La 3e guerre mon­di­ale, ça fout les jetons !

Ce n’est pas drôle, mais curieux quand même. Le fait que l’E­tat turc soit en guerre avec tout le monde et même sur son pro­pre ter­ri­toire est un “secret de polichinelle”, comme vous dites, même s’il n’y a plus de médias ni de jour­nal­istes pour nous le dire comme ça.

Ce n’est pas que ma télévi­sion attende le répara­teur, mais plutôt un jour­nal­iste qui pour­rait la remet­tre en marche. Elle est restée blo­quée sur le bou­ton “vie des pin­gouins”. Pour­tant, j’ai vu quelque part, qu’il y en avait 128, des répara­teurs jour­nal­istes, qui étaient inoc­cupés der­rière les bar­reaux de prison.

(Je rap­pelle rapi­de­ment pour celles et ceux qui me liraient au dehors de la Turquie, que tout le monde ici con­naît la plaisan­terie sur les pin­gouins. Elle remonte au temps de Gezi, où, lorsque les jeunes se bat­taient con­tre la police, et nous les anciens, tapi­ons sur nos casseroles au bal­con, les chaînes déjà “offi­cielles” pas­saient en boucle des reportages sur la vie des pingouins).

Il n’empêche que les pro­pos du vice-Pre­mier min­istre Numan Kur­tul­muş, entre deux pin­gouins inter­na­tionaux, et en anglais s’il vous plaît, qui dis­ent qu’en Syrie, les bat­ter­ies russ­es anti aéri­ennes instal­lées sont prêtes à abat­tre des avions améri­cains, ça m’a rap­pelé le Russe tombé “tout seul à cause de FETÖ” l’an dernier, qui avait créé une guerre des prix en Turquie, faute après de ne pou­voir écouler les pro­duits agri­coles… Ben oui, c’est mêlé tout ça, et il y a des troisièmes guer­res mon­di­ales qui ont com­mencé alors dans les bacs à tomates.

Je sais bien que ma géopoli­tique au raz des étals du marché ne vous intéresse guère, mais c’est à ce niveau là que beau­coup des voisins voisines la pense : tran­quil­lité et porte monnaie.

Le “Turc” aujour­d’hui est inqui­et et replié sur lui-même. Enfin, je ne par­le pas de celles et ceux qui allaient s’aér­er il a encore peu de temps le soir dans les “tours de garde pour la démoc­ra­tie”, ni de ceux qui se lavent les mains de ce qui se passe, cinq fois par jour sur commande.

Alors pourquoi ne pas rajouter à son inquié­tude, en dif­fu­sant en fond sonore sur les images de pin­gouins, des “bruits de bottes” mon­di­aux, pour faire oubli­er les vrais bruits des canons et des destruc­tions dans les villes de l’Est, et même au delà de la fron­tière, côté Syrie, qu’on pour­rait entendre ?

Paraît que vos pop­u­la­tions en Europe se replient aus­si comme des servi­ettes dans leurs dra­peaux nationaux. Ce serait ça le début de la troisième guerre mondiale ?

Le  Erdoğan lui, par con­tre, il ne se replie pas, au con­traire. Le voilà qu’il a déclaré à pro­pos de la ville de Mossoul qu’elle était “naturelle­ment turque par son his­toire”, ou un truc dans le genre. Et c’est pour cela qu’il en réclame une part, et des sol­dats sur place pour aller couper le gâteau que Daech lais­serait en par­tant. Il a aus­si dit que la Turquie net­toierait la ville de Man­bij de ses “ter­ror­istes”, s’il le fal­lait. Même moi qui ne regarde presque plus la télé, je sais que la ville de Man­bij a déjà été vidée de ses ter­ror­istes… par les forces du Kur­dis­tan syrien. Mais vis­i­ble­ment, puisqu’il n’y a pas de FETÖ là bas, il ne peut que désign­er les Kur­des, du coup, qui l’ont libérée. Donc lui, il se déploie, pen­dant que le peu­ple se replie sur lui-même ou fait la chas­se à son voisin. Pen­dant qu’il y est, pourquoi ne pas aller vis­iter Alep, his­toire de voir si les savon­ner­ies exis­tent tou­jours, depuis que les “bidons” de Bachar trans­portés par les héli­cos russ­es y déversent de la Javel.

Parce que nous par­ler de troisième guerre mon­di­ale proche ou d’une guerre régionale, c’est bien joli, mais ne pas nous dire qu’on est en train de la faire, c’est encore la vie des pingouins.

Est-ce qu’il ne faudrait pas com­mencer par faire la guerre aux “vrais ter­ror­istes de Daech” chez nous ? Ils ont pignon sur rue dans plein d’en­droits de la Turquie, dans les villes frontal­ières. A Gaziantep, ils sont même en rési­dence, si on en juge leur capac­ité à pos­er des bombes et régler des comptes. Non, l’E­tat est tou­jours occupé à empris­on­ner l’op­po­si­tion à qui mieux mieux. Ce ne sont pas les jour­naux qui en par­lent, mais les jour­naux qui dis­parais­sent, qui me le font savoir.

La Turquie “mono­type” s’in­stalle en poli­tique, pen­dant que les affaires finan­cières pour la “Turquie nou­velle de 2023” continuent.

Le nou­veau pont qui s’est ouvert, tiens, je dois vous en par­ler, ne fait pas recette pour les “usagers”. Il a rem­pli des poches, sup­primé des espaces à peu près encore naturels, mais la cir­cu­la­tion n’y est pas franche­ment dense… Alors tout le monde s’in­ter­roge… La nou­veauté ? Le prix ? Le détour ?

On l’avait ven­du sur “l’ab­solue néces­sité de désen­gorg­er la cir­cu­la­tion”. Rien n’a été désen­gorgé, et les “trafics marchan­dis­es” préfèrent pay­er les amendes sur les autres par­cours où ils ne sont désor­mais plus tolérés, que de faire le détour. Finale­ment, le mon­u­ment à la Turquie nou­velle tarde à séduire le Turc ancien.

Paraît que durant la 2e guerre mon­di­ale, il y en a plein, des ponts, qui ont sauté ?

Ici, en Turquie, on en con­stru­it en béton, mais on détru­it toute pos­si­bil­ité d’en con­stru­ire entre les gens.

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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…