Nous avons reçu un message de demande de soutien, de la part du Collectif Sciences-po “Siyasal Her Yerde” et nous publions leur appel en français, de suite !
En plus de l’opposition, le gouvernement turc assassine le savoir, la culture.. Ce qui peut faire penser à des heures sombres de l’histoire européenne. Soutenez-nous et les universités de Turquie, diffusez notre appel !
Merci !
Collectif “Siyasal Her Yerde” (La Faculté de Sciences Politiques est partout)L’ACADEMIE PRISE A LA GORGE EN TURQUIE
Depuis le 1er septembre, le gouvernement Turc démet les enseignants de leurs fonctions, les prive d’exercer dans la fonction publique et confisque leur passeport. Selon les données du Conseil Supérieur de l’Instruction de Turquie, le nombre d’universitaires s’élève à 146,124. Actuellement, 4,811 enseignants de 112 universités ont été suspendus par 5 décrets statutaires. Les universités les plus touchées sont : l’Université Süleyman Demirel (193 licenciements), l’Université d’İstanbul (192), l’Université Gazi (169) et l’Université de Pamukkale (164). En Turquie, 15 universités sur 191 ont purement et simplement été fermées par décret. Ces universités hébergeaient 64,533 étudiant(e)s et 2,805 universitaires.
Plus récemment, 330 enseignants de 48 universités ont été suspendus par un nouveau décret émis le 7 février pendant l’état d’urgence en Turquie. La majorité des destitutions a eu lieu au sein de l’Université d’Ankara (78), et pour la plupart, dans la Faculté de Sciences Politiques, une institution fondée en 1859 et qui a toujours été réputée dans son engagement pour la pensée critique.
Les 184 enseignants sur 330, exclus par ce décret, sont ceux qui ont signé la déclaration « Nous ne serons pas complices de ce crime », aussi connu sous le nom «Académiques pour la Paix», condamnant le gouvernement turc pour les attaques et les violations des droits de l’homme dans les villes kurdes du sud-est de la Turquie. 26 enseignants sur 184 avaient déjà été limogés ou avaient déjà démissionné.
Le syndicat des travailleurs de l’éducation nationale et de la recherche (Eğitim-Sen) en Turquie a donc annoncé un «Grand Rassemblement » dans le campus Cebeci de l’Université d’Ankara contre ce dernier décret gouvernemental. La police a empêché les enseignants de rentrer ainsi que les personnes venues pour soutenir la réouverture des universités. Les portes des campus ont été clôturées par les forces de police anti-émeutes et les enseignants ont été violemment frappés. 11 personnes, dont des enseignants, ont été placées en garde à vue.
Les enseignants expulsés de leurs universités souhaitaient se réunir contre une décision injuste dans le Campus Cebeci de l’Université d’Ankara. Les manifestants s’étaient rassemblés devant la Faculté de Sciences Politiques, aussi connu par son nom historique « Mülkiye ». Parmi ces enseignants expulsés, il y avait leurs collègues, leurs étudiant(e)s ainsi que l’ancien doyen, le professeur Karatepe. Les professeurs ont mis leurs robes (habit officiel) par terre devant l’entrée du campus pour protester contre l’agression de la police. La photo la plus choquante du jour a été prise quand la police a piétiné les robes et violenté les enseignants.
En tant qu’étudiants et enseignants résidants à l’étranger, nous avons décidé de prendre des photos et vidéos de nos villes pour montrer notre solidarité avec nos universités qui sont pour nous plus que de simples constructions. Nous invitons tous les universitaires, partout dans le monde, à soutenir notre appel par un simple message de solidarité. Nos tags en turc sont les suivantes; #SiyasalHerYerde (la Faculté de Sciences Politiques est Partout), #AkademiBiatEtmez (l’Académie N’obéit Pas), #HocamaDokunma (Touche Pas à Mon Professeur),
Merci de nous aider à diffuser l’information.
Les anciens étudiant(e)s de la Faculté de Sciences Politiques d’Ankara
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e‑Mail : mulkiye.solidarite@gmail.com