Une conférence internationale intitulée “Après le génocide : genre, trauma, transmission, et réinvention” a eu lieu durant 3 jours dans la capitale de l’ Arménie Erevan. Le génocide contre les personnes Êzîdî réalisé par Daech et la guerre génocidaire menée contre les Kurdes par l’AKP ont traversé les débats de cette conférence.Les participantEs ont décidé de continuer à travailler contre le “génocide” perpétré à l’encontre les Kurdes.
Le génocide contre les Arméniens, les Kurdes, contre les Juifs et en Afrique ont été discuté avec le point de vue de femmes à la conférence, qui a été organisée par Women in War “les femmes dans la guerre”. Des chercheurs et les militants de l’Arménie, Kurdistan, Turquie, Europe, Etats-Unis et d’Afrique ont également participé à la conférence.
Il a été tout autant discuté des génocides passés, que de ceux, présents, dont on ne veut prononcer le nom, par crainte d’entrer dans la polémique de “concurrence mémorielle”.
Les participantEs ont discuté du génocide contre les personnes Êzîdî, et principalement des femmes, réalisé par Daech et de la guerre génocidaire menée contre les Kurdes par l’AKP. Elles/ils ont décrit la guerre de l’AKP comme une tentative de génocide en cours.
Sebastian Maise de l’ Université Grand Valley State aux États-Unis a donné une présentation intitulée, “Contre les Êzidîs: poursuite d’un siècle de génocide”.
Sareta Ashraf, chercheur, a présenté de son côté, un exposé intitulé “To day, genocide issue”. Une femme Êzidî Roza Saïd de Duhok a témoigné de ses entretiens avec des femmes Êzidî, sauvées de Daech, à la conférence.
La guerre totale contre les Kurdes au Bakur, menée par l’AKP, a également été discutée lors de la conférence. Meral Çiçek du Bureau relations des femmes kurdes (REPAK) a présenté un exposé intitulé “génocide en cours de la Turquie contre les Kurdes”.
Tebessüm Yılmaz, des Universitaires pour la Paix, a mené un exposé intitulé «Les corps torturés, la violence sexuelle et Homo Sacer» et elle a parlé de Ekin Wan, dont le corps a été torturé et les images postées sur les réseaux sociaux par des soldats turcs.
En clôture de conférence, les participantEs, les organisateurs de la conférence et des universitaires ont décidé ensemble de travailler dans le but d’arrêter ce qu’ils/elles ont désigné comme guerre génocidaire contre les Kurdes, menée par l’AKP.
Nous aurons prochainement, n’en doutons pas, des échos plus consistants de cette conférence, qui a mobilisé des réseaux transnationaux, à l’initiative d’organisation de femmes, dans une capitale qui a accueilli il y a peu la commémoration du génocide arménien. Et cette commémoration n’est pas l’affaire uniquement des Turcs et des Arméniens, mais de l’humanité entière, même si c’est notamment au sein de la société turque que se situe aujourd’hui la ligne de front du combat contre le négationnisme. Il est une mise en lumière nécessaire à réaliser, des nationalismes identitaires, toujours à l’oeuvre, qui, sur ces mêmes modèles, poursuivent ces démarches d’anéantissement de Peuples.
Et au delà des concurrences mémorielles, nous le savons à Kedistan, il faut savoir appeler “un chat un chat”. Ces rencontres et échanges y contribuent.
Image à la une : extrait vidéo