« Des hommes ont tué 24 femmes, agressé sex­uelle­ment cinq enfants et infligé des vio­lences à six femmes en Sep­tem­bre ». Voilà des chiffres bruts que pub­lient les jour­nal­istes de l’a­gence de presse JINHA.


« Nous avons recueil­li les rap­ports de sites d’in­for­ma­tion, de jour­naux et d’agences de presse…» poursuivent-elles :

« Neuf d’en­tre elles ont été tuées par des hommes qui étaient leurs proches par­ents. Sept d’en­tre elles ont été abattues au cours d’affrontements provo­qués par les forces répres­sives de l’E­tat. Dans le même temps, des hommes ont vio­len­té six femmes et une a été soumise à la tor­ture sex­uelle en détention.

Les agres­sions con­tre les femmes trans ont aug­men­té en Sep­tem­bre.  Cinq trans ont été soumis­es à des agres­sions trans­pho­bes à Ankara. A Istan­bul, des expul­sions de loge­ment ont eu lieu dans des quartiers.

37, 5 % de ces femmes ont été tuées parce qu’ils voulaient divorcer ou se sépar­er de leurs maris ou de leurs parte­naires. 29 %  ont été tuées par balles, tirées par les forces de l’ Etat.

Au cours des neuf pre­miers mois de 2016, les hommes ont tué pas moins de 189 femmes, agressées sex­uelle­ment 316 enfants et infligé des vio­lences sur 238 femmes. »

Voilà une compt­abil­ité à com­par­er avec celle de pays européens. Chiffres pour chiffres, les dif­férences ne seront pas d’am­pleur. Mais com­para­i­son n’est pas raison.

Les décès sous les balles des forces répres­sives de l’E­tat, le meurtre de femmes trans, les vio­ls en prison comme mode de soumis­sion, sont bel et bien dus à la sit­u­a­tion poli­tique turque, à son idéolo­gie dom­i­nante, à son état d’ur­gence, et sa démocrature.

En Turquie, la poli­tique gou­verne­men­tale s’a­joute au patri­ar­cat et à la vio­lence quo­ti­di­enne con­tre les femmes, tan­dis qu’une big­o­terie sans nom les “domes­tique” et les “chosi­fie” davan­tage, comme dans cer­tains pays occi­den­taux le ferait des pub­lic­ités agres­sives… L’idéolo­gie change, le voile pudique jeté sur les féméni­cides est pour­tant le même partout.

Au regard de ces chiffres, la Turquie est bien dans les moyennes européennes, qu’on le veuille ou non. La lutte des femmes est bien la même partout, et elle est fon­da­men­tale­ment poli­tique.


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