Same­di soir 10 décem­bre, une heure et demie après la fin du match Beşik­taş-Bur­sas­por, après la dis­per­sion au sor­tir du stade, une dou­ble explo­sion est sur­v­enue à Istanbul.

A 22h15 (heure locale) un véhicule piégé a explosé dans le quarti­er Beleşte­pe, près des forces de polices sta­tion­nées près du tout neuf et géante Stade Voda­fone Are­na de Beşik­taş. 45 sec­on­des plus tard, une deux­ième explo­sion est sur­v­enue dans le Parc de Maç­ka. Il s’a­gi­rait pour cette dernière, d’un atten­tat suicide.

A 02h46 (heure française) les autorités ont déclaré 29 morts dont 2 civils. Un des civils a été iden­ti­fié. Il s’ag­it de Tunç Uncu, mem­bre du per­son­nel du club de foot­ball Besik­taş et de Vefa Karakur­du, mem­bre du con­grès. L’at­ten­tat aurait fait 166 blessés. Au moment de l’an­nonce 17 blessés dont 3 graves étaient encore en soin ou opéra­tion. Le bilan réel est vite mon­té à 38 morts.

10 per­son­nes “soupçon­nées” d’être liées à l’at­ten­tat ont été mis­es en gare-à-vue.

Le Min­istre  d’In­térieur Süley­man Soy­lu, a fait une déc­la­ra­tion, con­damnant l’at­ten­tat et s’est adressé à l’Eu­rope : “Nous atten­dons désor­mais le sou­tien de l’Eu­rope, et non pas des paroles vides.” a‑t-il souligné. Il a égale­ment appelé la pop­u­la­tion “à s’u­nir con­tre le ter­ror­isme, et à suiv­re les infor­ma­tions offi­cielles sans prêter d’im­por­tance aux réseaux sociaux”.

Notons qu’une cen­sure sur l’in­for­ma­tion a été imposée aus­sitôt après l’at­ten­tat. Les inter­nautes con­stataient le silence des médias turcs et suiv­aient les infor­ma­tions sur des médias étrangers, notam­ment via l’a­gence Reuters (image à la une). Et cette vidéo enreg­istrée par hasard était large­ment dif­fusée sur les réseaux sociaux :

Erdoğan a trans­mis à la presse un com­mu­niqué écrit, qui a été lu dans qua­si toutes les chaînes télés : “Toutes les organ­i­sa­tions ter­ror­istes, aus­si bien le PKK, DAECH et FETÖ, attaque­nt notre pays et notre Nation. Nous n’avons plus de rai­son pour atten­dre que les pays qui préfèrent soutenir les organ­i­sa­tions ter­ror­istes, au lieu de pren­dre place dans les mêmes rangs que la Turquie et la Nation turque, changent de position.”

Main­tenant c’est place aux spé­cial­istes… Cha­cun y va de son commentaire :

La Turquie est sous la men­ace des impéri­al­istes. Notre pays est entouré d’en­ne­mis et mal­heureuse­ment, une par­tie de ces enne­mis se trou­vent aus­si dans notre pays.  La Turquie, en tant qu’E­tat de Droit, essaye de préserv­er la lib­erté et la démoc­ra­tie. Il faut que la Nation soit unie face au ter­ror­isme et les moyens de lutte con­tre le ter­ror­isme soient intensifiés.”

Ou encore…

La prési­den­tial­i­sa­tion est dans l’ac­tu­al­ité de la Turquie. Cer­taines per­son­nes qui ne veu­lent pas que la Turquie prenne ses pro­pres déci­sions, réagissent.”

Rap­pelons que le 9 décem­bre une opéra­tion dite “Sérénité” a eu lieu dans les 81 villes de Turquie, déploy­ant 40 000 policiers, dont 5000 à Istanbul.

A suiv­re…

Pour la pre­mière fois ce dimanche, dans la bouche d’un offi­ciel, un “peut être” a précédé l’ac­cu­sa­tion portée vers le PKK. Aucune reven­di­ca­tion ce matin encore.

Les dites autorités européennes, ont de leur côté apporté “un sou­tien aux vic­times et à leurs familles ain­si qu’aux citoyens turcs”, en évi­tant soigneuse­ment de soutenir le gou­verne­ment, répon­dant en cela au prési­dent turc qui avait d’emblée attaqué l’UE pour son “sou­tien aux terroristes”.

La Turquie a décrété un jour de deuil, alors que ses médias évi­tent d’en faire trop le sujet et se con­cen­trent sur la “réforme con­sti­tu­tion­nelle”. Les funérailles avaient lieu ce matin, avec la présence appuyée du gou­verne­ment et du président.

De nom­breuses sources crédi­bles font men­tion ce dimanche de la reven­di­ca­tion par le TAK. Pour con­naître la réal­ité de ce mou­ve­ment, lire les arti­cles que nous lui avions déjà con­sacré .

 

A peine la reven­di­ca­tion par le TAK tombée, les forces de police ont perqui­si­tion­né et saccagé les locaux du HDP, tout en arrê­tant plus d’une cen­taine de per­son­nes. L’ef­fet d’aubaine de cet atten­tat ressem­ble à celui du putsch man­qué. Mais cette fois, ce n’est pas le mot “ter­ror­iste” seul, mais le vocab­u­laire kurde=terroriste comme dans les années 1990, qui refait sur­face, même si ce racisme n’avait jamais totale­ment disparu.


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