Nous n’avons pas pour habitude de titrer comme la presse à scandales. Mais là, l’alerte est de taille.
Ces deux derniers jours, et au lendemain de cette nuit où furent arrêtés les députéEs du HDP, des responsables politiques d’opposition démocratique, et les simples défenseurEs des libertés qui manifestèrent pour eux en différents endroits de Turquie, la presse aux ordres désormais, ânonnait les paroles du Premier Ministre turc dénonçant un attentat “attendu” du PKK dans la ville de Diyarbakır.
Des médias ici en Europe, encore aujourd’hui samedi, hésitaient toujours à attribuer cet attentat à Daech, tant la confusion s’était répandue. Un semblant de revendication, via une agence connue pour être la “parole” de l’Etat islamique, l’agence Amaq, organe de propagande, affirmait pourtant dès vendredi, que de source sûre,“des combattants de l’Etat islamique avaient fait exploser un véhicule bourré d’explosifs garé devant un poste de la police turque à Diyarbakır, dans le sud-est de la Turquie”. La presse écrite s’en faisait l’écho enfin dans le style affirmatif ce samedi matin, après avoir, pour les versions en ligne, rectifiés leurs versions dans la nuit.
Voilà donc pour les paroles mensongères et propagandistes du Premier Ministre turc. Mais le questionnement ne s’arrête pas là.
En effet, des témoignages démontreraient que cet attentat n’avait pas réellement atteint sa cible, le véhicule bourré d’explosifs ayant été retardé dans sa course. Et cette cible, contrairement à ce qui fut mis en avant, n’était pas les policiers du commissariat, mais les “détenuEs” censés s’y trouver à ce moment là, et qui n’étaient autres que les personnalités arrêtées dans la nuit, pour une part.
Le déficit d’informations, la censure, les ruptures de communication récurrentes sur les réseaux sociaux depuis jeudi, ne permettent pas de mettre bout à bout ces interrogations, mais aboutissent bien à une hypothèse : les députéEs dont Selahattin Demirtaş ainsi que d’autres prisonnierEs politiques réuniEs là, ont-ils/elles échappéEs à un assassinat programmé ?
Le HDP le pense, et a produit un communiqué que la presse turque ne diffusera pas. Leur questionnement est le nôtre, et nous vous en faisons part.
Le communiqué de presse du HDP, qui nous est parvenu aujourd’hui précise que :
Le bâtiment sur lequel Daech a commis un attentat, hier matin autour de 8h00, se trouvant dans la commune de Bağlar, utilisé précédemment l’école de police, sert d’annexe depuis plus d’une dizaine d’années à la Direction de la sécurité de Diyarbakır. Il s’agit d’un complexe dans lequel se trouve également la Direction des Forces Spéciales.
Nos Co-présidentEs, Figen Yüksekdağ ve Selahattin Demirtaş, et députéEs Gülser Yıldırım, Nursel Aydoğan, Sırrı Süreyya Önder et Ziya Pir ont été amenés en attente dans ces lieux avant de comparaitre au tribunal.
Les Co-maires HDP et BDP des villes et localités, qui ont été arrêtéEs antérieurement, sont également détenuEs dans la salle de sport faisant partie de ce complexe. Rappelons que sur se sujet, Demirtaş avait organisé une conférence de presse le 19 octobre 2016 à Diyarbakır. D’ailleurs, Recai Altay, Co-maire DBP du Çüngüş, retenu dans ces lieux, y a perdu la vie, lors de l’attentat d’hier.
Environ deux heures avant l’attentat, commis à 8h00 du matin, notre Co-président Selahattin Demirtaş et notre député de Diyarbakır, Ziya Pir, ont été transférés ensemble et ont donc quitté les lieux afin de comparaitre au tribunal. Par contre, lors de l’attaque, notre Co-présidente Figen Yüksekdağ et notre député d’Ankara, Sırrı Süreyya Önder étaient toujours maintenuEs dans le complexe en question.
Comme relayé par la presse, le minibus chargé d’explosifs est rentré sur son itinéraire, en collision avec un taxi. Le minibus ne s’étant pas arrêté, le taxi l’a suivi et lui a coupé la route afin de stopper. Le chauffeur de taxi, descendant de son véhicule, a vu que le minibus était chargé d’explosifs et a fui en criant “Il y a une bombe !”. Selon les témoignages, l’explosion est survenue à cet instant. A savoir, le minibus chargé d’explosifs a explosé avant d’atteindre son cible. Si la collision n’étaient pas arrivée, le minibus aurait réussi à atteindre cette cible.
Malgré la connaissance de cette réalité, la Préfecture de Diyarbakır, fait des déclarations clairement mensongères, trompeuses pour l’opinion publique. “Certains” organes de presse, continuent également, sur le dos de cette attaque de Daech, à cibler notre parti, nos Co-présidentEs et députéEs en arrestation.
La vérité sur cet attentat, clairement planifié pour être encore plus destructif, mais qui n’a pas atteint son objectif, doit être mise à la lumière de jour.
Le Bureau de Presse du HDP
Avant que les enquêtes soient faites, au vu de la désorganisation complète de l’appareil judiciaire de l’Etat, au profit des forces de répression, il coulera bien de l’eau qui effacera les mémoires.
Depuis près de deux ans, la suite d’attentats dont on ne finit pas d’égrener les noms, dont Diyarbakır déjà, Suruç, Ankara… faisait surgir des questionnements sur leurs auteurs, les commanditaires, et les profiteurs des crimes. Loin de nous l’idée de construire des théories complotistes sur les dessous d’un coup d’état civil. Mais rappelez-vous, les relations troubles et démontrées entre le “voisin” Daech et les services turcs des basses oeuvres, tant en matière d’armement que de circuits économiques, faisaient le bonheur des gazettes.
Les attentats revendiqués par le TAK ont un moment fait cesser ces questionnements sur “l’Etat profond” entre autres. Le coup d’état manqué a servi d’éponge, pour les effacer. La destruction qui suivit de tout contre pouvoir médiatique a fait le reste.
Mais la question reste entière… Coïncidence extraordinaire, ou assassinat programmé qui a échoué ?
On peut s’attendre à tout quand l’ombre du fascisme rôde et parade.
Pour Öcalan, des accords “internationaux”, mêmes volatiles et fragiles, le protègent en partie. Et il s’agit d’un “otage” précieux pour l’Etat turc. Pour Selahattin Demirtaş, on peut craindre que le régime AKP ne raisonne plus de la même manière, et cherche simplement le “bon moyen” depuis un an.
Mais, quelles que soient la réalité derrière ces hypothèses, dans les faits, coïncidence ou pas, de nombreux amiEs d’opposition démocratique en Turquie ont échappé à la mort ce matin là à Diyarbakır, encore une fois. Et il faut s’en réjouir, et rester vigilantEs pour les jours à venir.
Jusqu’à quand le temps des assassins sera-t-il celui des alliances européennes ?
Ajout du Dimanche 6 novembre :
Et pour compliquer le tout, voilà encore que le TAK veut absolument revendiquer la paternité du véhicule piégé, allant jusqu’à confirmer l’identité du chauffeur, donnée en premier par le gouvernement Turc… Bien évidemment, tout le monde va se retourner à nouveau vers les “tueurs de bébés”, comme les ultra nationalistes qualifient le PKK. La plus totale confusion naît donc, encore une fois, de la fumée des bombes, fort opportunément.
Değerli Basın Emekçileri:
Diyarbakır’da dün (4 Kasım Cuma) meydana gelen saldırıya ilişkin bilginize sunarız:
IŞİD’in dün sabah saat 08:00 sularında saldırı düzenlediği yer daha önce polis okulu olan, ancak on yıldan fazladır Diyarbakır Emniyet Müdürlüğü’nün ek hizmet binası olarak kullanılan, merkez Bağlar ilçesinde bulunan, içinde Çevik Kuvvet Şube Müdürlüğü’nün de yer aldığı bir kaç binadan oluşan bir komplekstir.
Evlerinden alınarak Diyarbakır’a getirilen Eş Genel Başkanlarımız Figen Yüksekdağ ve Selahattin Demirtaş ile milletvekillerimiz Gülser Yıldırım, Nursel Aydoğan, Sırrı Süreyya Önder ve Ziya Pir’in mahkemeye çıkarılmadan önce burada bekletilmişlerdir.
Bu komplekste yer alan spor salonunda da, daha önce alınan Diyarbakır ve ilçelerinin HDP ve DBP’li il-ilçe eşbaşkanları ve üyeleri tutulmaktadır. Hatırlanacağı üzere bu kişilerle ilgili Demirtaş 19 Ekim 2016’da, Diyarbakır il binamızda bir basın toplantısı düzenlemişti. Nitekim dün meydana gelen saldırı sonucu, burada tutulan Demokratik Bölgeler Partisi (DBP) Çüngüş İlçe Eşbaşkanı Recai Altay da yaşamını yitirmiştir.
Sabah 08:00’de meydana gelen saldırıdan yaklaşık iki saat kadar önce, Eş Genel Başkanımız Selahattin Demirtaş ve Diyarbakır milletvekilimiz Ziya Pir mahkemeye götürülmek üzere oradan birlikte çıkarılmıştır.
Bombalı saldırı olduğu sırada, söz konusu komplekste Eş Genel Başkanımız Figen Yüksekdağ ve Ankara milletvekilimiz Sırrı Süreyya Önder tutuluyordu.
Basına yansıdığı üzere bomba yüklü minibüs, yolda bir ticari taksiyle çarpışmıştır. Minibüs durmayıp yoluna devam edince, taksi onu kovalayıp yolunu kesmiştir. Aracından inen taksi şoförü minibüste bomba olduğunu görünce “Bomba var” diye bağırarak kaçmış, tanık anlatımlarına göre patlama da bu esnada olmuştur. Yani bomba yüklü minibüs hedefine ulaşamadan patlamıştır. Şayet taksi ile minibüs çarpışması olmasa, bombalı minibüs hedefine ulaşacaktı.
Bütün bu gerçekleri bilmesine rağmen Diyarbakır Valiliği failler ile ilgili kamuoyunu yanıltıcı, açıkça yalan beyanda bulunmaktadır. Bir takım ‘medya’ organları da, IŞİD’in bu saldırısı üzerinden partimizi ve alınan eş genel başkanlarımızı ile milletvekillerimizi hedef göstermeye devam etmektedir.
Daha yıkıcı olması planlandığı açık olan ancak amacına ulaşamamış bu bombalı saldırıya ilişkin tüm gerçekler açığa çıkarılmalıdır.
İyi çalışmalar dileriz,
Halkların Demokratik Partisi Basın Bürosu