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Avec la nais­sance de Şûjin, aucune cen­sure, inter­dic­tion, décret ne peu­vent vrai­ment arrêter les femmes, dans leur lutte pour s’ap­pro­prier leur liberté.

Une nou­velle source d’in­for­ma­tion, fémin­iste est lancée. Nous avions Jin­ha, l’a­gence d’in­for­ma­tion fémin­iste, dont tous les mem­bres était des femmes, une pre­mière au monde. Le régime turc a inter­dit Jin­ha, fer­mé ses locaux, scel­lé ses portes.

Elles revi­en­nent, enrichies des expéri­ences con­crètes précé­dentes, et encore plus déter­minées à ne pas se taire. Elles s’or­gan­isent sous le toit de Şûjin.

En kurde, şûjin sig­ni­fie “la grosse aigu­ille de cou­ture”, celle qu’on utilise pour le gros oeu­vre, par exem­ple pour les sacs d’emballage… Pourquoi alors, ce nom, şûjin ?

Pour la planter dans la langue des médias main­stream !” disent-elles.

L’outil şûjin est une inven­tion de femme, et şûjin inclu­ant le mot jin, ‘la femme’ en kurde, était par­fait pour représen­ter le jour­nal. Les femmes, qui ont com­mencé leur aven­ture d’au­todéfense avec une aigu­ille, con­tin­u­ent désor­mais, avec le jour­nal Şûjin,  équipées de crayons et caméras, elles plantent la grosse aigu­ille, là où il faut, là où la dom­i­na­tion mas­cu­line, le patri­ar­cat, le sex­isme, le mil­i­tarisme, le racisme, le spé­cisme se mon­trent. Şûjin dénon­cera et affichera tous les médias et toutes les attaques ciblant la femme, sa vie et son corps.

Dans un monde où on entend encore “En tant que femmes, taisez-vous !”, Şûjin haussera la voix, non seule­ment en relayant l’ac­tu­al­ité, mais aus­si en por­tant la parole des femmes qui ont des idées dans la rubrique “De la plume de la femme”, les paroles de femmes que le sys­tème essaye d’ef­fac­er dans les “Dossiers”, et l’his­toire de vie des femmes dont l’héritage est par­venu jusqu’à nos jours, dans les “Por­traits”. La rubrique “Jinéolo­gie” sera réservée aux échanges, dis­cus­sions et avancées théoriques et idéologiques.

Şûjin est en route… Sur ses pages, les femmes seront au cœur du sujet, débar­rassées de leur patronyme qui n’est que la con­ti­nu­ité du patri­ar­cat, l’af­fil­i­a­tion portée sur des pièces d’identité.

Les femmes de Şûjin, s’ap­pro­prient l’ex­péri­ence, la con­vic­tion et l’en­tête­ment, hérités des femmes comme Rosa Lux­em­bourg, Gurbetel­li Ersöz, Emma Gold­man, Vir­gina Woolf, Ayfer Serçe, Ulrike Mein­hof, Deniz Fırat.

Et Şûjin, s’arme d’une langue pointue comme une aiguille.


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Ajout du 25 août :

Şûjin a été inter­dit et fer­mé, suite à la pro­mul­ga­tion d’un décret n° 693, du 25 août. Les locaux de Şûjin et l’agence d’informations Diha, qui est égale­ment inter­dite par le même décret, ont été scellés.

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