Désolée, mais je vais encore faire dans le “vu sur ma télé”. Et pour­tant, j’avais juste voulu me ren­seign­er sur la météo européenne… Et en place de madame météo,  j’ai eu droit comme tou­jours à Erdoğan.

Je m’adresse une nou­velle fois aux Européens… La Turquie n’est pas un pays qu’on peut bous­culer, dont on peut se jouer de l’hon­neur, dont on peut expulser les ministres… 

Le monde entier suit ce qu’il se passe de très près… Si vous con­tin­uez de vous com­porter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun Occi­den­tal ne pour­ra plus faire un pas en sécu­rité, avec sérénité dans la rue, nulle part dans le monde.”

Ces mots foutent la trouille non ? Surtout quand on apprend après qu’un cinglé, fou de Daesh, tue plusieurs per­son­nes sur un pont en plein coeur de Lon­dres. Bien sûr, rien à voir, mais alors que veut dire le Reis en menaçant ain­si ? Qu’at­ta­quer diplo­ma­tique­ment la Turquie, serait légitimer le terrorisme ?

Est-ce qu’Er­doğan a voulu dire que la Turquie serait un boucli­er aujour­d’hui qui pour­rait faire défaut demain ou a‑t-il men­acé de laiss­er faire par représailles ?

Le Reis n’ar­rête pas de dis­courir devant des parter­res de soumis et de dévots, à longueur de semaines. Il réu­nit des grands corps de l’é­tat aux plus petits muhtars de quarti­er, des “assem­blées” devant lesquelles il pérore, s’adresse au monde et à ses télés alliées.

Et, pour celles et ceux, qui comme moi, l’ont déjà enten­du il y a plus de dix ans tenir des dis­cours sur “l’Eu­rope”, du temps où avec son ami Gülen ils voulaient se débar­rass­er des “mil­i­taires” et dénonçait le manque de “lib­ertés religieuses”, en van­tant la démoc­ra­tie européenne, on com­prend vite que les mots ont le sens qu’on veut bien leur don­ner selon ses intérêts du moment.

Ces Pays devenus “nazis” qui finançaient hier les “grands pro­jets” et salu­aient ses vic­toires élec­torales devraient du coup se méfi­er de celui qu’ils ont soutenu hier, parce qu’ils seraient devenus son “obligé”… Je ne vois que cette façon d’in­ter­préter les pro­pos du Reis : “vous vous êtes servi de moi, vous avez besoin de moi, alors atten­tion au pou­voir que vous m’avez ain­si donné”…

Finale­ment, cette “crise” appar­ente, résume le jeu “tu m’aimes, je ne t’aime plus”, ou pour plagi­er un de vos auteurs, “je t’aime, moi non plus”, qui a cou­vert les rela­tions politi­co-finan­cières dites “réal­istes” entre l’Eu­rope économique et le nou­veau pou­voir de Turquie. Cha­cun a fait son beurre, pro­tégé ses intérêts, enrichi ses castes poli­tiques, abondé sa cor­rup­tion, ses oli­garchies, con­solidé ou défait des pou­voirs poli­tiques et des car­rières de politi­ciens… Et aujour­d’hui que votre “belle europe” prend l’eau, et que le régime en Turquie devient fas­cisant dans ses méth­odes, l’un ne peut plus rien dire sur l’autre sans que le copinage d’hi­er ne soit à faire oubli­er au plus vite…

Et pour nous faire vot­er pour son sacre per­son­nel, le Reis doit nous faire partager sa fausse détes­ta­tion de l’Eu­rope, dont il espère pour­tant tou­jours qu’elle con­tin­uera d’ac­corder les crédits de ses grands travaux… tant que le Pou­tine n’au­ra pas pris le relai.

Et pour­tant, la “livre turque” qui au début de l’an­née avait bien dégringolé, remonte un peu ces derniers jours… Va donc y com­pren­dre quelque chose entre la finance et les réal­ités politiques…

Avec les “prévi­sions” d’ Erdoğan, il va bien­tôt y avoir bien­tôt plus de touristes pour venir assis­ter aux audi­ences des procès poli­tiques, que pour vis­iter l’Anatolie.


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Mamie Eyan
Chroniqueuse
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