant pieds nus, affamées et assoiffées.
Nujiyan Erhan a été assas­s­inée alors qu’elle cou­vrait l’attaque du 3 mars à Xana­sor. Ses assas­sins l’ont visée à la tête. Elle est décédée ce jeu­di après 20 journées de soins intensifs.

Nes­rin Abdal­lah, la porte-parole des unités YPJ, a con­damné ce crime.
Les unités de femmes YPJ voient dans cette attaque du KDP à Sen­gal, dit-elle, quelque chose qui ne dif­fère pas des agres­sions du Daesh sur les femmes. Ces attaques sont menées par le KDP, une force kurde. C’est une attaque mar­quée du sceau de la trahi­son, mais c’est aus­si une attaque typ­ique de la men­tal­ité du « mâle dominant ».
Et Nes­rin Abdal­lah d’inviter toutes les femmes à se défendre et à se bat­tre pour une vie libre, en la mémoire de ces femmes assas­s­inées par le KDP.

GRANDE MARCHE DES ÉZIDIS
DUSSELDORF-BRUXELLES

Depuis lun­di, une grande marche des ézidis d’Europe tra­verse l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique.
Les man­i­fes­tants enten­dent dénon­cer pen­dant leur par­cours l’attaque menée par la coali­tion AKP-KDP à Xana­sor, et ils revendiquent la recon­nais­sance de l’autonomie de Sengal.

Ils sont par­tis de la place Land­tags à Düs­sel­dorf ce lun­di. Et ils arriveront demain à Brux­elles, pour y ren­con­tr­er les respon­s­ables de l’union européenne.Arti­cle

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Les man­i­fes­tants ézidis récla­ment le départ des forces armées de L’AKP et du KDP de la région de Sen­gal. Ils deman­dent aus­si à ce que les armes qui sont con­fiées par les pays européens, et notam­ment par l’Allemagne, au KDP soient con­trôlées. Ini­tiale­ment con­fiées aux autorités d’Hewler pour se bat­tre con­tre le Daesh, ces armes sont util­isées pour assas­sin­er des ézidis.
Les ézidis souhait­ent aus­si qu’une délé­ga­tion inter­na­tionale indépen­dante soit envoyée dans la région et que des périmètres de sécu­rité soient prévus pour pro­téger la foi et la cul­ture des ézidis.
Surtout, les man­i­fes­tants revendiquent un statut autonome pour Sen­gal et la recon­nais­sance offi­cielle des troupes YBS et YJA star par la com­mu­nauté internationale.

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A Berlin, l’organisation de femmes ézi­dies de Berlin a aus­si tenu 5 jours durant une tente juste en face du par­lement fédéral alle­mand. Elles entendaient dénon­cer aux élus alle­mands l’utilisation faite par les armes envoyées par l’Allemagne au KDP.

OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE »
VERS LA PRISE DE TABQA

Les forces démoc­ra­tiques syri­ennes pour­suiv­ent leur offen­sive pour repren­dre la ville de Raqqa. Cette semaine, elles ont tra­ver­sé l’Euphrate pour pren­dre à revers la ville de Tabqa, une ville stratégique de Daesh pour le sou­tien de Raqqa.

L’étau autour de la cap­i­tale de Daesh en Syrie, Raqqa, se resserre de jour en jour.
Tous les vil­lages situés à l’est de la ville, sur la rive nord de l’Euphrate, sont repris les uns après les autres au Daesh. Plus de la moitié de la rive nord du fleuve entre les villes de Deir Azzor et de Raqqa est main­tenant sous le con­trôle des FDS. La ban­lieue est de Raqqa est main­tenant déjà occupée par les pre­miers détache­ments des FDS.

A l’ouest de Raqqa se trou­ve la ville et le bar­rage de Tabqa. Ce bar­rage peut ali­menter en élec­tric­ité une grosse par­tie du nord de la Syrie et des villes comme Damas, Homs, Hama ou Alep, mais comme il était sous le con­trôle de Daesh, il ne ser­vait qu’à ali­menter Raqqa. Les FDS ont donc repris le con­trôle de ce barrage.
Mais elles ont égale­ment tra­ver­sé le lac Assad, sur l’Euphrate, avec des héli­cop­tères et des bateaux des forces de la coali­tion inter­na­tionale, pour pren­dre la ville de Tabqa à revers.
La grande route qui relie par la rive sud de l’Euphrate Deir Azzor, Raqqa, Tabqa et Alep est donc doré­na­vant sous le con­trôle des FDS.
De nom­breux vil­lages au sud du lac Assad ont été libérés dans la foulée de ce débarquement.
Tabqa, c’était avant la guerre une ville de 80.000 habi­tants. C’est une ville stratégique qui relie l’Irak et la Syrie, une ville par où le Daesh pou­vait écouler ses stocks de pét­role pour financer sa guerre.
Quand Daesh aura défini­tive­ment été éjec­té de Tabqa, Raqqa sera encore plus isolée. Hier same­di, les FDS n’étaient plus qu’à 6 kilo­mètres de l’aéroport de Tabqa, où se déroulent tou­jours de vio­lents combats.

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Sig­nalons aus­si que les avancées des FDS se font en garan­tis­sant en toute pri­or­ité la sécu­rité des civils. A cet effet, des cor­ri­dors sécurisés sont prévus pour per­me­t­tre aux civils de fuir leurs vil­lages et leurs quartiers tou­jours occupés par le Daesh.
Sur ces images, on voit ces civils qui fuient leurs bour­reaux grâce à la pro­tec­tion des FDS. Ce cor­ri­dor a été ouvert sur la ligne de Xes Ecil, au sud-est de l’Euphrate. Trans­férés vers des zones sécurisées, tous savent qu’ils retourneront dans leurs foy­ers sitôt le Daesh chas­sé et leurs vil­lages déminés.

Le porte-parole du pen­tagone, Mark ton­er, a d’ailleurs exprimé lors de sa con­férence de presse de ce jeu­di le pro­fond respect que l’administration améri­caine a pour les com­bat­tants kur­des dans le com­bat mené con­tre Daesh.

SYRIE DU NORD-ROJAVA
AGRESSIONS DE LA TURQUIE

Les attaques de la Turquie et de ses ban­des armées se pour­suiv­ent dans le nord de la syrie, que ce soit dans la région de She­h­ba ou sur le can­ton kurde d’Afrin.
Ce sont les civils qui paient le prix fort de ces agres­sions répétées. Et la crise human­i­taire s’aggrave de jour en jour.

La Turquie et ses ban­des armées con­tin­u­ent d’agresser le nord de la Syrie.
lun­di 20 mars, les ban­des armées liées à la Turquie ont ain­si frap­pé au morti­er la ville de Sexler, puis le vil­lage de Maranez, dans le can­ton d’Afrin.
Le lende­main, mar­di, les forces turques attaquaient à l’arme lourde et avec des tanks 3 vil­lages du dis­trict de Cindirês à Afrin – les vil­lages de Hemamé, Mele Xelila et Der­belût. L’après-midi, l’armée turque repre­nait ses attaques sur le vil­lage de Maranez.
Jeu­di matin, l’armée turque s‘en pre­nait au vil­lage de Nis­riyé, tou­jours dans le can­ton d’Afrin. 155 obus sont tombés en quelques heures.
Jeu­di après-midi, dans la région de She­h­ba, les forces turques accom­pa­g­nées des ban­des armées ont agressé depuis la ville de Marî les vil­lages de Semo­qe, Her­bel, Cheikh Isa, En Deqne, Til Refet, Al-Sed, Til Mediq et Um Hosh.
Ces attaques dans la région de She­h­ba ne sont pas restées sans suite : les forces révo­lu­tion­naires ont immé­di­ate­ment con­tre attaqué et il y a eu de nom­breux morts du côté des ban­des armées.
Rien qu’entre le 21 et le 23 de ce mois, il y a eu plus de 300 obus qui sont tombés sur le can­ton d’Afrin.

Le con­seil mil­i­taire de Min­bij a donc décidé de lancer dimanche dernier un appel et un aver­tisse­ment aux ban­des armées qui sévis­sent aujourd’hui aux côtés de la Turquie.
Pen­dant un mois, tous les com­bat­tants des ban­des armées qui accom­pa­g­nent les forces turques pour­ront en toute sécu­rité ren­tr­er chez eux, ou rejoin­dre le con­seil mil­i­taire de Min­bij ; Passé ce délai, tout mou­ve­ment de quelque force que ce soit dans la région sera inter­dit, et ceux qui seraient impliqué dans ces mou­ve­ments seront tenus pour respon­s­ables de leurs faits.

*

Sig­nalons aus­si que les YPG ont signé un accord avec la Russie. Des unités de l’armée russe sta­tion­neront dans le can­ton d’Afrin, à Cindirês, pour s’assurer du main­tien du cessez-le-feu.
Les forces armées russ­es s’engagent égale­ment à entrain­er les com­bat­tants des unités YPG dans le cadre de la lutte con­tre le terrorisme.
Comme le résume Redur Xelil, le porte-parole des YPG, cet accord est un pas posi­tif dans le com­bat con­tre le ter­ror­isme en syrie. Après que nos forces aient fait leurs preuves con­tre le ter­ror­isme, d’autres forces veu­lent venir nous aider et con­clure des accords avec nous.


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