Idris Baluken, député de Diyarbakır, leader du groupe HDP au Par­lement avait été retenu en garde-à-vue après avoir été arrêté le 4 novem­bre 2016.  10 députéEs avaient été arrêtéEs la même nuit à leur domi­cile.Cette “rafle” avait été pra­tiquée à la hâte comme s’ils/elles allaient s’é­va­por­er. Or, ils/elles con­tin­u­aient à exercer leurs man­dats, tous les jours au Par­lement. De plus, l’im­mu­nité par­lemen­taire des députés HDP avait été lev­ée le 20 mai 2016, et ces arresta­tions inter­ve­naient dans la pré­cip­i­ta­tion seule­ment 6 mois plus tard…

Depuis, il y en a eu d’autres, cer­tainEs ont abouti à des lib­ertés con­di­tion­nelles, d’autres députéEs sont tou­jours der­rière les bar­reaux. Avec la remise en lib­erté d’Idris, le nom­bre de députéEs du HDP tou­jours empris­on­néEs est aujour­d’hui de 10, inclu­ant les Co-prési­dent du par­ti, Sela­hat­tin Demir­taş et Figen Yük­sek­dağ. Mais comme la machine poli­cière ne s’ar­rête jamais

» Lire les défenses de Selahattin Demirtaş ve Figen Yüksekdağ.

Une peine de per­pé­tu­ité incom­press­ible (sub­sti­tu­ant à la peine de mort après son abo­li­tion) et 15 années de prison sont demandées à l’en­con­tre d’Idris Baluken, accusé d’“atteinte à l’unité de la Nation et de l’E­tat”, “appar­te­nance à une organ­i­sa­tion ter­ror­iste”, “pro­pa­gande pour organ­i­sa­tion ter­ror­iste”, “oppo­si­tion à la Loi de restric­tion des man­i­fes­ta­tions”.

Idris, lors de la pre­mière audi­ence, qui s’est déroulé hier, le 30 jan­vi­er 2017, à Diyarbakır, a souligné dans sa défense que ces proces­sus judi­ci­aires qui pren­nent pour cibles les femmes et hommes poli­tiques font par­tie d’une opéra­tion poli­tique d’ensem­ble. Il a égale­ment précisé :

Durant la péri­ode du proces­sus de “réso­lu­tion”,1pen­dant 2 ans et demi, j’é­tais mem­bre de la com­mis­sion de ‘la délé­ga­tion de Paix’, qui pilotait ‘le proces­sus’. Sur la pho­to prise le jour où nous avons annon­cé l’ac­cord de Dolmabahçe, se trou­vent égale­ment le Pre­mier Min­istre et des min­istres. Cette pho­to date de 2015. Dans ce procès, les chefs d’ac­cu­sa­tion, sont basés sur des événe­ments datant due 2011–2012. S’il y avait la moin­dre part de vérité sur les accu­sa­tions portées à mon encon­tre, il serait impos­si­ble que ces per­son­nes présentes sur cette pho­to, ne le sachent pas…

Je suis un kurde, citoyen de la République turque. Pour que je ‘divise la nation’ je devrais com­mencer par ma famille, car mon épouse est turque…

Idris Baluken

Idris a été libéré sous con­trôle judi­ci­aire, accom­pa­g­né d’une inter­dic­tion de quit­ter le ter­ri­toire turc.  Il a été accueil­li à sa sor­tie, par Per­vin Bul­dan, députée HDP d’Is­tan­bul et Vice-prési­dent du par­lement, Sır­rı Süreyya Önder, député HDP d’Ankara, Sezai Temel­li, Vice-coprési­dent du HDP, Sır­rı Sakık, Co-maire de Ağrı, et les respon­s­ables et mem­bres du HDP d’Is­tan­bul et Kocaeli.

Idris Baluken a fait une déc­la­ra­tion devant la prison de Kandıra, où il était détenu.

Aujour­d’hui, la véri­ta­ble infor­ma­tion n’est pas ma remise en lib­erté, mais le fait que Sela­hat­tin Demir­taş (Co-prési­dent du HDP) soit encore en prison. Dans la prison que vous voyez der­rière moi, sont encore détenuEs, des Co-prési­dentEs d’un par­ti poli­tique, ses députéEs, des co-maires, et des représen­tantEs éluEs. Der­rière les bar­reaux, il y a plus de femmes et hommes poli­tiques que dans un quarti­er général d’un par­ti. Ceci mon­tre dans quel état se trou­ve la démoc­ra­tie en Turquie, aujourd’hui.

Nous avons beau­coup de dif­fi­cultés à retrou­ver un état d’âme pour se rejouir de quelques libéra­tions. Nous pen­sons qu’a­vant tout, que les co-prési­dentEs, les députéEs, les poli­tiques éluEs d’un par­ti doivent être libéréEs au plus vite pos­si­ble. Dans le cas con­traire, la légitim­ité du proces­sus de référen­dum dans lequel nous nous trou­vons, deviendrait dis­cutable. Par con­séquent, j’e­spère que cette honte sera réparée.

En tant que représen­tantEs de la volon­té du peu­ple, d’une pop­u­la­tion de 80 mil­lions de per­son­nes, nous sommes depuis 3 mois, en isole­ment, avec des con­di­tions moyen-âgeuses imposées, dans le 21ème siè­cle. L’isole­ment est un crime con­tre l’hu­man­ité, est une méth­ode de tor­ture. Il ne devrait être pra­tiqué sur per­son­ne, ni sur des députéEs. J’e­spère que notre libéra­tion sera une oppor­tu­nité pour répar­er ces pra­tiques négatives.

Que les peu­ples de Turquie le sachent, nous disions “Paix” avant d’être mis en prison, nous disions “démoc­ra­tie”, nous disions “lib­erté”, et en prison, même en isole­ment, nous avons con­tin­ué à dire “démoc­ra­tie”, “lib­erté”. Aujour­d’hui nous don­nons encore et tou­jours le même mes­sage ; Paix, démoc­ra­tie, lib­erté ! Dans ce pays, tous et toutes, nous méri­tons ces principes.

[vsw id=“0VOjJ1SMGDM” source=“youtube” width=“640” height=“344” autoplay=“no”]


Traductions & rédaction par Kedistan. | Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Kedistan en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail des auteur(e)s et traductrices/teurs. Merci.
Kedistan’ın tüm yayınlarını, yazar ve çevirmenlerin emeğine saygı göstererek, kaynak ve link vererek paylaşabilirisiniz. Teşekkürler.
Kerema xwe dema hun nivîsên Kedistanê parve dikin, ji bo rêzgirtina maf û keda nivîskar û wergêr, lînk û navê malperê wek çavkanî diyar bikin. Spas
KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.