Voici les “chroniques de la révolution kurde”, présentées par Ronahi TV, pour la semaine du 6 au 12 novembre 2016. C’est une émission régulière en langue française, que vous trouverez aussi ici chaque semaine.
Vidéo et texte en français
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Kurdistan du Nord – Bakur
HDP-DBP : poursuite des arrestations
Violences policières
Fermeture de 200 ONG
Turquie – La république des curateurs
Manifestations et soutiens politiques
Başur-Kurdistan du Sud
YJŞ – Unités de femmes de Sengal
Armes chimiques
Al Nostra et Daesh approvisionnés depuis la Turquie
Syrie du Nord-Rojava
Attaques de la Turquie et de ses alliés locaux
Opération « Colère de l’Euphrate »
En route vers Raqqa
Kurdistan de l’Est-Rojhilat
Congrès du KODAR
Opération « Colère de l’Euphrate »
En route vers Raqqa
L’opération militaire « Xezaba firat, colère de l’Euphrate », a démarré dans la nuit du 5 novembre. Les combattants des Forces démocratiques syriennes ont pour objectif de délivrer les habitants de la grande ville de Raqqa des mains du Daesh.
Soutenus par les frappes aériennes des avions de la coalition menée par les Etats-Unis, les forces démocratiques syriennes se sont lancées dans l’offensive visant à libérer les habitants de la ville de Raqqa, une ville choisie par le Daesh comme capitale de l’organisation en Syrie.
Ces Forces démocratiques syriennes sont composées de combattants et combattantes kurdes, les unités YPG et les unités de femmes YPJ. Il y a aussi énormément de combattants arabes qui avaient fui leur ville de Raqqa et qui reviennent maintenant libérer leur ville de l’emprise du Daesh. D’autres combattants arabes sont originaires de la ville libérée de Minbij. Et puis, il y a des combattants turkmènes, dont on sait l’hostilité aux ambitions du président Erdogan sur le sol syrien.
Les différents groupes armés qui mènent l’offensive contre le Daesh sont le Lîwa Siqûr al-Raqqa, le Lîwa al-Tehrîr, le Lîwa Shuheda al-Raqqa, le Shuheda Hemam al-Turkam Brigade, le Lîwa Ahrar al-Raqqa, le Thuwar Til Ebyed ainsi que les combattants chrétiens du conseil militaire syriaque.
Stratégiquement, l’opération est partie de deux fronts qui se sont déjà rejointes : une première armée est partie de la ville de Ayn Issa et une deuxième armée est partie de la ville de Siluk. Elles se sont retrouvées sur la rivière Belix ce vendredi.
Depuis Siluk, les forces démocratiques ont repris cette semaine une trentaine de kilomètres au Daesh et elles ont libéré de nombreux villages. Depuis Ayn Issa, les forces démocratiques syriennes ont repris 15 kilomètres de terrain au Daesh. La première phase de l’opération se clôture donc sur une victoire.
Le moral des troupes engagées dans la libération de la ville est excellent : on ne déplore en effet aucun mort ni aucun blessé grave pour cette première semaine de combats, alors que l’on a retrouvé des dizaines de corps de membres du Daesh.
Syrie du Nord-Rojava
Attaques de la Turquie et de ses alliés locaux
Pendant que les forces démocratiques syriennes sont engagées sur le front de Raqqa, les forces armées turques et les bandes armées soutenues par le régime turc dans la région de Shehba poursuivent leurs agressions contre les villageois.
Les forces armées turques, les bandes armées liées au conseil national syrien et le Daesh multiplient leurs attaques dans tout le nord de la syrie.
Ce mardi 8 novembre, les soldats turcs ont attaqué les villages de Kel Hesanaké et de Mele Abbas, près de la ville de Tirbispiyé.
Jeudi, les soldats turcs ont aussi pilonné les villages de Senaré et de Merwaniyé. Un petit garçon de 6 ans est mort lors de cette attaque et 6 autres civils ont été blessés.
Et puis, le long de la frontière qui va de Tirbispiyé à Qamishlo, l’armée turque masse des tanks.
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Le Daesh a tenté une attaque sur le village de Malha, près de Shaddadi. Cette attaque a été menée avec de nombreux véhicules blindés et avec des armes lourdes. Les combattants kurdes des unités YPG ont défendu leurs positions et après les combats, ils ont saisi les cadavres de 18 membres du Daesh. On a cependant déploré pendant les combats la mort d’un soldat kurde.
Mercredi, le Daesh s’en prenait au village de Mekmen, près de Shedaddi. Puis, il s’attaquait au village de Malha.
Au sud du barrage de Tichrine, le Daesh a aussi mené des attaques au canon contre les villages de Qedriye, de Kurdisan et de Şemseddin.
Et vendredi, le Daesh repartait à l’assaut des villages de Malha et de Mekmen, proches de Hasaké, en utilisant encore des véhicules blindés et une auto piégée. Les combattants YPG ont repoussé l’attaque et 6 autres cadavres du Daesh ont été récupérés après les combats.
De l’autre côté du Rojava, sur le flanc ouest, dans le canton d’Afrin, les bandes du conseil national syrien ont attaqué les villages de Maranez et de Eyn Deqne.
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Rappelons que l’objectif stratégique de la Turquie dans le nord de la Syrie est de s’emparer de la ville de Bab pour empêcher la réunification des cantons d’Afrin et de Kobani.
Cette ville de Bab est toujours sous le contrôle du Daesh, mais elle est cernée au sud par les forces du régime, à l’est et à l’ouest par les unités révolutionnaires liés aux forces démocratiques syriennes et au nord par les soldats turcs et les bandes armées du Conseil National Syrien, c’est-à-dire les groupes islamistes radicaux fédérés autour du front Al Nosra.
Armes chimiques
Al Nostra et Daesh approvisionnés depuis la Turquie
Dans la région de Shehba et à Alep, dans le quartier de Cheikh Maqsoud, des armes chimiques ont été utilisées par les bandes armées soutenues par la Turquie. Tant le Daesh que le front Al Nosra possèdent de la chlorine et du gaz moutarde.
C’est à l’université d’Afrin que s’est tenue une conférence de presse samedi dernier. Le thème de la conférence était : « Crimes contre l’humanité : Daesh fabrique et utilise des armes chimiques. »
De nombreux journalistes militaires de Syrie se sont rendus dans la région d’Afrin, où ils avaient entendu que l’on avait utilisé des armes chimiques. Ces journalistes ont pu prouver l’utilisation de gaz moutarde dans le village d’Um Hosh, dans la région de Shehba et de chlorine dans le quartier de Cheikh Maqsoud. Pour étayer leurs affirmations, ils ont analysé des échantillons de terres prélevés sur les sites bombardés.
Les journalistes ont également interrogés deux victimes de ces attaques chimiques, Fidaa Abed et Rawiya Muhamad. Ces deux victimes étaient présentes à la conférence de presse et elles ont elles-mêmes raconté comment le Daesh bombardait leurs villages avec ces armes, comment ils suffoquaient et comment leurs corps se mettaient à gonfler.
Pour Marat Musin, de l’agence de presse Anna, ces armes chimiques entre les mains du Daesh et du front Al Nosra ne menacent pas seulement la paix en Syrie mais également la sécurité dans le monde. Musin a rappelé que la Turquie soutenait ces mercenaires, et de poser la question : qui a fourni aux terroristes de pareilles armes ?
Et Marat Musin de reposer la question du silence qu’observe le monde entier devant le soutien de la Turquie au Daesh.
Başur-Kurdistan du Sud
YJŞ – Unités de femmes de Sengal
Viyan Sengal est la porte-parole des unités YJŞ. Lors d’une conférence de presse, elle a annoncé le commencement de l’opération « vengeance pour les femmes ézidies ».
Cette opération militaire a pour but de libérer les femmes encore captives du Daesh. Viyan Sengal a rappelé que des milliers de femmes et d’enfants ézidis ont été kidnappés il y a deux ans. Ces femme ont été torturées, violées, vendues comme esclaves ou parfois même brûlées vives.
Aujourd’hui, les bandes du Daesh tiennent toujours captives des milliers de personnes. Les unités de femmes ézidies n’arrêteront pas leur lutte jusqu’à ce que toutes les femmes soient libérées.
Kurdistan du Nord — Bakur
HDP-DBP : poursuite des arrestations
Après l’arrestation la semaine dernière des deux co-présidents du parti HDP et de 9 autres députés, les arrestations pour décapiter l’opposition politique s’enchainent au Kurdistan du nord.
Dimanche soir, un raid policier visait les locaux du parti HDP à Mersin, dans le district de Yenişehir. Le co-président Selahattin Karakeçeli y a été arrêté.
Le lendemain, c’est à Erzurum que les policiers turcs arrêtaient 15 personnes lors de nouveaux raids à domicile. Parmi les personnes arrêtées, il y a plusieurs administrateurs du parti DBP, des responsables du Congrès pour une société démocratique, le DTK et de l’association des Droits de l’homme IHD.
A Aydin, la cour a confirmé l’emprisonnement de 7 membres du parti HDP sur les 38 qui avaient été arrêtés lors des manifestations du 4 novembre, des manifestations en soutien aux deux co-présidents arrêtés.
Nihat Akdoğan, le dernier député HDP représentant Hakkari a aussi été arrêté alors qu’il retournait dans sa ville. Il n’a a maintenant plus de représentants du HDP pour Hakkari en liberté.
Jeudi, c’est à Van que les forces de police menaient des raids dans les domiciles privés. Il y a eu 29 arrestations, dont celle du secrétaire général de la métropole de Van, Sedat Töre.
Jeudi toujours, la co-bourgmestre de Varto, Sabite Ekinci, a été arrêtée et envoyée à la prison de Muş. Dès le lendemain, les autorités turques plaçaient un curateur pour remplacer l’élue. Il s’agit du gouverneur du district, Mehmet Nuri Çetin, qui la remplacera à la tête de la municipalité.
Enfin, les conseillers des élus emprisonnés sont eux aussi dans le collimateur des autorités turques : Olcay Çelik était le conseiller de la co-présidente Figen Yüksekdag. Il a été arrêté ce vendredi avec deux autres conseillers, Murat Gökdag et Muhammed Kaya.
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Actuellement, le co-président du HDP, Selahattin Demirtaş, est enfermé dans la prison d’Edirne, une prison tristement célèbre pour les mauvais traitements et la torture qui y est pratiquée.
C’est à Edirne que sévit le geôlier Haydar Ali Ak, qui s’était fait une triste réputation pour ses séances de torture dans les prisons de Bolu, d’Erzurum et de Tekirdag.
D’ores et déjà, le co-président du HDP a dû se séparer de ses habits et de ses livres et il a été placé en isolement dans une cellule séparée.
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Les instances du parti HDP ont donc pris la décision dimanche dernier de suspendre toutes les activités parlementaires. Les députés toujours en liberté retourneront devant la population pour y mener, de village en village, de quartier en quartier, des débats et tenter de trouver de nouvelles méthodes politiques à mettre en œuvre dans le cadre de ce l’on peut aujourd’hui appeler une république des curateurs.
Kurdistan du Nord — Bakur
Violences policières
Si les élus sont la cible des autorités judiciaires turques, la population du Kurdistan du nord subit également les violences répétées des forces de la police.
Des centaines de personnes sont arrêtées, tabassées et parfois, tuées.
Cette semaine, à Adana, les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour briser l’élan des manifestants qui condamnaient les arrestations de leurs élus.
100 personnes, dont 32 mineurs d’âge, ont été arrêtées à Adana, en même temps que le co-président provincial du HDP, Hüseyin Beyaz. D’après les rapports, plusieurs de ces jeunes ont le corps recouvert de bleus. Ilhan Ongor, le responsable de l’antenne de l’association des droits de l’homme de la ville, IHD, a expliqué que les raisons de toutes ces arrestations n’avaient pas été rendues publiques.
A Istanbul, une manifestation de femmes a été dispersée par les forces de l’ordre turc. Après la dislocation de la manifestation, les policiers ont discrètement suivi les manifestantes pour arrêter les hommes qui les soutenaient. Il y a encore eu plusieurs séances de tabassage et des arrestations.
A Batman, il y a aussi eu une manifestation pour dénoncer les arrestations des co-présidents du HDP. La police a tiré à balles réelles dans la foule. Deux jeunes garçons de 16 ans étaient assis à la terrasse d’un café internet. Pris de frayeur devant la violence des policiers, ils se sont enfuis. Les policiers les ont rattrapés, et envoyés au commissariat de Batman. Là, les deux jeunes ont été battus pendant toute la nuit, sans qu’ils ne puissent contacter leurs familles.
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Il faut dire que les policiers et soldats turcs ne risquent pas grand-chose à user de violence contre les habitants du Bakur. Adem Çiftçi, ce soldat responsable de la mort du jeune Medeni Yildirim en juin 2013, devait comparaitre devant les autorités judiciaires pour meurtre délibéré. Au tribunal, son commandant a témoigné en sa faveur, en indiquant que ses soldats avaient tiré sur la foule sur son ordre. Le commandant a été entendu en tant que simple témoin, et non en tant que prévenu. Le soldat et son supérieur sont ressortis libres de la 7ème haute cour criminelle de Diyarbakir.
Kurdistan du Nord — Bakur
Fermeture de 200 ONG
Profitant de l’article 11 de l’Etat d’urgence, les autorités turques viennent de fermer plus de 200 organisations non gouvernementales actives dans des domaines aussi variés que la culture, l’aide aux réfugiés ou encore de lutte contre la pauvreté.
Le ministère turc des affaires intérieures a confirmé que 370 organisations non gouvernementales sont fermées. Parmi ces organisations, il y en aurait 153 liées au mouvement guleniste, 8 au Daesh et toutes les autres, soit près de 200, liées à ce que les autorités considèrent comme des ONG ayant des liens avec le PKK ou le KCK.
Parmi ces ONG, citons l’association des écrivains kurdes, de nombreux centres culturels, le GÖC-DER, l’association de solidarité avec les migrants, le Meya der, l’association de solidarité avec les familles de disparus, le MHD, l’association des avocats de Mésopotamie, le KJA, l’organisation des femmes libres dont la porte-parole, Ayla Akat Ata a été jetée en prison la semaine passée.
47 associations dans la ville d’Amed ont été mises sous scellés hier et 24 associations dans la ville de Van.
Turquie — La république des curateurs
Manifestations et soutiens politiques
Partout dans le monde, les manifestations s’enchainent pour dénoncer le coup d’État mené par le président Erdogan pour instaurer un régime où toutes les libertés et tous les droits disparaissent les uns après les autres.
Depuis la place Schuman, devant les institutions européennes, à Bruxelles, le député HDP Faysal Sariyildiz dénonçait les arrestations des 12 députés de son parti. Le principe écrit en grandes lettres dans le parlement turc : « La souveraineté appartient inconditionnellement et totalement au peuple », a été foulé aux pieds. Aujourd’hui dit Faysal Sariyildiz, la souveraineté n’appartient plus au peuple, elle appartient uniquement à un seul homme : le président Erdogan. Le député du HDP a également comparé ce qui se passe aujourd’hui en Turquie avec le décret du 28 février 1933 en Allemagne, quand Hitler prenait le pouvoir.
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Dans de nombreuses villes d’Europe, mais aussi des Etats-Unis ou de Russie, les manifestations se sont poursuivies toute la semaine pour dénoncer les arrestations des élus et le remplacement des bourgmestres par des curateurs.
Il y a eu des manifestations à San Francisco, à Moscou, à Athènes, à Paris, à Londres, ainsi que dans de nombreuses villes de France et d’Allemagne, à Rouen, à Toulouse, à Cannes.
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Les citoyens manifestent et les responsables politiques entendent leurs voix, et parfois s’indignent également. Aux Philippines, le chapitre de la ligue internationale de la lutte des peuples a dénoncé les arrestations menées contre les élus du HDP. Lamer Labog, le président de l’association ILPS-Philippines, a déclaré que son mouvement était solidaire des Kurdes.
Le groupe parlementaire philippin Makabayan, qui réunit les différents partis de gauche du pays, a également dénoncé les méthodes fascistes d’Erdogan. Les parlementaires ont souligné que dans le passé, les membres du Makabayan avaient eu à affronter des accusations semblables à celles dont on accable les élus kurdes aujourd’hui.
Martina Anderson, députée irlandaise du parti Sinn Fein, a demandé la libération immédiate des députés arrêtés par les autorités turques ce 4 novembre.
Elle dénonce également les campagnes militaires sans pitié menées contre les civils, les nombreuses détentions, les couvre-feux militaires, les tirs meurtriers de militaires et le bombardement des villes kurdes.
En Afghanistan, le parti de la solidarité a également envoyé un message de solidarité au parti HDP. Dans son communiqué, le parti afghan signale qu’il avait prévu une grosse manifestation en face de l’ambassade de Turquie à Kaboul, mais le gouvernement afghan a agi en petit frère du gouvernement fasciste turc et a limité les manifestations. Pour le Parti de la Solidarité afghan, le combat pour la justice des Kurdes est le même combat que celui du peuple afghan. Et de conclure que les Afghans se tiennent aux côtés des Kurdes dans ces moments difficiles.
En Angleterre, à la Chambre des Communes, Joan Ryan, députée du labour, a interpellé le secrétaire d’État aux Affaires Étrangères. Elle a demandé à Boris Johnson quelle importance il donnait aux arrestations des députés du HDP, et quelle évaluation il faisait de la décision de la Turquie de suspendre temporairement ses obligations qui la lie à la Convention européenne des Droits de l’homme.
La députée du Labour a aussi dénoncé les arrestations et elle a estimé que la Turquie ne peut pas prétendre être une démocratie si les représentants démocratiquement élus sont arrêtés en toute impunité.
Enfin, en Suède, le groupe parlementaire en charge des Droits de l’homme a dénoncé l’excuse du coup d’État du 15 juillet pour pouvoir attaquer la société civile, l’Etat de droit et les Droits de l’homme. Le groupe de parlementaires suédois, dans lequel 7 partis sont représentés, a demandé à ce que leurs collègues du parti HDP soient immédiatement libérés.
Kurdistan de l’Est-Rojhilat
Congrès du KODAR
Le Kodar, la société libre et démocratique du Kurdistan de l’est, a achevé son deuxième congrès en octobre. Le Kodar appelle toutes les forces sociales du pays à se joindre à lui pour démocratiser le Kurdistan oriental et l’Iran et à mettre en place une formule de confédéralisme démocratique.
Le congrès du Kodar, le la société libre et démocratique du Kurdistan de l’est, situé sur le territoire iranien, s’était réuni en congrès du 22 au 24 octobre.
Le rapport qui conclut ses travaux a été rendu samedi passé. Dans ce rapport, le Kodar analyse le rôle de l’Iran dans le chaos qui submerge le Moyen Orient.
Ce chaos fait redouter l’émergence d’une troisième guerre mondiale dans la région. Il faut selon le Kodar trouver de nouvelles alternatives pour résoudre les problèmes et ne pas exacerber les tensions créées par les puissances en place.
Aujourd’hui, la déception des habitants est telle qu’un vide s’est créé, un vide dans lequel de nouvelles alternatives peuvent émerger. Et c’est là que le Kurdistan peut jouer un rôle plus grand que dans le passé. La lutte menée au Kurdistan forme une alternative qui rejette non seulement les cultures archaïques qui écrasent les populations, mais cette lutte des Kurdes rejette aussi le paradigme de l’Etat-nation, un paradigme qui est déterminant dans l’instabilité de la région.
L’Iran doit, selon le Kodar, régler ses problèmes internes en rendant leur liberté à toutes les minorités ethniques du pays. Si l’Iran ne change pas sa politique, ce pays va se retrouver en face de sérieux problèmes. Quant aux Kurdes, ils ont le potentiel nécessaire pour déclarer un nouvel ordre social, un ordre qui révolutionnera l’Iran.
Pour mener son projet à terme, le Kodar veut rallier les Kurdes, mais aussi les Baloutches, les Turkmènes les Perses, les Azéris et les Arabes.
Ensemble, il faudra créer de nouveaux réseaux sociaux, libérer toutes les composantes ethniques de l’Iran. Et que tous puissent avoir le droit de rejoindre ce grand projet de confédéralisme démocratique.
Si l’Etat iranien accepter de mettre en œuvre les changements nécessaires, le Kodar pourra avoir avec lui des relations normales, mais si l’État refuse de prendre en compte le désir des peuples, alors le Kodar n’aura d’autre choix que de se montrer irrespectueux envers le régime.