La dias­po­ra kurde, en Europe et ailleurs, se mobilis­era ce same­di 13 août un peu partout dans les grandes villes, pour attir­er l’at­ten­tion sur le sort du pris­on­nier poli­tique kurde le plus emblé­ma­tique de Turquie, Abdul­lah Öcalan.

Il est l’un des fon­da­teurs et le dirigeant du Par­ti des tra­vailleurs du Kur­dis­tan (PKK), organ­i­sa­tion con­sid­érée comme ter­ror­iste par la Turquie, les États-Unis et les Etats de l’U­nion européenne, entre autres.

Après avoir été cap­turé au Kenya au cours d’une opéra­tion menée con­join­te­ment par les ser­vices secrets turcs, améri­cains et israéliens, il a été jugé pour trahi­son à la nation (d’après la loi 125 du code pénal turc) et con­damné à mort pour avoir fondé et dirigé une organ­i­sa­tion armée con­sid­érée comme ter­ror­iste. La peine fut com­muée en prison à vie en 2002 lorsque la Turquie abolit la peine de mort dans la per­spec­tive de son adhé­sion à l’U­nion européenne.
Depuis, il est tou­jours détenu en isole­ment sur l’île-prison d’İmralı où, selon ses avo­cats, il subit régulière­ment des agres­sions et pres­sions divers­es. Cette sit­u­a­tion a été dénon­cée notam­ment par Amnesty Inter­na­tion­al et le Comité européen pour la préven­tion de la tor­ture et des peines ou traite­ments inhu­mains ou dégradants.

Depuis le coup d’E­tat man­qué, et alors que déjà depuis de nom­breux mois plus aucun con­tact n’é­tait autorisé avec Abdul­lah Öcalan, on peut dou­ble­ment s’in­quiéter de son sort. Des témoignages indi­queraient en effet qu’il était une cible poten­tielle lors du putsch man­qué, et les paroles récentes d’Er­do­gan, qui men­ace d’ac­centuer la répres­sion envers son par­ti PKK, en font une carte provo­ca­trice de plus en direc­tion des pop­u­la­tions kur­des dans la manche du régime AKP. On sait égale­ment que la récente “union nationale” se fait con­tre le mou­ve­ment démoc­ra­tique kurde.

On con­naît l’at­tache­ment tout par­ti­c­uli­er du front kurde pour ce leader poli­tique dont le par­cours per­son­nel en prison a con­tin­ué à influ­encer la réflex­ion poli­tique, et le rôle décisif qu’il joua dans l’adop­tion de « tour­nants » poli­tiques qui aboutirent aux thès­es sur le con­fédéral­isme démoc­ra­tique, l’au­tonomie, la ques­tion fémin­iste, la place de l’écologie…

Même si ces inflex­ions poli­tiques majeures n’ont pas encore totale­ment irrigué l’ensem­ble du mou­ve­ment kurde, et qu’il reste bien du chemin à par­courir, y com­pris dans les courants de « gauche » qui appuient en Europe la dias­po­ra et freinent sou­vent par euro­cen­trisme ses évo­lu­tions sur les ques­tions « nationales » et « insti­tu­tion­nelles » en par­ti­c­uli­er, la pen­sée poli­tique d’Ab­dul­lah Öcalan apporte à l’in­ter­na­tion­al un dépasse­ment des gauch­es marx­istes révo­lu­tion­naires « tra­di­tion­nelles », et une rup­ture heureuse d’avec les relents stal­in­iens et bureau­cra­tiques qui per­sis­tent encore à gauche.

Ce n’est pas par hasard, et c’est en toute logique, que nom­bre de courants lib­er­taires anar­chistes se retrou­vent aujour­d’hui pour soutenir le proces­sus engagé au Roja­va, ini­tié par le mou­ve­ment kurde et les compagnon/es d’Ab­dul­lah Öcalan. Ce proces­sus est riche d’échanges et de débats, et en est à son commencement.

Par ailleurs, toutes les chances pour un proces­sus de paix en Turquie passent oblig­a­toire­ment par la reprise des pour­par­lers avec ce leader recon­nu, et en pre­mier lieu par la fin de sa mise au secret.

A min­i­ma, ses avo­cats, famille, amis et cama­rades veu­lent obtenir un con­tact et une ren­con­tre le plus rapi­de­ment possible.

C’est donc pour appuy­er cette demande, la pop­u­laris­er, s’adress­er aux dif­férents gou­verne­ments, et en sou­tien des démarch­es entre­pris­es en Turquie même, que le mou­ve­ment kurde appelle à des rassem­ble­ments ce samedi.

Nous vous appelons à soutenir et apporter votre aide aux dif­férentes man­i­fes­ta­tions qui ont lieu à : Köln, Düs­sel­dorf, Dort­mund, Han­nover, Ham­bourg, Bre­men, Berlin, Franc­fort, Stuttgart, Münich, Nurem­berg, Mannheim, Bern, Bâle, Zurich, Genève, Mar­seille, Lyon, Paris, Rome, Japon, Brux­elles, Ams­ter­dam, La Haye, Stock­holm, Oslo, Helsin­ki, Cana­da, Angleterre, Aus­tralie et Copen­h­ague afin d’attirer l’attention de l’opinion publique inter­na­tionale sur les mas­sacres au Kur­dis­tan, d’exposer la poli­tique de géno­cide de l’Etat turc face à notre peu­ple, pour la lib­erté du leader kurde Abdul­lah Öcalan et pour pro­test­er con­tre l’oppression.

Rap­prochez-vous des asso­ci­a­tions, cen­tres cul­turels, représen­ta­tions kur­des présentes près de chez vous, ils vous com­mu­ni­queront lieux et dates. Au pire, faites une recherche inter­net… Nous ne pou­vons vous com­mu­ni­quer que ce qui nous a été transmis.

Bor­deaux :  same­di 13 août à 17 h place de la Bourse.

Paris :  13 Août 2016 à 15 h place de la République

Mar­seille : 13 août à 14 h Haut Canebière (Réfor­més)

 

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