Le Mou­ve­ment des femmes kur­des en Europe, TJK‑E, appelle les femmes, à une réu­nion de cam­pagne pour le “NON” au référen­dum con­sti­tu­tion­nel d’Er­doğan. La réu­nion se déroulera à Paris, au Cen­tre Cul­turel kurde Ahmet Kaya, le 4 mars à 17h00.

Pourquoi cette mobilisation ?

Depuis l’in­stau­ra­tion de l’é­tat d’ur­gence, décret par décret, opéra­tion par opéra­tion, le régime turc s’est acharné par­ti­c­ulière­ment con­tre les femmes. Les organ­i­sa­tions de société civile, jour­naux, agences de presse crées et gérés par les femmes ont été des cibles de pre­mier choix.

Aus­si bien par­mi les députés que dans les munic­i­pal­ités, jetées dans des geôles, les élues femmes tien­nent la pre­mière place. [Lire Figen Yük­sek­dağ : les femmes dis­ent “non”]Les mairies kur­des, con­fisquées par le pou­voir, pra­ti­quaient une ges­tion dif­férente, proche de la pop­u­la­tion et représen­ta­tive, de fait, plus démoc­ra­tique et fémin­iste. Il n’est pas sur­prenant qu’elles aient été “gênantes” pour un régime qui prône la dom­i­na­tion de l’homme… Avec la mise sous tutelle de ces mairies, les fer­me­tures de tous les cen­tres de femmes ouverts par les munic­i­pal­ités, le licen­ciement des salariées femmes à tour de bras, le régime a espéré musel­er les femmes par la famine, et a voulu anéan­tir des années de tra­vail de ter­rain, d’ef­forts et de con­quêtes des femmes. [Lire Mairies sous tutelle, les con­quêtes fémin­istes bafouées]

Sous état d’ur­gence, des cen­taines de mil­liers de femmes kur­des ont été for­cées à l’ex­ode, suite aux destruc­tions des villes kur­des. Celles qui ont voulu résis­ter ont été empris­on­nées, tor­turées tan­dis que d’autres étaient tuées, (leur exé­cu­tion ou leurs images dénudées ont été dif­fusées). [Lire Le machisme, la guerre et le corps des femmes]

Ces vio­lences ne con­cer­nent pas que les femmes kur­des. Il n’est pas indis­pens­able d’être kurde, pour subir le machisme et ses violences…

D’an­née en année, les agres­sions et vio­lences physiques et sex­uelles con­tre les femmes et les enfants se sont démul­ti­pliées. Cette vio­lence est encour­agée par le dis­cours des min­istres, élus et respon­s­ables poli­tiques de l’AKP, et ampli­fiée par les médias alliés du régime. [Les cita­tions des min­istres dans “Quand l’Imam pète, les ouailles chient”]

Ain­si, la boule de neige con­tin­ue de devenir un géant sur cette pente menant vers l’en­fer, des forces de sécu­rité à la jus­tice, dans toutes les strates de l’E­tat. Les idées machistes se dif­fusent, et s’in­stal­lent con­fort­able­ment dans une société totale­ment polarisée.

Les effets per­vers sont claire­ment vis­i­bles dans tous les domaines. Aus­si bien dans le secteur de la san­té [Lire dossier IVG] que celui de l’é­d­u­ca­tion [Lire Edu­ca­tion façon AKP]. Quand on est témoin qu’une femme se fait assom­mer d’un coup de pied dans un bus, seule­ment parce que son short ne “con­vient pas” à l’a­gresseur, il est temps d’a­gir… Com­ment se taire, quand de nom­breuses femmes en cours de divorce, se font tuer en pleine rue par leur mari, qui, dans leur haine, tuent aus­si le polici­er attribué à sa pro­tec­tion ? ‑si la femme a réus­si obtenir une pro­tec­tion, ce qui est rare-. Il est temps de hurler, en voy­ant les maris, amants, pères, frères assas­sins, béné­fici­er des réduc­tions de peines pour s’être présen­tés au tri­bunal, en costard et poli­ment… Pour­tant, celles qui “tuent pour ne pas mourir” écopent des peines les plus lour­des. Quand “un comp­teur — mon­u­ment” est mis en ligne pour quan­ti­fi­er les fémini­cides, il est large­ment le temps de voir, même de loin, en France, en Europe, ailleurs, que l’é­tat des lieux est grave.

Les femmes n’at­ten­dent pas bras croisés ! Non, les femmes résis­tent ! Plus elles sont pris­es comme cibles plus elles sont déterminées.

Le 8 mars dernier, des mil­lions de femmes ont gag­né les rues, dans plusieurs villes notam­ment à Istan­bul. Sous le slo­gan “Jin Jiyân Azadî” en kurde, et en français “Femme, Vie, Lib­erté” la mobil­i­sa­tion a gag­né les rues et a réu­ni les femmes… [Lire chronique de Mamie Eyan pour 8 mars Une femme géante dans Istan­bul]

Kedis­tan se fait donc relai de l’ap­pel des femmes kur­des qui disent :

C’est pour tout cela que ce “NON” n’est pas un simple non à un simple référendum.  Cet appel est adressé pour construire un “grand front du NON” !

Le Mouvement des femmes kurdes, vous appelle à la solidarité, pour réunir toutes nos forces, nos moyens, nos idées, pour s’organiser toutes ensembles, avec toutes les couleurs et la diversité des femmes.

réu­nion non mixte
same­di 4 mars • 17h

Cen­tre cul­turel kurde Ahmet Kaya
16 rue d’Enghien 75010 Paris

Que vous soyez des femmes kur­des, ou allez, écrivons dans le total désor­dre : jeunes, athées, âgées, turques, artistes, français­es, grandes, réfugiées, uni­ver­si­taires, les­bi­ennes, petites, arméni­ennes, brunes, blondes, alévies, trans, malen­ten­dantes, pro­lé­taires, étu­di­antes, athées, jour­nal­istes, grand-mères, médecins, lycéennes, anar­chistes, éco­los, écrivaines, poli­tiques, ouvrièrese, malvoy­antes, fémin­istes, véganes, avo­cates…  Cette appel pour con­stru­ire ce “NON” géant néces­saire, vous concerne !

 

kurdeLa campagne pour “NON” a été lancée courant février par le TJK-Europe • TJK-Allemagne, Le mouvement de femmes kurdes “Sara” Suède, Le mouvement de femmes kurdes en Suisse, Les assemblées des femmes kurdes : “Ronahi” de Liège, “Beritan” de Bruxelles, “Slava” d’Anvers, “Ronahi” de Den Haag, “Rojbin” d’Amsterdam, “Fatos Sağlamgöz” d’Arnheim, “Roj” de Londres, Viyana Avesta, “Arin Mirkan” de Marseille, “Çiçek Botan” d’Evry, “Ekin Van” de Drancy, “Zin” de Paris, “Sara Rojbin” de Rennes, “Ekin Van” de Marignane, “Seve” du Danemark, L’assemblées des femmes de Normandie, de Creil, de la région de Strasbourg, L’initiative féministe de Norvège, de Finlande, Toronto et Montréal…

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