Pendant que la campagne de soutien pour Aslı Erdoğan se poursuit et s’étend en France, en Europe et d’autres pays francophones, nous prenons conscience que l’appel pour Aslı, n’a pas été entendu dans toute son amplitude.
(*Article du 23 décembre 2016, adresses mises à jour le 3 mars 2018)
Aslı a la particularité de défendre avec sa belle plume littéraire, les libertés et la paix, dénoncer les injustices et oppressions, ce qui apporte une dimension politique à sa littérature. C’est pour cela qu’en sa personne, cette auteure cristallise la situation en Turquie et partage le sort des autres prisonnierEs politiques, qu’ils/elles soient auteurEs, intellectuelLEs, universitaires, journalistes, avocats, ou hommes et femmes politiques pris en “otages” par le régime d’Erdoğan.
Constatant la nécessité de faire un appel pour touTEs les autres, parallèlement à la campagne d’Aslı, et motivéEs par la libération récente de Zehra Doğan, qui, toujours en procès, mais comparaitra libre, nous nous tournons cette fois vers les responsables, éluEs et députéEs du HDP, emprisonnéEs, dont nous n’arrivons hélas plus à suivre le nombre des incarcérations…
Zehra, enfin dehors, nous expliquait lors d’une conversation chaleureuse il y a deux jours, l’importance des lettres et cartes-postales reçues par les détenuEs. “EnferméEs là, isoléEs du monde, on est dans un état d’esprit bien particulier. Ne serait-ce que quelques cartes donnent énormément de forces, font chaud au coeur, et nous rappellent que nous ne sommes pas seulEs et oubliéEs.”
Chaque fois, les campagnes de soutien doivent mettre en avant une personne parmi d’autres.
Malheureusement, actuellement en Turquie, ce n’est pas le choix qui manque. Rien que dans les femmes et hommes politiques ; les co-présidents du troisième parti du parlement turc Selahattin Demirtaş, Figen Yüksekdağ, les députéEs, İdris Baluken, Cağlar Demirel, Nursel Aydoğan, Gülser Yıldırım, Ferhat Encü, Abdullah Zeydan, Besime Konca, Selma Irmak, Leyla Birlik, Nihat Akdoğan.… Mais aussi les Co-maires, les membres de conseils…
Pour ne pas les laisser seulEs, une campagne de soutien a été récemment lancée en Turquie, sous le slogan “#HaydiMektupYazalım” (Allez, écrivons une lettre). Nous vous invitons chaleureusement à leur écrire à toutes et à tous.
Mais nous allons mettre l’accent particulièrement sur Figen Yüksekdağ, comme un symbole, embrassant touTEs ses camarades. Parce que c’est une femme et parce qu’elle témoigne de la diversité du HDP, qui est bien au-delà d’un “parti pro-kurde” comme les médias ont l’habitude de le qualifier ici en Europe, une appellation facile, lapidaire et simpliste que nous dénonçons à toute occasion.
Figen n’est pas kurde. Elle est née à Adana, dans une famille d’agriculteurs “turque”, traditionnelle et conservatrice, et proche du MHP, parti ultra-nationaliste. Elle a neuf frères et soeurs. Figen a rejoint dès son jeune âge, le Sosyalist Hareket (Mouvement socialiste), et s’est éloignée de sa famille. Partie pour Istanbul, elle y rejoint le mouvement Özgür Gençlik. A partir de 2009, elle devient rédactrice en chef de la revue “La femme socialiste” (Sosyalist Kadın dergisi) puis, en février 2010, est élue présidente du “Parti socialiste des opprimés”.
Le 22 juin 2014 elle devient vice-présidente du Parti démocratique des peuples avec son colistier Selahattin Demirtaş, puis le 7 juin 2015, est élue députée de Van toujours dans les rangs du HDP.
Au mois de mai, l’immunité parlementaire des éluEs HDP a été levée et le 4 novembre dernier, Figen, comme d’autres députéEs, a été arrêtée à son domicile à Ankara.
Depuis, elle est en prison. Elle est accusée de “propagande pour organisation terroriste” et risque à ce titre une lourde peine prévue par cette loi “terrorrisme” votée avant même l’état d’urgence.
Envoyez des cartes-postales à Figen !
Sachez que, pour que vos messages de soutien puissent traverser le ‘contrôle’ avant de trouver sa destinataire, il faudra respecter quelques règles.
Certaines prisons ne distribuent pas les courriers qui sont rédigés en d’autres langues que le turc, car les censeurs n’étant pas polyglottes, il ne peuvent pas lire et vérifier… Pour donner à vos carte-postales toutes les chances d’arriver au bon port, rédigez les en turc.
Si vous n’êtes pas turcophone, pas de panique !
- Avant tout, prenez le soin de choisir des cartes-postales sans inscription en langue étrangère sur l’image.
- Rédigez votre message en turc :
– Vous pouvez utiliser un des modèles que vous trouverez ICI.
– Vous pouvez vous rapprocher des associations kurdes, ou alévies de votre localité. N’est-ce pas aussi une excellente occasion pour tisser de nouveaux liens ? - Quand votre carte sera prête, pensez à la prendre en photo. Faites-nous parvenir vos photos, car nous publierons régulièrement des mosaïques de messages et cela permettra, en plus, de garder une trace en cas de censure partielle ou blocage complet des courriers… Pour ce faire, utilisez le mail “correspondants@kedistan.fr” déjà cité.
- Mettez vos cartes-postales sous enveloppe.
- Ajoutez sur l’enveloppe, vos noms et adresse en tant qu’expéditeur/trice.
- Le tarif postal est de 1,30 €.
- Envoyez votre enveloppe à l’adresse suivante :
Figen Yüksekdağ
Kocaeli 1 Nolu F Tipi
Yüksek Güvenlikli Ceza İnfaz Kurumu
A3-15
Kandıra/Kocaeli TURQUIE
Laissez-vous aller dans votre élan solidaire. Surtout, surtout ne retenez pas votre crayon !
Voici quelques autres adresses… Gültan Kışanak (Co-Maire Diyarbakır), Aysel Tuğluk (Députée Diyarbakır), Sebahat Tuncel (Co-porte parole HDK, Co-Pdte DBP, ex députée), Çağlar Demirel (Députée HDP pour Diyarbakır), Gülser Yıldırım (Députée HDP pour Mardin), Burcu Çelik (Députée HDP pour Muş), Selma Irmak (Députée HDP pour Hakkari)…
(Adresses mise à jour le 2 mars 2018)
• Gültan Kışanak
• Aysel Tuğluk
• Sebahat Tuncel
Kandıra 1 Nolu F Tipi Cezaevi A3-15
Kandıra Yolu
Koceli TURQUIE
• Çağlar Demirel
• Gülser Yıldırım
Kandıra 1 Nolu F Tipi Cezaevi A4-10,
Kandıra Yolu
Koceli TURQUIE
• Burcu Çelik
• Selma Irmak
Kandıra 1 Nolu F Tipi Cezaevi A5-15,
Kandıra Yolu
Koceli TURQUIE