Je me détache difficilement de l’ambiance chaleureuse et riche du festival de films de Douarnenez et je redescends vers le port. J’y retrouve Bülent et Delil, (film Kurdistan Kurdistan) attablés dans un café face à la mer. Cette pause café cool, est un moment idéal pour entamer une interview.
Depuis ma rencontre avec le film Kurdistan Kurdistan sur l’écran, son réalisateur Bülent Gündüz et son personnage principal Delil Dilanar, un an s’est écoulé. Et durant cet espace de temps, “Kurdistan Kurdistan” a reçu de nombreux prix. Nous avions réussi à nous rencontrer déjà, avec Bülent, mais il a fallu attendre Douarnenez pour connaître Delil…
Delil Dilanar est un dengbêj. Comme la tradition dengbêj est l’essence même de ce film, et sera aussi au coeur de cet article, je tiens à donner une petite explication, avant de passer la parole aux artistes…
En kurde « deng » veut dire « son » et « bêj » veut dire « dire ». Le dengbêj est donc celui qui dit des mots avec harmonie, celui qui donne de la vie aux sons. Traditionnellement le dengbêj qui vit en se déplaçant d’un village à l’autre, est un précieux véhicule de la littérature orale kurde. Il « dit » des épopées, des histoires, des « kılam » (parole, prose, poème…) et chante des « stran » (chanson). La plus grande partie des dengbêj utilisent la voix nue, peu d’entre eux accompagnent leur voix par le son des instruments comme « erbane » (daf) ou « bılur » (un sorte de, kawala ou flûte). Le dengbêj aborde un éventail de thématiques très large, de l’héroïsme à l’injustice, de la beauté du printemps aux bonheurs, amour et plaisir, mais aussi aux souffrances.
Naz : Bülent, le journalisme était ton ancien métier. Allez, confrère, et si c’était toi qui posais les questions, qu’en penses-tu ?
Bülent rigole, et remet sa casquette de journaliste sur le champ…
Bülent : Delil, cette année la 39ème édition du festival de cinéma de Douarnenez se déroule. Comme tu sais, ce festival offre un espace d’expression à des minorités qui ont des difficultés à se faire entendre dans leur pays. Tu as eu une expérience d’exil de près de vingt ans. Tu trouves la possibilité de prendre la parole, dans un environnement où les minorités de Turquie se réunissent, qui prend compte les expériences politiques des Kurdes en Turquie et dans le monde. Tu es un Kurde de Turquie et ton espace d’expression s’ouvre, non pas sur tes terres mais en Europe, dans la diaspora. Quels sentiments cela éveille en toi ?
Delil : Depuis une semaine, nous voyons comment les intellectuels, artistes, démocrates, qui partagent nos idées, et qui mettent les peuples au premier plan, peuvent s’exprimer librement et confortablement. Le monde de nos utopies est quelque chose comme cela. Les gens sont tellement chaleureux et sincères… Il y a un partage incroyable et nous vivons dedans. Nous partageons les maisons, nous parlons et chantons jusqu’à pas d’heure, dans la langue que nous voulons. Tout le monde est extrêmement respectueux. Je lie cela, au fait que nous sommes en Bretagne. Le peuple breton, ayant vécu les mêmes expériences que d’autres peuples opprimés comme le nôtre, et traversé les mêmes difficultés, nous comprend très bien. Nous nous sentons donc avec eux, sereins et libres et nous nous comportons librement. Après avoir découvert cette ambiance, je pense que tous les ans, nous devons créer l’occasion de participer à ce festival, non pas en tant qu’invités, mais festivaliers, pour apporter nos petits grains. C’est Bülent qui m’avait parlé de ce festival, et il m’avait dit que c’était un festival très précieux où les gens ont la liberté totale d’expression. Notre combat est en vérité, bien cela. Pourquoi nous ne pouvons pas nous rassembler, Kurdes, Arméniens, Arabes… et partager tout de la même manière ? Où est le problème ? C’est nous qui sommes virés, c’est nous qui payons les plus gros prix… Je ne parle pas du peuple dominant, ni de système, pourquoi nous, les peuples opprimés, n’arrivons pas à être ensemble et créer une telle atmosphère entre nous, et lutter ensemble ? Tout ce que j’observe ici, éveille ce genre de questionnements en moi.
En Turquie, il y a un problème de confiance en soi.
Bülent : Il est question, de l’image d’un ‘peuple monotype’ qui nous est imposée aujourd’hui en Turquie, une image qui transforme les différences, appartenances ethniques, religieuses, en une phobie. Et nous observons ici, que toutes ces différences sont perçues comme une richesse… Si on pouvait vivre cette osmose dans notre pays, pourrions-nous dépasser cette vision de ‘peuple monotype’ ?
Delil : Absolument. C’est exactement ce que j’essaye de dire. Pour moi, au fond des raisons qui nous emmènent sur le point où nous sommes en Turquie, il y a un problème de confiance en soi. Quand je regarde la Turquie, je vois ceci : Les Kurdes, n’ont pas de problèmes avec leur langue, leur culture. Nous n’avons pas eu de problèmes avec les croyances non plus, jusqu’aujourd’hui. Nous n’avons jamais eu de problèmes avec les Arméniens, Alévis, Yézidis, sunnites, ou d’autres peuples et d’autres croyances. En vérité il y a un problème, dans la phase de la naissance de la turcité après les Ottomans, dans le projet de créer de zéro, un nouveau peuple. Ils sont arrivés au Moyen-Orient, ils ont conquis des terres partout, ils veulent s’approprier tout. Il y a comme une peur, de donner ce qui revient au Grec, à l’Arménien, au Kurde. C’est comme s’il a peur de lui même « Qu’est-ce que je possède ? » dit-il, « Qu’avais-je jusqu’aujourd’hui, que vais-je dire aux autres ? ». Le problème est là. D’où venez-vous ? Quelles sont vos richesses ? Faites des recherches, remontez dans votre histoire. Vous aussi, vous avez votre langue, votre culture, ils ne disparaitront pas en acceptant les richesses des autres peuples. Le problème est cela. Nous respectons votre culture. Nous attendons, naturellement votre respect.
Naz : Au bout du compte, tout ne revient-il pas à la nécessité que les peuples puissent vivre ensemble, dans un environnement démocratique ?
Delil : Tout à fait. Aujourd’hui, en Turquie, celles et ceux qui mènent le plus grand combat démocratique sont les Kurdes. Dans la tête des gens, les Kurdes font la guerre, demandent avec insistance des terres qui leur appartiendraient. Nous n’avons pas de problèmes de terres. Nous vivons aujourd’hui, en Europe, en Amérique, un peu partout au monde, et nous arrivons à nous exprimer librement. Aujourd’hui, en Europe, les frontières sont supprimées. Je voudrais que toutes les frontières soient abolies sur le monde, et que les gens puissent vivre à l’endroit où ils se sentent bien, parlent et vivent librement. Le problème n’est pas une parcelle de terre. Mais, exploite les êtres humains, retiens les sous-pressions, tues-les et après quand ils résistent, tu dis « Ils veulent diviser le pays »…
Nous avons pris conscience de nos richesses culturelles dans l’exil.
Bülent : Delil, nous te connaissons via les médias kurdes, tu es un artiste aimé et tu es une personne engagée. Tu fais de très belles choses, en faisant vivre les paroles et la musique de la tradition de dengbêj, parfois d’ailleurs en fusion avec la musique occidentale. En Turquie, il y a aussi des artistes d’origine kurde qui sont proches du pouvoir… Toi, parce que tu as chanté un kılam, tu as été obligé de rester loin de ton pays pendant vingt ans et nous avons vu dans le film, que tu ne regrettes pas d’avoir chanté cette chanson. Cette période d’exil ne t’a pas pesé ? Dans se sens, en prenant compte de ta posture au coeur de ton peuple, que veux tu dire sur les artistes qui adoptent une posture pro-pouvoir ?
Delil : Bülent, tu sais toi aussi, le soucis n’était pas chanter en kurde. En réalité, il y avait d’autres artistes kurdes qui chantaient aussi cette chanson. Mais quand il s’agit des artistes apolitiques, cela ne dérangeait pas. Parce que eux même ne se rendent pas compte de ce qu’ils chantent. Par contre, si tu chantes cette chanson et tu mènes dans la pratique un combat politique, les choses sont différentes. Ceci est le premier point. Le deuxième, non, il n’y a jamais eu un sentiment de regret. Oui, j’ai payé un prix, mais je mènerai ce combat jusqu’au bout, jusqu’à ce que un environnement où nous pourrons pratiquer notre langue, notre musique, exprimer notre culture en toute liberté existe.
Quant à aux autres artistes… Nous connaissons tous, les artistes qui tournent avec le vent qui qui change… Je n’ai pas de commentaires en ce qui les concernent. Leurs attentes sont certainement différentes des nôtres.
Sur le sujet de l’exil ; de toutes façons, ils nous ont ouvert le chemin. Ils ont dit « Qu’il s’en aillent du pays, qu’ils le quittent et qu’ils ne deviennent pas des problèmes ici. Ils finiront par s’épuiser et disparaitre là-bas. » Mais nous venons des entrailles d’une telle culture, il y a une telle littérature, une telle langue, et une telle vision politique… Croyez-moi, nous avons pris conscience de notre richesse culturelle en exil. Chacun tient dans ses mains, la possibilité de transformer l’exil en quelque chose de positif. Il donne à chacun, l’occasion de se retourner et de regarder le passé, et revoir tout de zéro. Cela donne la possibilité de progresser soi même, utiliser les technologies des autres pays, observer les belles choses qui s’y produisent. Un modèle de pays où nous voudrions vivre, se dessine. Aujourd’hui, il est possible que même certains mouvements politiques qui mènent le mouvement kurde ne puissent pas créer un environnement que nous, les artistes revendiquons, ou il peut y avoir des différences de visions, mais nous les artistes, peut être parce que nous réfléchissons sentimentalement, nous nous comprenons entre nous. Si nous pouvons apporter chez-nous, le modèle que nous avons observé dans ce festival à Douarnenez, et pouvons le vivre pleinement dans une ambiance démocratique, les vraies richesses se montreront là-bas, au Kurdistan, ou quel que soit son nom, je ne sais pas moi, pourquoi pas Kedistan…. (rires)
Deux fois Kurdistan, absolument Kurdistan…
Bülent : Que veux tu dire sur le film ? Actuellement au Kurdistan, il y a une grande destruction, une guerre. Tu jouais dans un film qui a une sérieuse intensité culturelle, et qui communique sans mettre le doigt dans l’oeil, par le biais de culture, de tradition musicale. L’exil que tu as vécu, est une réalité que plusieurs autres artistes et intellectuels kurdes ont vécu. Quelque part, ton exil, et ce film n’est qu’un symbole qui les représentent tous. En prenant en compte la politique d’arts et culture du mouvement politique kurde, que veux-tu nous dire ?
Delil : Ce film n’était pas mon idée. Je ne suis qu’un artiste parmi d’autres artistes kurdes. Pour ce film, il faut remercier te Bülent Gündüz, car c’était ton projet. Et cette initiative n’est pas « Je vais prendre un artiste populaire kurde, et je vais faire un film… ». Au contraire, le fait que Bülent se penche sur la tradition de dengbêj, qui constitue l’essence de la littérature orale, musique et même la politique, et qu’il aille dans ses profondeurs, est un chemin qu’il a choisi consciencieusement. De plus, ce n’est pas le premier film qu’il a réalisé sur ce chemin. Il avait réalisé auparavant Evdalê Zeynikê.
En tant qu’artiste, je comprends très bien ce qu’il veut faire. Les politiques le comprennent aussi, car peu importe où on est, la source est unique. Demain, quand la guerre s’arrêtera, quand on se trouvera tous ensemble, que ferons nous ? Qu’avons-nous d’autre que nos cultures, nos richesses ?
Regarde ce qu’ils sont devenus… Ce qu’un Hitler a fait ? Massacres, génocide… Et regarde les artistes ailleurs, par exemple les artistes au coeur de la lutte lors de la période communiste en Russie. Qui est commémoré ? Comment ? C’est eux qui ont donné la voix aux souffrances, aux difficultés, à ce que les peuples ont vécu. Ils ont fait connaitre au monde, leur langue, leur culture. Par exemple, le génocide arménien… Qui l’a fait connaitre au monde ? Jivan Gasparian et son instrument balaban ont atteint les gens à travers une musique de film. La musique, l’art peuvent être si influents. C’est valable pour la tradition de dengbêj aussi…
Ma chance a été le fait que je connaissais Bülent. Je le connais depuis très longtemps et j’avais contribué également à son premier film. Mais on ne s’est pas questionné si on devait faire un film ou non. Quand je lui ai annoncé que j’aller retourner en Turquie, il m’a dit « Attends, j’arrive ! » et Kurdistan Kurdistan est né. Comme c’est son projet… il faut questionner lui, hein Bülent ?
Ah, attends attends, je voudrais ajouter un autre point. Nous pouvons vivre quelques difficultés avec les médias kurdes aussi. « Il y a un film qui s’appelle Kurdistan Kurdistan. Qui l’a réalisé ? Bülent, un réalisateur indépendant. Il bouge tout seul. Delil ? Lui aussi, c’est pareil. Des artistes kurdes indépendants. Ah d’accord. ». Mais l’art c’est autre chose. Si nous essayons de faire de l’art avec la politique d’actualité, nous ne pouvons pas produire autre chose que de la propagande. Et cela ne peut plaire qu’à un groupe de gens bien précis, et nous tomberons dans la position des artistes pro-pouvoir dont on parlait tout à l’heure. Si nous ne sommes pas ouverts, entre nous, à ce genre d’initiatives indépendantes, rien ne peut progresser, ni la langue, ni la culture, ni le cinéma, ni la télévision. Nous discutons tout cela entre nous aussi. Par exemple des festivals de cinéma kurde sont proposés, mais ils sont organisés par le mouvement politique dominant dans l’endroit, et en général, toutes les choses liées à l’actualité, ou qui sont populaires, sont mises au premier plan. Cela pose des problèmes. Regardez, le festival de Douarnenez : malgré le fait que la Mairie soit de droite, il peut subventionner et soutenir un tel festival. C’est un très bel exemple que nous avons devant nous. Cette Mairie est là aujourd’hui, il sera peut être autre chose demain, mais le festival perdure.
Ce qui me chagrine, c’est précisément ce point… Le désintérêt des médias kurdes. Nous avons fait un film qui porte le nom Kurdistan Kurdistan, de plus, dans une telle période… Nous avons pris des risques. Ne serait-ce que le nom du film est un message. Les dernier jours nous discutions sur le nom du film et celui-ci était l’idée de Bülent…
Naz : En plus, deux fois Kurdistan !
Bülent : Oui ! Quand tu observe l’intégralité du film, tu vois que sur un sérieux fond culturel il raconte un tragédie humaine. Nous avons choisi le nom Kurdistan Kurdistan, pour donner le message « Kurdistan absolument ». Ce n’est pas au sens Etat-nation, mais posséder un “statut”, afin de ne plus vivre ce genre de tragédies. L’être humain peut sauvegarder ses propres valeurs, arts et culture seulement quand il a un statut pour ce faire.
Autrement, dans le film, il y a aussi deux valeurs : Egidê Cimo et Delil. Egidê Cimo est un des plus précieux des artistes kurdes toujours vivants, il est également le maître de Delil. Ils sont deux des représentants de la culture kurde. Le film est dédié à Egidê Cimo. C’est un symbole aussi. Il porte le message : « prenons conscience de la valeur des artistes kurdes qui font vivre la culture kurde pendant qu’ils sont parmi nous. ». Je peux donner un exemple; dans le film, l’accueil solennel digne des prophètes, montré par les villageois à Egidê Cimo à son arrivé dans ce village de dengbêj, n’était pas une fiction cinématographique que j’avais programmée. Ce geste des habitants du village venait du désir de montrer à l’artiste la valeur qu’ils lui donnaient.
En résumé, la littérature orale transmise par la tradition de dengbêj, depuis des centaines d’années, d’une génération à l’autre est l’essence du Kurdistan, et par conséquent Egidê Cimo est le Kurdistan personnifié. La raison pour laquelle nous avons dit deux fois Kurdistan est aussi une dualité, politique et culturel.
Kurdistan Kurdistan, a vécu, en incluant Douarnenez, 30 festivals. Il a obtenu huit prix, dont meilleur réalisateur, meilleur musique, meilleur film étranger. En début septembre nous allons être à Kosovo. Sur la demande de quelques amiEs en Turquie, je l’ai envoyé à quelques festivals là bas aussi, mais il n’a pas été pris. Alors j’ai arrêté. Je ne dis pas cela pour nous victimiser. Je suis un artiste, indépendant, la tête haute et ce n’est pas un problème. Nous avons réalisé ce film, tout en sachant très bien ce que nous faisions, avec nos propres possibilités, en investissant, aussi bien Delil que moi, nos propres moyens. Si nous avions des objectifs commerciaux, ou des envies de prendre le vent derrière nous, nous aurions fait un autre film et nous ne l’appellerions pas Kurdistan Kurdistan. Les retours positifs dans divers milieux, les étoiles dans les yeux des spectateurs, l’expression de leur appréciation, et surtout de voir que notre message est perçu, nous suffisent.
Ce qui est important pour nous, c’est cela, et ce n’est pas comme les artistes qui vendent leur art et leur âme aux pouvoirs…. Cette guerre se terminera absolument un jour. Ce qui va rester, sont ces chansons et mélodies. Qui que tu sois, Arménien, Kurde… ton existence continuera avec les jeunes qui porteront sur leurs épaules toute la richesse accumulée et c’est comme ça qu’un peuple continuera à être un peuple. Alors, her bijî Kurdistan !
Naz : N’est-ce pas valable pour tous les peuples et cultures ?
Bülent : Oui ! Cela n’a rien à voir avec le nationalisme, la religion, ou une pseudo-race. La langue de l’art n’est-elle pas universelle ? Nous avons vu cette universalité là dans ce festival. Delil a fait un concert il y a deux jours. Les Bretons sont venus danser avec nous.
La force réunificatrice de l’art
Naz : Si c’était seulement la danse… Delil, tu es venu ici tout seul. Quand je t’ai vu sur scène avec un groupe, j’étais surprise. J’ai pensé que tu étais arrivé avec tes amis musiciens. Vous aviez l’air de jouer ensemble depuis quarante ans. J’ai appris après, que vous vous étiez rencontrés ici, et que vous aviez joué sans même répéter. C’était incroyable !
Delil : Oui, c’était un groupe qui a pris forme spontanément et nous avons joué sans répétition préalable.
Bülent : Voilà, la force réunificatrice de l’art s’expose comme ça. La particularité de l’art qui dirige la vie. Malheureusement, dans certains pays, c’est la politique qui essaye de diriger la vie. Si on donnait la parole aux artistes, les mettait au premier plan, nous allions apprendre mieux la vie.
Je voudrais aussi dire un mot pour les politiques, notamment pour les politiques kurdes. La guerre a été là, depuis que nous existons, et elle continue sans cesse. Quoi qu’il se passe, même si les bombes nous pleuvent dessus, nous avons l’obligation d’exister avec nos festivals de film, notre littérature, notre théâtre. Il faut encourager les jeunes et leur ouvrir le chemin. Je ne demande pas que les politiques viennent faire de l’art, mais qu’ils doivent faire leur travail, mais en rendant aux artistes ce qui est aux artistes kurdes. Quand un président se montre avec un artiste, il doit penser que celui-ci lui apporte une valeur. Or, chez-nous, pour un simple projection de film, on entre dans la course de faire venir un élu… Ce genre de choses me paraissent moches et contraignantes. L’élu doit venir bien sûr, mais pas comme rock-star, au contraire, en soutien. Qu’il regarde le film, qu’il le soutienne, qu’il lise le livre, qu’il encourage sa lecture… Nous participons au dynamisme politique, en recevant des prix, parfois en les refusant. Le combat se mène sur différents fronts, mais le soutien mutuel est nécessaire.
Nous avons, nous aussi, une vision politique, il y a des partis pour lesquels nous votons. Mais quand c’est nécéssaire, nous devons pouvoir critiquer. Toutes les luttes au monde, sont soutenues avec l’art, la musique, la littérature. L’art a cette force. L’art est quelque chose au dessus de la politique. Tous les intellectuels et artistes doivent être indépendants. Si tu restes dans les murs des partis, tu perds ton indépendance et en tâchant d’être artiste, tu ne peux pas aller au delà d’être un militant.
Bülent disait lors du papotage qu’il présentait son film au Kosovo, pour le 9. Fest Film Kosova “Hyjnesha në Fron” . Nous attendons des nouvelles…
Ajout du dimanche 5 septembre en direct :
Kurdistan Kurdistan a encore raflé un prix !
Cette fois-ci c’est le Prix du patrimoine culturel.
Felicitations !
Petite vidéo de Bülent…
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Traductions & rédaction par Kedistan. | Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Kedistan en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail des auteur(e)s et traductrices/teurs. Merci.
Delil, Bülent, “Kurdistan, Kurdistan”
Söyleşi
Kürdistan Kürdistan filminin yönetmeni Bülent Gündüz ve dengbêj Delil Dilanar’la sinema perdesinde ilk tanışmamın üzerinden bir yıl geçti. Bu süre boyunca Kurdistan Kurdistan ödül üzerine ödül aldı… Bülent’le daha önce biraraya gelebildik. Delil’le karşılaşmak için ise Douarnenez Film Festivali’ni beklemem gerekiyormuş… Festivalin, yoğun, zengin ve sıcak atmosferinden zar zor kopup Douarnenez rıhtımına indiğimde Bülent ve Delil’i deniz kenarında bir “café“de buluveriyorum. Bu sakin kahve molası, bir söyleşi yapmak için ideal bir an.
Naz: Bülent senin eski mesleğin gazetecilikti. Hadi meslektaş, soruları sen sor, ne nersin?
Bülent gülüyor, ve hiç nazlanmadan ilk soruyu soruyor…
Bülent: Delil, Douarnenez Film festivali’nin bu sene 39uncusu yapılıyor. Senin de bildiğin gibi bu festival, kendi ülkelerinde sesini duyuramayan azınlıklıklara ifade ortamı yaratan bir ortam sunuyor. Senin de yirmi yılı aşkın bir sürgün yaşamın var. Böyle bir süreçte, Kürt’lerin Türkiye’de ve dünyadaki politik sürecini de gözönüne aldığında, geliyorsun bu azınlıkların bulunduğu ortamda söz alma imkânın oluyor. Sen Türkiye Kürdü’sün ve kendini ifade etme alanın, kendi toprakların yerine Avrupa’da, diasporada oluyor. Bu sende nasıl bir duygu uyandırıyor ?
Delil: Bir haftadır, özellikle bizim düşüncelerimizi paylaşan aydınların, sanatçıların, demokrat ve halkçı tarafı ön planda olan insanların kendini burada ne kadar rahat ve özgür ifade edebildiğini hepimiz görüyoruz, yaşıyoruz. Hayalimizdeki dünya da böyle birşey. İnsanlar ne kadar sıcak ve samimi. İnanılmaz bir paylaşma var. Biz de bu paylaşmanın içindeyiz. Evlerimizi paylaşıyoruz, geç saatlere kadar hep birlikte, istediğimiz dilde konuşuyor, şarkılar söylüyoruz. Herkes son derece saygılı. Ben bunu Bretanya’da olmamıza da bağlıyorum. Breton halkı, bizim gibi ezilen halkların deneyimlerini birebir yaşadıkları için, zorlukları aştıkları için, bizi iyi anlıyorlar. Dolayısıyla kendimizi onlarla birlikte, rahat ve özgür hissediyor ve öyle hareket ediyoruz. Bu ortamla tanıştıktan sonra, konu ne olursa olsun, her sene, imkan yaratıp, misafir değil katılımcı olarak festivale gelip, birşeyler katmalıyız diye düşünüyorum. Bana Bülent bahsetmişti bu festivalden, insanların özgürce kendini ifade edebildiği, çok değerli bir festival olduğunu söylemişti. Bizim mücadelemiz de aslında budur. Türkiye’de bir Kürt, bir Ermeni, Arap, hepimiz biraraya gelip, bu şekilde herşeyi paylaşamıyoruz? Sorun nedir? Kovulan biz, ezilen biz, en büyük bedelleri ödeyen biz… Egemen halk için söylemiyorum, ya da sistemden bahsetmiyorum, ezilen halklar neden biraraya gelip böylesi bir ortamı kendi içimizde yaratamıyoruz, birlikte mücadele edemiyoruz? Burada gözlemlediklerim kafamda bu soruları uyandırıyor.
Türkiye’de bir özgüven sorunu var
Bülent: Bugün bize Türkiye’de dayatılan ve farklılıkları, etnik aidiyetleri, dinsel farklılıkları fobiye dönüştüren bir tekçi zihniyet, söz konusu. Burada bütün bunların bir zenginlik olarak algılandığını görüyoruz … Kendi ülkemizde bu birlikteliği yaşayabilsek, tekçi zihniyeti aşabilir miyiz?
Delil: Kesinlikle. Ben de bunu anlatmaya çalışıyorum. Bence bizim Türkiye’de bu noktaya getiren nedenlerin ardında bir özgüven sorunu var. Türkiye’ye baktığımda şunu görüyorum: Kürt’lerin, kendi kültürleri, dilleri ile bir sorunu yok. İnançla da bu güne kadar hiç bir sorunumuz olmadı. Ermeni, Alevi, Sünnî, Ezidi, ya da başka herhangi bir inanca sahip insanlarla sorunumuz yok. Aslında Osmanlı’lardan sonra oluşan türklük, yani sıfırdan yeni bir halk yaratma aşamasında bir sorun var. Orta Doğu’ya gelmişler, her tarafı almışlar, herşeyi kendilerine mal edecekler. Bugünkü Türkiye topraklarında, Yunanlı’nın, Ermeni’nin, Kürt’lerin hakkını vermekten sanki bir korku var. Sanki kendisinden korkuyor, « Benim neyim var ? » diyor, “Bugüne kadar bana ait olan ne vardı, ben ne diyeceğim insanlara ?” Sorun burada. Siz nereden geldiniz? Zenginlikleriniz nelerdir? Araştırın, tarihinize inin. Sizin de bir diliniz, bir kültürünüz var, diğer insanlarınkini kabul etmekle kendi değerleriniz yok olmayacak ki. Sorun budur. Bizim sizin kültürünüze saygımız var… Doğal olarak aynı saygıyı da bekliyoruz.
Naz: Yani iş dönüp dolaşıyor, halkların demokratik bir ortamda birlikte yaşaması gerektiğine varıyor değil mi?
Delil: Aynen öyle. Bugün Türkiye’de, demokratik anlamda en büyük mücadeleyi veren Kürt’lerdir. İnsanların kafasında Kürt’ler, savaşır, ısrarla kendilerine ait bir toprak ister. Bizim toprakla bir sorunumuz yok ki. Biz bugün Avrupa’da, Amerika’da, dünyanın her tarafında yaşıyoruz ve kendimizi rahatlıkla ifade edebiliyoruz. Bugün Avrupa’da sınırlar kalkmış… Bence bütün dünyada sınırlar kalksın, insanlar nerede kendini rahat hissediyor, özgürce konuşabiliyor, yaşayabiliyorsa orada yaşasın. Sorun toprak parçasında değil. Ama sen insanları sömür, baskı altında tut, öldür, ondan sonra da insanlar buna direnince, de ki, « Bölmek istiyorlar, parçalamak istiyorlar ».
Kültür zenginliğimizin farkına sürgünde vardık
Bülent: Delil, seni Kürt medyasından tanıyoruz, sevilen bir sanatçısın ama aynı zamanda angaje bir insansın. Kürt kültürünün dengbêjlik geleneğinden gelen sözleri, müziği devam ettiriyor, ve bazen batı müziği ile de harmanlayarak çok güzel şeyler yapıyorsun. Türkiye’de yaşayan kürt kökenli fakat iktidara yakın olan sanatçılar da var… Sen bir kılam okudun diye, ülkenden yirmi yıla yakın ülkenden uzakta kalmak zorunda bırakıldın ve filmde de gördük ki, bu şarkıyı söylemiş olmaktan da pişman değilsin. Bu yirmi yıllık süreç sana ağır gelmedi mi? Bu anlamda, halkınla içiçe olan duruşunu da göz önünde bulundurarak, iktidara yakın duruşları olan sanatçılarla ilgili neler söylemek istersin?
Delil: Bülent, sen de biliyorsun, sorun Kürtçe şarkı söylemek değildi. Aslında o eseri söyleyen başka sanatçılar da var ve vardı, ama apolitik insanlar söylediği zaman sorun olmaz. Çünkü kendisi de ne söylediğinin farkında değil. Ama hem o şarkıyı söyleyip hem de pratikte bu siyasi mücadeleyi yürüttüğün zaman farklı oluyor. Bu birinci nokta. İkincisi, hayır, pişmanlık diye bir duygu asla olmadı. Evet bir bedel ödedim ama sonuna kadar da bu mücadeleyi sürdüreceğim, kendi dilimizi, müziğimizi, kültürümüzü rahatlıkla ifade edebileceğimiz bir ortam oluşana kadar.
Diğer sanatçılara gelince… Rüzgar nereden eserse oraya dönen sanatçıları hepimiz biliyoruz. Benim onlarla ilgili bir değerlendirmem de asla olmaz. Beklentiler kuşkusuz bizimkilerden farklı.
Sürgün konusunda ise; bize yolu da açtılar zaten, « Ülkeden gitsinler, terketsinler ve burada problem olmasınlar. Orada bitip tükenecekler zaten » dediler. Ama öyle bir kültürün içinden geliyoruz ki, öyle bir edebiyat, öyle bir dil, öyle bir politik görüş var ki… Inan biz kültür zenginliğimizin sürgünde farkına vardık. Sürgünü pozitif hale getirmek de insanın kendi elinde. İnsana dönüp, geçmişe bakıp, herşeyi sıfırdan gözden geçirmesi için bir fırsat veriyor. Kendini geliştirme, diğer ülkelerin teknolojisinden faydalanma, yapılan güzel şeyleri gözlemleme imkanı çıkıyor. Bütün bunlardan, hayalimizde yaşamak istediğimiz dünyayı çizerken bütün bunların olumlu etkileri oluyor. Geri dönünce yaşamak istediğimiz ülke modeli oluşuyor. Belki bugün kürt hareketine öncülük eden bazı siyasi hareketler bile, tam olarak biz sanatçıların istediği gibi bir ortam yaratamayabilirler, farklı bakış açıları olabilir, biz sanatçılar, herhalde duygusal düşündüğümüz için, nerede olursa olsun, birbirimizi en iyi anlayanlar oluyoruz. İşte Douarnenez’deki festivalde gözlemlediğimiz, yaşadığımız modeli, Kürdistan’a, ya da ismi ne olursa artık, Kürdistan mı olur, Kedistan mı olur (gülüşmeler)… götürebilirsek, orada yaşayabilirsek, demokratik bir ortamda birlikte yaşayabilirsek, asıl zenginlik orada ortaya çıkacaktır.
Iki Kere Kürdistan, ille de Kürdistan…
Bülent: Filmle ilgili ne söylemek istersin? Şu anda Kürdistan’da büyük bir yıkım var, savaş var. Politik açıyı parmağı göze sokmadan, kültür, müzik geleneği yoluyla ileten, ciddi bir kültür yoğunluğu olan bir filmde oynadın. Senin yaşadığın sürgün aslında birçok kürt aydınının, sanatçısının yaşadığı bir şeydi. Bir yerde senin sürgünün, ve bu film hepsini temsil eden bir sembol oluşturuyor. Kürt siyaset hareketinin kültür-sanat politikasını göz önünde bulundurduğumuzda, bize neler söylemek istersin?
Delil : Bu film benim fikrim değil. Ben kürt sanatçıları içinde sadece bir tanesiyim. Bu film için Bülent Gündüz’e teşekkür etmek gerek çünkü bu film onun projesiydi. Bu girişim de, « Popüler bir sanatçıyı alıp bir film yapayım da… » diyerek ortaya çıkmış birşey değil. Tam tersi, Bülent’in Kürt kültürünün derinliğine inip, müzik, sözlü edebiyat ve hatta politikanın temelini oluşturan dengbêjliğe eğilmesi özellikle seçtiği bir yol. Bu konuda gerçekleştirdiği ilk film de değil zaten. Daha önce Evdalê Zeynikê filmini de yaptı. Ben sanatçı olarak bu filmlerle ne yapmak istediğini çok iyi anlıyorum, siyasetçiler de çok iyi anlıyor, çünkü nereye gidilirse gidilsin, kaynak bir tanedir. Yarın öbür gün, savaş durduğu zaman, biraraya gelip oturduğumuzda ne yapacağız? Elimizde kültürümüzden, zenginliklerimizden başka ne var?
Bak, Hitler’in yaptıkları ne oldu? Katliam, soykırım… Bir de diğer yerlerdeki sanatçılara bak, mesela Rusya’daki komünizm dönemindeki mücadelenin içindeki edebiyatçılara bak. Kim nasıl anılıyor? Halkın acılarını, sıkıntılarını, yaşadıklarını, dilini, kültürünü onlar dile getirdi, dünyaya onlar tanıttı. Ermeni katliamı mesela… Kim Ermeni’leri dünyaya tanıttı? Jivan Gasparyan ve balabanı bir film müziği ile insanlara ulaştı. Müzik, sanat bu kadar etkileyici olabiliyor. Dengbêjlik de öyle.
Benin şansım Bülent’le önceden tanışmam oldu. Eskiden beri tanıyorum ve daha önceki filmine de katılmıştım. Ama film mi yapsak, ne yapsak diye konuşma bile olmadı. Ben Türkiye’ye gideceğimi söyleyince, « Bekle ben de geliyorum! » dedi. Kürdistan Kürdistan böyle çıktı ortaya. Yani aslında ona sormak lazım. Onun projesi… Ha Bülent?
Ah dur dur, aslında şunu da eklemek istiyorum. Biz kürt medyasıyla da bazı sıkıntılar yaşayabiliyoruz. « Kürdistan Kürdistan diye bir film var. Kim yapmış bunu ? Bülent, bağımsız bir yönetmen. Tek başına hareket ediyor. Delil ? O da öyle, bağımsız kürt sanatçıları… Haaa peki ! ». Ama işte sanat başka birşey. Günübirlik politika ile sanat yapmaya kalkarsak propagandadan başka şey yapamayız. Bu da sadece belli bir kesimin hoşuna gider, ki bu durumda az önce bahsettiğimiz iktidara yakın duran sanatçıların pozisyonuna düşmüş oluruz. Biz kendi içimizde bu tip bağımsız girişimlere açık olmazsak, ne sanat, ne dil, ne kültür, ne sinema ne televizyon gelişemez. Biz bunları zaten kendi içimizde de tartışıyoruz. Mesela kürt film festivalleri yapılıyor, yörede ağırlıklı olan siyasi hareket kimse o düzenliyor. ve genelde nerede güncel, popüler şeyler varsa onlar ön plana çıkarılıyor. Bu durumda da sorun oluyor. Douarnenez Festivali’ne bakın; sağcı belediye olmasına rağmen böyle bir festivali destekleyebiliyor. Önümüzdeki en güzel örnek işte. Bu belediye bugün var yarın yok ama festival devam ediyor.
Benin üzüldüğüm nokta… Kürt medyasının ilgisizliği. Adı Kürdistan Kürdistan olan bir film yapmışız, üstelik böyle bir dönemde… Bir takım riskler almışız. Filmin sadece ismi bile bir mesaj. Son günlerde isim üzerinde tartışıyorduk, Bülent’in fikriydi…
Naz: İki kere Kürdistan hem de!
Bülent : Evet! Filmin bütünlüğüne baktığın zaman, ciddi bir kültürel alt yapı üzerinde, bir insanlık trajedisini anlatıyor. « İlle de Kürdistan » mesajını vermek için Kürdistan Kürdistan ismini seçtik. Devlet-Millet anlamında değil de, bir statü sahibi olmak, ki biz bu trajedileri yaşamayalım. İnsan kendi değerlerini koruyabileceği bir statü sahibi olabildiğinde, kendi onurununu da, değerini de, kültürünü de koruyabilir.
Bir de içinde iki değer var, Egidê Cimo var ve Delil var. Egidê Cimo yaşayan kürt sanatçılarının en değerlilerinden biridir, Delil’in de üstadıdır. Onlar kürt kültürünün en güzel temsilcilerinden ikisidir. Film de zaten Egidê Cimo’ya adandı. Aslında bu bir sembol. Kürt kültürünün yaşatan sanatçılarının değerini, onlar hayattayken bilelim mesajı var burada. Bir örnek verebilirim: filmde, Egidê Cimo köye geldiğinde yapılan karşılama peygamberlere yakışır töreni benden gelen bir kurgu değil. Egidê Cimo’nun geldiği o dengbêj köyünün halkı, o sanatçıya, kendisine verilen değeri yaşarken göstermek istemesinden kaynaklanıyordu.
Özetle, dengbêj geleneği ile, yüzyıllardır nesilden nesile taşınan sözlü kürt edebiyatı Kürdistan’ın ta kendisidir, ve Egidê Cimo sanatçı olarak, Kürdistan’ın ta kendisidir. Iki kere Kürdistan dememizin nedeni de hem kültürel hem politiktir.
Kürdistan Kürdistan, Douarnenez Film Festivali ile birlikte 30 festival yaşadı. İçlerinde en iyi yönetmen, en iyi müzik, en iyi yabancı film dallarında olmak üzere 8 ödül aldı. Eylül başında da Kosova’da olacağız. Türkiye’de bazı arkadaşların ricası ile bir kaç festivale yolladım ama kabul edilmedi. Ben de rest çektim. Bunu da mağdur rolüne bürünmek için söylemiyorum. Ben başı dik, alnı açık, bağımsız bir sanatçıyım. Hiç sorun değil. Ne yaptığımızı çok iyi bilerek, kendi şartlarımızla, Delil de ben de bütün kişisel imkanlarımızı ortaya koyarak böyle bir şey yaptık. Zaten ticari hedeflerimiz, ya da rüzgarı sırtımıza almak gibi bir amacımız olsa, başka film yapar, adını da Kürdistan Kürdistan koymazdık. Değişik topluluklarda, gözlerdeki parıltı, sevgi gösterisi, ve özellikle mesajımızın algılanması gibi dönüşler bize yetiyor. Bizim için de önemli olan bunlar. Ruhunu, sanatını iktidarlara satan sanatçılar gibi değil yani… Bu savaş elbet bir gün bitecek. Kalacak olan o sanattır, ezgilerdir. Kim olursan ol, Ermeni ol, Kürt ol, varlığın kültür birikimini omuzlarına koyabileceğin gençlerle devam edecektir, ve o halk ancak o zaman halk olmaya devam edecektir. O yüzden her bijî Kürdistan.
Naz: Bu bütün halklar ve kültürler için geçerli öyle değil mi?
Bülent: Evet, bunun milliyetçilikle, dinle, sözümona ırkla alakası yok. Sanatın dili evrensel değil mi? Bu festivalde de bu evrenselliği gördük. Delil iki gün önce konser verdi. Bretonlar gelip, bizimle dans ettiler.
Sanatın birleştirici gücü
Naz: Sadece dans olsa… Delil, sen buraya yalnız geldin. Ben seni sahnede bir grupla görünce şaşırdım. Müzisyen arkadaşlarınla geldiğini sandım. Kırk yıldır beraber çalıyor gibiydiniz. Sonradan öğrendiğime göre, bütün hepiniz burada karşılaşmışsınız ve prova bile yapmadan çalmışsınız. İnanılmazdı!
Delil: Evet hiç çalışmadan ortaya spontane olarak çıkan bir oluşumdu
Bülent: Sanatın birleştirici gücü de burada çıkıyor işte ortaya. Sanatın hayatı yönlendirici yönü. Maalesef bazı ülkelerde hayata politika yön vermeye çalışıyor. Sanatçılara biraz söz versek, ön plana çıkarsak, yaşamı daha iyi öğreneyeceğiz. Bir de bütün siyasetçiler için, özellikle kürt siyasetçileri için de birşey söylemek istiyorum. Savaş biz olduk olalı var oldu, hiç bir zaman da bitmedi. Her ne olursa olsun, üstümüze bombalar da yağsa, biz film festivallerimizle, edebiyat, tiyatro çalışmalarımızla var olmak zorundayız. Bu konuda gençlere cesaret vermek, yol açmak gerekiyor. Siyasetçiler, gelip sanat yapsınlar demiyorum, kendi işlerini yapsınlar ama kürt sanatçılara gereken hakkı vererek. Bir cumhurbaşkanı yanına sanatçıyı aldığı zaman, kendisine değer kattığını düşünmeli. Halbuki bizde, bir film gösterimi için bile vekil getirme peşinde koşuluyor. Bunlar bana ters geliyor, çirkin geliyor. Vekil rock star gibi değil, destek için gelmeli. Filmi seyretsin, destek versin, kitabı okusun, okumaya teşvik etsin… Biz ödül alıp, ya da reddedip bir şekilde siyasete ivme katıyoruz. Siyasetçilerin de sanata katacağı bir ivme var aslında. Biz de bunu bekliyoruz. Mücade değişik yollardan sürdürülüyor ama karşılıklı destek şart.
Bizim de politik görüşlerimiz var, oy verdiğimiz partiler var. Ama yeri geldiğinde eleştirebilmeliyiz. Dünyanın bütün mücadeleleri sanatla, müzikle, edebiyatla desteklenmiş. Sanatın böyle bir gücü var. Sanat siyaset üstü birşey. Bütün aydınlar, sanatçılar bağımsız olmalı. Partiler içinde kalırsan hem bağımsızlığını yitirirsin, hem de sanatçı olmak isterken militan olmaktan öte gidemezsin.
Bülent söyleşimiz sırasında Eylül başında 9. Fest Film Kosova “Hyjnesha në Fron” için Kosova’da olacağını belirtmişti. Heyecenla haber bekliyoruz.
5 Eylül EK :
Kurdistan Kurdistan’a bir ödül daha!
Tarihi kültürel miras ödülü !
Kutluyoruz!