Après la dernière vague de licen­ciements de fonc­tion­naires par le décret du 7 févri­er, notam­ment de nom­breux enseignantEs et chercheurEs de l’U­ni­ver­sité d’Ankara, les uni­ver­si­taires et étu­di­ants ont fait face. L’in­ter­ven­tion poli­cière qui s’en est suiv­ie n’a pour­tant pas cassé leur lutte et leur résis­tance.

Nous vous présen­tons la déc­la­ra­tion du “Groupe de Sol­i­dar­ité Uni­ver­si­taire Ankara du Pro­gramme d’E­tudes des Femmes” de l’U­ni­ver­sité d’Ankara.

Les preuves his­toriques sont claires… 
Quand les femmes s’en­ga­gent dans une lutte mil­i­tante, tôt ou tard, la vic­toire est inévitable.”


Cette déc­la­ra­tion est à votre dis­po­si­tion en 12 langues différentes :
arabe croate anglais alle­mand grec ital­ien man­darin per­san serbe | espag­nol et français et turc ci-dessous.


En tant qu’é­tu­di­ants et anciens mem­bres du Groupe de Sol­i­dar­ité au départe­ment des ‘Etudes Féminines’ [Wom­en’s Stud­ies] de l’U­ni­ver­sité d’Ankara, nous n’ac­cep­tons pas les exclu­sions académiques de nos pro­fesseurs, que nous con­sid­érons illé­gales et injustes !

En tant qu’é­tu­di­ants et anciens étu­di­ants du pro­gramme d’E­tudes Féminines de l’U­ni­ver­sité d’Ankara, qui depuis 1996, soit plus de 20 ans, a con­tribué a l’a­vance­ment de la théorie et de l’ac­tion fémin­iste, nous ne pou­vons rester silen­cieux en cette péri­ode de siège con­tre la pen­sée sci­en­tifique et la lib­erté d’expression.
Nous ne pou­vons rester silen­cieux lorsque le Pr. Fun­da Şenol Can­tek, Direc­trice du Départe­ment d’E­tudes Féminines, notre pro­fesseur, a été expul­sée le 7 Févri­er par le Décret 686, un décret illé­gal d’é­tat d’ur­gence qui a été récem­ment divul­gué. Notre pro­fesseur Betül Yarar a déjà été expul­sé par un décret sim­i­laire, le Décret 672, en Sep­tem­bre dernier. De plus, nos pro­fesseurs Alev Özkazanç et Gülay Tok­söz qui, tout comme Fun­da Can­tek et Betül Yarar, ont pris part au groupe Les Académi­ciens pour la Paix, ont été for­cées à pren­dre leur retraite du fait des con­di­tions d’austérité académique en Turquie.

Le 10 Févri­er dernier, pen­dant que la lib­erté académique et la lib­erté d’ex­pres­sion étaient piét­inées par les bottes des forces de Police lors du raid du cam­pus Cebe­ci de l’U­ni­ver­sité d’Ankara, une cama­rade étu­di­ante, Maryam Osta­di, subis­sait des vio­lences poli­cières avant d’être emmenée au com­mis­sari­at accom­pa­g­née de notre ami et pro­fesseur Emel Memiş.

De nom­breux mem­bres de la fonc­tion publique qui font par­tie des étu­di­ants et anciens étu­di­ants du pro­gramme d’E­tudes Féminines ont été illé­gale­ment expul­sés de leurs bureaux seule­ment parce qu’ils défendaient la paix, la démoc­ra­tie et l’é­gal­ité, tout comme de nom­breux autres pro­fesseurs. Depuis Sep­tem­bre 2016, de nom­breuses per­son­nes ont ain­si été expul­sées de leur poste académique, à l’U­ni­ver­sité d’Ankara comme ailleurs, du fait des con­séquences de Décrets d’E­tat d’Ur­gence. Que ce soit à l’U­ni­ver­sité d’Ankara ou ailleurs, on a assisté à la mise en place de pro­to­coles sim­i­laires, résul­tant à des expul­sions mas­sives de per­son­nel académique.

De fait, nous savons que le Chance­li­er Erkan İbiş et son admin­is­tra­tion sont directe­ment respon­s­ables de la mise en place de ce proces­sus à l’U­ni­ver­sité d’Ankara ! Au cours de cette péri­ode, nos pro­fesseurs, qui ont défendu la paix et la non-vio­lence, ont été crim­i­nal­isés et sont devenus la cible d’in­ves­ti­ga­tions. Une fois devenus la cible d’une rhé­torique de la haine pro­duite par les jour­naux pro-gou­verne­ments tels que Akit et Vahdet, qui ont déjà déclaré que les études sur le genre sont des insti­tu­tions « héré­tiques » et « de per­ver­sion », l’ad­min­is­tra­tion uni­ver­si­taire n’est pas seule­ment restée pas­sive mal­gré les cen­taines de plaintes reçues, elle a aus­si réduit le nom­bre d’é­tu­di­ants dans le départe­ment, cela mal­gré la présence de cen­taines de can­di­dats chaque année. Nous avons récem­ment appris qu’Erkan İbiş, qui a con­tribué à réduire la lib­erté académique ain­si que les espaces de vie sur les dif­férents cam­pus, est aus­si respon­s­able de ces expul­sions illé­gales ! Puisqu’il est respon­s­able de toute cette injus­tice, nous deman­dons la démis­sion d’Erkan İbiş !

L’ap­pli­ca­tion des décrets sig­ni­fie des départs à la retraite oblig­a­toires et la fer­me­ture de cer­tains cours. Cela sig­ni­fie aus­si que de nom­breux étu­di­ants se retrou­vent lais­sés sans directeur/directrice de thèse, con­sti­tu­ant un obsta­cle majeur à la rédac­tion de leur mémoire, mais aus­si que le départe­ment doit main­tenir con­tin­uer sans admin­is­tra­teur en chef. Surtout, cela sig­ni­fie que les académi­ciens qui défend­ent l’é­gal­ité des gen­res, la paix, la démoc­ra­tie et la lib­erté d’ex­pres­sion sont active­ment découragés de se bat­tre pour leurs valeurs et de les partager avec leurs étu­di­ants dans ce but. Ces décrets s’ac­com­pa­g­nent donc de chô­mage, de pré­car­ité, et d’une vie privée de tout droits publics. Ils sig­ni­fient la soumis­sion d’un rêve d’un monde égal et libre, et la suf­fo­ca­tion de toute pen­sée qui pour­suit ce rêve. Ils sig­ni­fient aus­si que la vio­lence poli­cière et les arresta­tions vont faire cess­er la paix, la beauté, et l’e­sprit de la vie par l’u­til­i­sa­tion d’ar­resta­tions, d’op­pres­sions, de la vio­lence, de la peur et de la tristesse.

Nous sommes arrivés aux pro­grammes d’E­tudes Féminines avec des expéri­ences divers­es. En tant que groupe com­posés d’é­tu­di­ants provenant d’hori­zons dif­férents, nous étions réu­nies par la sagesse et la diver­sité des idéaux fémin­istes. Nous avons vécu le fait d’être les uns avec les autres sans aucune hiérar­chie : pro­duisant ensem­ble et agis­sant avec sol­i­dar­ité au sein de ce départe­ment. Quoiqu’il arrive, ils n’ar­riveront jamais à détru­ire notre diver­sité et notre beauté !

Ils n’ar­riveront jamais à nous sépar­er de nos enseignantes, de nos amis, et de notre cam­pus ! Nous croyons au retour de nos pro­fesseurs et de nos amis, nous nous bat­trons pour leurs retours !

Nous ne lais­serons per­son­ne croire que le pro­gramme d’E­tudes Féminines, qui rassem­ble des académi­ciens, des activistes, des tra­vailleurs, des artistes, et d’autres per­son­nes de divers­es prove­nances sous l’idée du fémin­isme en Turquie, et qui a encour­agé toutes ces per­son­nes à pro­duire ensem­ble, aurait besoin d’une adresse tem­po­raire ! Etre étu­di­ant dans le pro­gramme d’E­tudes Féminines n’incite pas à rester enfer­mé dans une tour d’ivoire, au con­traire il s’ag­it de pro­duire des savoirs con­crets, pour la vie quo­ti­di­enne, du savoir pour la vie et la rue, du savoir pour la vie hors des universités.
Le savoir s’é­tend ! La vie s’é­tend ! Nous sommes partout !

Comme Fun­da Şenol Can­tek, la Direc­trice de notre Départe­ment, a récem­ment déclaré :

« Le savoir académique s’étend jusque dans la rue. Et ce sera pour eux une épine dans le pied ! »

Uni­ver­sité d’Ankara
Groupe de Sol­i­dar­ité Uni­ver­si­taire Ankara du Pro­gramme d’E­tudes Féminines


Bizler Ankara Üniver­site­si Kadın Çalış­maları Öğren­ci­leri ve Mezun­ları Dayanış­ma Grubu olarak, hocalarımızın hukuk dışı ve hak­sız bir şek­ilde akademi­den uza­k­laştırıl­malarını kab­ul etmiyoruz!

1996 yılın­dan beri lisan­süstü eğitim veren, yir­mi yıl­dan fazladır fem­i­nist bil­gi üre­timine, düşünce ve eyleme biçim­ler­ine katkı­da bulu­nan Ankara Üniver­site­si Kadın Çalış­maları Programı’nda yolu kesişen biz­lerin, bil­im­sel düşüncenin ve ifade özgür­lüğünün büyük bir kuşat­ma altı­na alındığı bu dönemde ses­siz kalması düşünülemezdi.

Düşünüle­mez­di, çünkü Kadın Çalış­maları Anabil­im Dalı Başkanı Prof. Dr. Fun­da Şenol Can­tek hocamız 686 sayılı son KHK ile, hocalarımız­dan Prof. Dr. Betül Yarar ise 672 sayılı KHK ile ihraç edil­di. Fun­da hoca ve Betül hoca gibi barış akademisyeni olan Prof. Dr. Alev Özkazanç ve Prof. Dr. Gülay Tok­söz hocalarımız ise yaşanan sürecin day­at­maları sonu­cun­da emeklilik kararı ver­mek zorun­da kaldılar. Akademik özgür­lüğün, özgür düşüncenin Cebe­ci Kampüsü’nü ablu­ka altı­na alan polis­lerin postal­larıy­la çiğ­nendiği 10.02.2017 günü; Kadın Çalış­maları öğren­cisi Maryam Osta­di darp edil­di ve hem arkadaşımız hem de hocalarımız­dan Doç. Dr. Emel Memiş gözaltı­na alındılar. Kamu görevlisi birçok Kadın Çalış­maları öğren­cisi ve mezunu, tıp­kı hocalarımız gibi yal­nız­ca barışı, demokrasiyi ve eşitliği savun­duğu için tama­men hukuk dışı bir biçimde işlerinden edildil­er. Hem Ankara Üniversitesi’nin diğer bölüm­lerinde, hem de diğer üniver­sitel­erde ben­z­er süreçler yaşandı ve onlar­ca akademisyen KHK’lar yoluy­la üniver­sit­e­den koparıldı.

Aslın­da bu yaşanan­lar, Rek­tör Erkan İbiş’in yöneti­cil­iği ile başlayan bir süreç. Bu süreçte barışı ve şid­det­si­zliği savu­nan hocalarımız suçlu ilan edilip ceza ve soruş­tur­malara maruz bırakıldılar. Toplum­sal cin­siyet çalış­malarını “sapık­lık” olarak gören Akit, Vahdet gibi tetikçi gazetel­erce hedef gös­ter­ilirken, yöne­timin tavrı seyir­ci kalmak ve başvu­ran yüzlerce öğren­ciye rağ­men kon­ten­jan­ları kısıt­la­mak oldu. Yaşam alan­larımızı sürek­li dar­alt­maya çalışan Erkan İbiş, öğrendik ki ihraçlar­dan da sorum­ludur! Yaşanan tüm bu hukuk­su­zluk­ların sorum­lusu olan Erkan İbiş’i isti­faya dav­et ediyoruz!

KHK’lar; ihraçlar ve zorun­lu emeklilik­ler, açıl­may­a­cak der­sler, danış­man­sız kalan öğren­cil­er, bitir­ilme­si engel­lenen tezler, yöneti­ci­siz kalan bir anabil­im dalı demek. Aynı zaman­da, toplum­sal cin­siyet eşitliği­ni, barışı, demokrasi ve ifade özgür­lüğünü sonuna kadar savu­nan akademisyen­lerin, bu değer­leri biz öğren­ci­leriyle pay­laş­masının ve çoğalt­masının engel­len­m­eye çalışıl­ması demek. Eşit ve özgür bir dünya hay­alin­in, bu hay­ale koşan düşüncenin zap­turapt altı­na alın­maya çalışıl­ması demek. Gözaltıların, baskı ve şid­detin, korku­nun ve acının; barışı, yaşamın güç­leri­ni ve güzel­lik­leri­ni elim­iz­den almaya çalış­ması demek. KHK’lar; işsi­z­lik, güvence­si­z­lik, kamusal tüm hak­lar­dan soyun­muş bir hay­a­ta mâhkûm edilmek demek.

Bizler bir­birinden çok fark­lı deney­im­ler­im­i­zle Kadın Çalış­maları Programı’nda buluş­tuk. Bir­birine bu kadar ben­ze­mez, bu kadar çeşitli bir grup öğren­ci olarak ancak fem­i­nist düşünce ve bil­ginin zengin­liğiyle bir araya gelebilirdik. Bizler bu bölümde hiy­er­arşi­siz yan yana dur­mayı, bir­lik­te üret­meyi ve dayanış­mayı deney­im­ledik. Ne olur­sa olsun bu zengin­liğimizi ve güzel­liğimizi yok ede­meye­cek­ler! Bizi hocalarımız­dan, arkadaşlarımız­dan, kam­püsümüz­den kopara­may­a­cak­lar! Hocalarımızın ve arkadaşlarımızın geri dönecek­ler­ine inanıy­or, geri dön­meleri için mücadele etm­eye devam ediyoruz!

Türkiye’de fem­i­nizm­le bir şek­ilde yolu kesişen akademisyen­ler, aktivistler, emekçil­er, sanatçılar ve daha saya­madığımız kadar çok fark­lı grup­tan insanı bir araya getiren, bir­lik­te üret­m­eye teşvik eden Kadın Çalış­maları Pro­gramı san­mayın ki belir­li bir mekâ­na ihtiyaç duyar! Kadın Çalış­maları Pro­gramı öğren­cisi olmak yal­nız­ca akademik bir alan­da üret­mek değil; gün­de­lik yaşam deney­im­lerinin, sokağın ve hay­atın bil­gisi­ni de üret­mek ve oradan öğren­mek demek. Bil­gi bulaşır! Hay­at bulaşır! Bizler her yerdeyiz!

Anabil­im Dalı başkanımız Fun­da Şenol Cantek’in dediği gibi, “Akade­mi biz­im­le bir­lik­te sokağa yayıldı. Bu da onlara dert olsun!”

Ankara Üniver­site­si Kadın Çalış­maları Öğren­ci­leri ve Mezun­ları Dayanış­ma Grubu

 


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