Özgür Gündem a été fermé le 16 août 2016, après une descente de police musclée. Ses journalistes, ses responsables d’édition, sont derrière les barreaux.
Un acte de solidarité et de résistance active se manifeste à la prison des femmes de Mardin : les détenues, ont fait paraitre le 12 septembre, un numéro d’Özgür Gündem, entièrement manuscrit.
Des manchettes, aux numéros de pages, ce numéro d’Özgür Gündem ‘spécial geôle’, comporte huit pages, et plusieurs articles. Avec ses chapitres ‘politique’, ‘actualité’, ‘art et culture’ et ‘écologie’, et sa page en kurde, le journal porte la sueur, le soin et surtout la détermination des détenues qui ont œuvré ensemble.
Sur la Une vous pouvez voir les manchettes « Selon l’Etat, être de Nusaybin est une trahison à la Patrie ! », et « Les détenues politiques, en résistance pour Öcalan ».
Les infos sont de réelles infos tirées de l’actualité, plusieurs articles sont sur les femmes détenues, les pressions qu’elles subissent, et les violations des droits en prison. Nudem Durak, Roj Çem Partizan, Merge Polat, Öznur Değer, Diljin Dinç ont écrit pour ce numéro. Les articles sont également illustrés. Nos lectrices et lecteurs y reconnaitront la plume de Zehra Dogan, en prison depuis 21 juillet.
N’hésitez pas à consulter le contenu d’Özgür Gündem — Geôle n°1 traduit vers le français.
Dans le mouvement kurde, les femmes, tout particulièrement, cultivent cet esprit de la “transmission” militante de l’analyse et de l’information. Une résistance consciente d’elle-même et de ses buts en impose à ses geôliers, au delà des privations, des vexations et des abus.
Lorsque vous jetez des journalistes en prison, et lorsque celles-ci ont des habitudes militantes acquises dans l’opposition démocratique, vous obtenez cet acte de résistance à l’oppression qu’il faut saluer et faire connaître.