Erol Önderoğlu, représen­tant pour la Turquie de Reporters sans fron­tières (RSF), Şeb­nem Korur Fin­cancı, Prési­dente de la Fon­da­tion pour les droits humains (TIHV) et l’au­teur jour­nal­iste Ahmet Nesin, tous trois accusés de “pro­pa­gande ter­ror­iste” (quelle nou­veauté !) pour avoir par­ticipé à la cam­pagne de sol­i­dar­ité avec le jour­nal Özgür Gün­dem vont demain se retrou­ver à nou­veau devant leur juge.

Rap­pelons qu’ils avaient été égale­ment empris­on­néEs, puis libéréEs dix jours plus tard, après qu’une mobil­i­sa­tion inter­na­tionale ait porté leur arresta­tion au grand jour. Nous en étions encore seule­ment qu’au début des purges de masse et des incar­céra­tions sys­té­ma­tiques. La “démoc­ra­tie” d’après putsch man­qué n’avait pas encore pro­duit ses effets…

Leur procès, avait été ouvert le 8 novem­bre 2016, et la prochaine audi­ence est donc prévue pour le 21 mars prochain à 10 heures, au palais de jus­tice de Çağlayan à Istan­bul, lieu où défi­lent depuis des mois main­tenant devant des juges “aux ordres”, tous les otages poli­tiques de Turquie.

RSF, (Reporters sans fron­tières), a  annon­cé qu’une délé­ga­tion inter­na­tionale de RSF fera le déplace­ment à Istan­bul pour assis­ter à la reprise du procès. Dans le cli­mat absurde créé par le Prési­dent depuis quelques jours, injuri­ant à qui mieux mieux cer­tains gou­verne­ments européens, la présence de “délé­ga­tions européennes”, si elle est pri­mor­diale, risque bien de se voir brocardée.

Dans la course pour le référen­dum, qui guide cette polémique à usage interne, on peut tout sup­pos­er, et notam­ment crain­dre une inver­sion d’une ten­dance qu’on pou­vait remar­quer ces dernières semaines, qui se se dirigeait plutôt vers des peines de prison avec sur­sis et de fortes amendes, inter­dic­tions de sor­tie de ter­ri­toire à la clé. La poli­tique de “ter­reur” choisie pous­sant ensuite les intéresséEs à l’au­to-cen­sure ou, s’ils insis­taient, à des empêche­ments pro­fes­sion­nels. Le régime ayant choisi la ten­sion à nou­veau, les “juges” pour­raient bien vouloir faire des exem­ples, pour com­plaire au Reis, ou à nou­veau “reporter”, afin de trou­ver des accu­sa­tions complémentaires…

Jamais le terme d’o­tages n’a autant fait sens dans cette sit­u­a­tion. Que ce soient pour celles et ceux qui sont der­rière des murs et des bar­reaux, celles et ceux qui sont en “lib­erté pro­vi­soire”, et, pour  la majorité en “lib­erté sur­veil­lée” sous état d’ur­gence et polici­er. Ces mêmes “otages”, rap­pelons-le, qui subiront encore davan­tage les dif­fi­cultés économiques qui se pro­fi­lent, puisqu’en proces­sus de déchéance sociale…

Il serait vain de vouloir tenir la compt­abil­ité exacte des audi­ences con­cer­nant le jour­nal Özgür Gün­dem, devenu le “pré­texte” à forg­er des accu­sa­tions au titre de la loi “antiter­ror­iste”, plus absur­des et kafkaïennes les unes que les autres. A suiv­re donc…

Ajout du 21 mars :

L’au­di­ence de ce matin n’a pas clos le dossier, loin de là, et ce procès pré­cis se pour­suiv­ra le 8 juin prochain. 
Afin parait-il que Ahmet Nesin, assure sa défense devant les juges, un man­dat d’ar­rêt et de recherche a été lancé con­tre lui.

Mais pour rap­pel, entre le 28 mars et le 4 juil­let, pas moins de 6 audi­ences étaient déjà pro­gram­mées, con­cer­nant 50 enquêtes ouvertes, à l’en­con­tre de 38 per­son­nes… En voici les noms, vous en recon­naitrez facile­ment quelques uns…

A. Kum­ru Başer, Ahmet Nesin, Ayşe Batum­lu, Ayşe Düzkan, Beyza Üstün, Can Dün­dar, Celal Başlangıç, Celalet­tin Can, Cen­giz Baysoy, Cilem Küçükkkeleş, Derya Okatan, Dicle Anter, Erol Önderoğlu, Ertuğrul Mavioğlu, Faruk Balıkçı, Faruk Eren, Fehim Işık, Hüseyin Tah­maz, Hakkı Boltan, Hasan Cemal, Hasan Hayri Şan­lı, İbrahim Bodur, İhs­an Car­alan, Julide Kur­al, M. Ali Çelebi, Murat Çelikkan, Murat Uyurku­lak, Nadire Mater, Necmiye Alpay, Nevin Erdemir, Öncü Akgül, Ragıp Duran , Said Sefa, sanar Yur­dat­a­pan, Şeb­nem Korur Fin­can­ci, Tuğrul Eryıl­maz, Veysi Altay, Yıldırım Türker.

Par ailleurs, 13 rédac­teurs en chef ayant par­ticipé aux “tours de garde” pour le jour­nal Özgür Gün­dem, dont 1 écrivain, ont déjà été condamnés.

Sanar Yur­dat­a­pan, İbrahim Bodur, Cen­giz Baysoy, İmam Can­po­lat, Cilem Küçükkeleş, Nadire Mater, Yıldırım Türk­er, Hasan Cemal, Faruk Balıkçı, Dicle Anter, Derya Okatan, Kum­ru Başer, Ayşe Batum­lu et Murat Uyurkulak.


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