Le 16 avril sera jour de référen­dum en Turquie, sous état d’ur­gence et “purges”, arresta­tions et con­damna­tions, sans dis­con­tin­uer. La cam­pagne pour le NON con­tin­ue pour­tant. Et elle con­tin­ue aus­si en chansons… 

Hakan Vreskala, un jeune chanteur apporte son sel, avec une ver­sion bien à lui d’une chan­son pop­u­laire, et des paroles adap­tées, à l’occasion.

Patience, vous allez écouter Hakan, mais avant, enten­dez donc la ver­sion tra­di­tion­nelle, chan­tée par le grand chanteur pop­u­laire de l’Ana­tolie Cen­trale, Neşet Ertaş, nom­mé par Yaşar Kemal, “Le plec­tre des steppes”.

Les paroles de cette louange à l’amour sin­gulière, qui sem­blent couler du cœur d’un berg­er des plateaux ana­toliens, sim­ples et sincères, sont dignes d’un haïku. Vous ver­rez ensuite, com­ment Hakan, trans­forme ingénieuse­ment les paroles et apporte son inter­pré­ta­tion musi­cale per­son­nelle, pour en faire un pam­phlet pour le NON.

Si l’amour n’é­tait pas là
Pour rem­plir le coeur
A quoi servi­rait le monde
S’il n’avait pas sa beauté

Refrain
Graines de grenade, grain de grenade
J’aime une graine de grenade
De toutes les beautés
Il y’en a qu’une que j’aime

Cette chérie peigne ses mèches
Le cœur cherche son égal
Celui qui n’aime pas dans ce monde
A quoi sert-il à l’au-delà ?

Refrain

L’amour meur­tri la vie
Il est l’amour du jardin précieux
Que ferais-je de celui qui n’aime pas
Celui qui aime est à aimer

Refrain

Il faut que je vous dise que Hakan est un musi­cien bien con­nu des rues et des résis­tances. Lors de la résis­tance de Gezi en 2013, ses chan­sons réson­naient sur bien des places. Pour faire le tour du per­son­nage, vous trou­verez à la fin de l’ar­ti­cle, en bonus, une vidéo enreg­istrée à cette époque pleine de com­bats, de créa­tiv­ité et de dynamisme, sur les bar­ri­cades de Gümü­suyu, près de Taksim.

Si aujour­d’hui en Turquie, beau­coup dis­ent que “l’e­sprit Gezi se promène sur la cam­pagne pour le NON” ce n’est pas pour rien…

On passe main­tenant le micro à Hakan :

Refrain
Graines de grenade, grain de grenade
Dis NON mon unique
De tous les tampons
Choi­sis le NON mon unique

Si la tyran­nie n’ex­is­tait pas
Et ne rem­plis­sait pas l’Assem­blée (x2)
A quoi servi­rait les biens de ce monde
Si la lib­erté n’ex­is­tait pas

Refrain

Cette chérie cherche la liberté
Le coeur demande justice
Celui qui ne résiste pas dans ce monde
A quoi sert-il dans l’au delà ?

Refrain

Comme promis, voici Hakan et ses amiEs musi­ci­enNEs, accom­pa­g­néEs de résis­tantEs à la bar­ri­cade de Gümüs­suyu… Vous pou­vez aus­si vision­ner une ver­sion stu­dio de la chan­son, pour mieux enten­dre les paroles.

Un extrait ?

Dégagez  mecs, dégagez, dégagez !
Des con­nards qui tail­lent leur épouses
qui, ivres, attaque­nt la queue devant le four à pain
qui bal­afrent le vis­age des jeunes aux cheveux longs
le nation­al­iste du gauchiste, le jaune du syndicat
le vert du cap­i­tal, le blanc du Turc
le seigneur de tribu, l’as­so­ci­a­tion des hommes d’affaires
les gulenistes, la Con­frérie, le seigneur de syndicat
représen­tant des étu­di­ants collaborateurs…
Soit vous déguer­pis­sez tous seuls, soit on vous dégage !

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Naz Oke
REDACTION | Journaliste 
Chat de gout­tière sans fron­tières. Jour­nal­isme à l’U­ni­ver­sité de Mar­mara. Archi­tec­ture à l’U­ni­ver­sité de Mimar Sinan, Istanbul.