Nos camarades du collectif “Solidarité féministe Kobanê”, vous invitent à une initiative (non-mixte) de solidarité lors de laquelle un atelier d’écriture de lettres pour les prisonnières politiques se déroulera, le 3 décembre au Centre International des Cultures Populaires (Paris 11ème).
Rappelons qu’en Turquie, en une année, 5 530 responsables politiques, éluEs et membres du HDP et du DBP ont été incarcéréEs.
D’après les données des commissions juridiques du HDP (Parti démocratique du peuple) et du DBP (Parti démocratique des régions, importante composante du HDP), dans la période qui a suivi les deuxièmes élections du 1er novembre 2015 jusqu’à aujourd’hui, au moins 5 530 hommes et femmes politiques, éluEs kurdes ont été emprisonnéEs.
En un an, au moins 7 200 membres et dirigeantEs du HDP ont été mis en garde à vue, et au moins 2 830 d’entre eux et elles ont été incarcéréEs. 634 des personnes emprisonnées sont des coprésidentEs de sections départementales ou de district et des dirigeantEs du HDP.
Concernant le DBP qui est l’une des composantes du HDP et qui tient une place importante dans le mouvement politique kurde, 7 000 de ses membres et dirigeantEs ont été misEs en garde à vue cette dernière année. 2 700 d’entre elles ont été incarcéréEs dont 450 sont des co présidentEs de sections départementales ou de district et des dirigeantEs du DBP.
10 députéEs du HDP sont également incarcéréEs ainsi que 36 co-maires de mairies DBP.
Traduction S.Zagros
Ces chiffres ne précisent pas le nombre de détenues femmes, mais comme le système de co-présidence basé sur l’égalité femmes-hommes et pratiqué d’une façon systématique par le HDP et DBP, dans toutes les strates de l’organisation aussi bien administrative que militante et populaire, au moins 50% des arrestations et garde-à-vue concernent les femmes.
Le système de co-présidence dérange profondément le gouvernement, comme tout régime Etat-nation de par le monde. D’ailleurs, le 19 novembre dernier, le Ministre des affaires intérieures Süleyman Soylu avait envoyé un ordre aux Préfectures : “La co-présidence est un délit. Faites le nécessaire.” disait-il…
La solidarité pour les éluEs emprisonnéEs est aujourd’hui plus que jamais indispensable.
Voici l’appel du collectif Solidarité féministe Kobanê :
Chères toutes,
Nous vous invitons à une rencontre en non-mixité femmes le samedi 3 décembre au Centre International des Cultures Populaires de 15h à 19h, pour rédiger des lettres pour les prisonnières politiques du mouvement des femmes au Kurdistan de Turquie.
Des femmes du mouvement des femmes au Kurdistan de Turquie, députées, co-maires, journalistes, écrivaines et militantes de terrain ont été agressées, arrêtées, emprisonnées et torturées. Ces femmes sont réprimées parce qu’elles résistent contre le patriarcat, contre l’État-nation et contre le capitalisme. Par leurs luttes, elles nous ont inspirées depuis plusieurs années.
Aujourd’hui, nous souhaitons rendre hommage à leurs enseignements en faisant vivre des liens directs entre féministes à l’international, malgré les emprisonnements massifs et la répression sans limites. Nous mettrons donc à disposition de celles qui le souhaitent les noms et trajectoires des femmes emprisonnées et les différentes façons de faire parvenir vos courriers.
Ce sera également l’occasion de se rencontrer, d’échanger sur la situation de répression contre les femmes en Turquie et dans d’autres États. Parce que les États-nations se construisent sur le dos des femmes combattantes pour la justice sociale, parce que la modernité capitaliste est le tombeau des femmes et des peuples, solidarité féministe internationale !
Les camarades du collectif Solidarité féministe Kobanê
« Nous, les femmes, nous savons que pour la lutte des femmes il y a deux choses importantes. L’une, c’est l’insurrection et le refus de chaque femme face aux erreurs de la société, et l’autre c’est la solidarité entre les femmes. Si on peut faire ces deux choses ensemble, c’est un grand pas pour l’émancipation et la liberté des femmes. »
Gültan Kışanak, co-maire de Diyarbakır, emprisonnée le 25 octobre 2016
Centre international de culture populaire (CICP)
21 ter, rue Voltaire
(et non pas Boulevard Voltaire)
Métro Rue-des-Boulets ou Nation
Image à la une : L’arrestation de la Coprésidente du DBP Sebahat Tuncel, à Diyarbakır.
Ajout du 30 novembre
Voici une échantillon des merveilles solidaires…