Le 12 septembre, à Istanbul, Ayşegül Terzi, une jeune infirmière prend le bus à Maslak, pour rentrer chez elle. Elle s’assoit au fond du bus. Peu de temps après, un homme crie « Celles qui portent des shorts doivent mourir ! Tu es le diable ! » et, prenant force sur les barres horizontales du bus, il donne un coup de pied sur le menton d’Ayşegül, qui est assommée.
Cinq jours plus tard, l’assaillant Abdullah Çakıroğlu se fait arrêter pour « blessure ordinaire ». Après avoir déposé son témoignage, il est libéré par le procureur.
Sa libération ayant quand même provoqué une forte réaction dans l’opinion publique, il a été arrêté de nouveau quelques heures plus tard, cette fois pour « inciter la population à la haine » et « intervenir sur la façon de vivre, et les choix personnels d’autrui ».
Abdullah Çakıroğlu, lors de sa première libération, avait déclaré en rigolant, à la sortie du palais de Justice : « Sa tenue était contraire à mes us et traditions. L’Etat doit punir ceux/celles qui s’habillent comme ça… » et il exprimait dans sa déposition : “Ce jour la, c’était une journée de fête. Mes sentiments patriotes et spirituels étaient au plus haut niveau. La femme n’avait pas une façon de s’habiller normale. Et cela a excité mes sentiments spirituels. Et à ce moment-là, j’ai agi sous l’influence de ces sentiments spirituels. Elle était habillée de façon inconcevable. Si elle portait au moins un pantalon ou un survêtement, je n’aurais pas été excité… »
Quant au Premier Ministre Binali Yıldırım, il s’est exprimé sur ce sujet, auprès d’Ahmet Hakan journaliste de Hürriyet. Il a suggéré l’emploi de ‘la violence verbale’ au lieu de la ‘violence physique’ avec ces propos : « Il peut y avoir des choses qui ne plaisent pas, dans ce cas tu ne frappes pas tu murmures. »
Abdullah — “Sa tenue n’était pas appropriée, je lui ai fichu un coup de pied, Monsieur le Juge”
Juge — “Aaah, ben d’accord alors. Tu aurais du le dire… Vas lui foutre encore deux coups de pied ! Allez, vas‑y !
Abdullah Çakıroğlu qui a donné un coup de pied à Ayşegül Terzi parce qu’elle portait un short, a été libéré, et suite aux réactions, il a été de nouveau arrêté.
L’homme dans la voiture — ” Fuis frère Abdullah, fuis… Plus il y a des coups de pieds, plus ça grandit !…”
Le Premier Ministre Binali murmure :
— “Regarde moi celle-là, elle porte un short… Le petit diable dit d’aller lui foutre un coup de pied.”