Şer­min Soy­dan, jour­nal­iste de l’agence d’information DIHA en prison depuis le 14 mai, risque la perpétuité.

Suite à la pub­li­ca­tion d’un arti­cle inti­t­ulé « Le doc­u­ment secret de l’opération à Gev­er », où elle relayait les détails des opéra­tions mil­i­taires menées à Yük­seko­va (Gev­er en kurde), la jour­nal­iste de l’agence d’information DIHA Şer­min Soy­dan a été placée en garde-à-vue le 14 mai.

Accusée de « dif­fuser des infor­ma­tions men­songères, notam­ment sur l’utilisation des armes au phos­pho­re par l’Etat, inciter le peu­ple à la rébel­lion et être mem­bre d’organisation ter­ror­iste », Şer­min avait été arrêtée à Van, et elle était à l’époque une des 13 jour­nal­istes empris­on­nés de l’a­gence DIHA.

Selon la pub­li­ca­tion du 20 juil­let 2016, TGS (Le Syn­di­cat des Jour­nal­istes de Turquie), 35 jour­nal­istes sont en prison dont 11 de DIHA ain­si que  Zehra Dogan de JINHA.

Vous pou­vez attein­dre la liste, sur le site du TGS, ICI.

La pre­mière audi­ence de Şer­min se déroulera le 10 août, à Hakkari.

Le réquisi­toire de 21 pages, pré­paré par Murat Şahin, se focalise sur l’activité jour­nal­is­tique de Şer­min. Selon le Pro­cureur, « Elle a dif­fusé des infor­ma­tions sans fonde­ment, don­nant à la Turquie une mau­vaise image au yeux de l’opinion publique dans le pays et à l’international, et provo­quant la réac­tion de la pop­u­la­tion de la région », « Elle court après les infor­ma­tion qui cri­tiquent l’organisation de la Police qui procède selon les déci­sions pris­es par les autorités con­cernés, afin de con­tr­er les activ­ités de l’organisation KCK/PKK ». Le Pro­cureur inter­prète une con­ver­sa­tion lors d’un appel télé­phonique que Şer­min a effec­tué, afin de pren­dre des infor­ma­tions auprès d’un de ses con­tacts, sur une attaque ciblant le com­mis­sari­at de Beyso­sun, « Soy­dan, une fois qu’elle a obtenu les infor­ma­tions, a ri lors de la con­ver­sa­tion et elle sem­blait heureuse d’ap­pren­dre une telle nouvelle. »

Une autre con­ver­sa­tion télé­phonique lors de laque­lle l’information sur l’utilisation des armes à phos­pho­re est divul­guée, a été qual­i­fiée dans le réquisi­toire comme pou­vant « Provo­quer des réac­tion dans l’opinion publique, con­tre l’Etat, et inciter le peu­ple à l’agitation »

Şer­min risque la per­pé­tu­ité pour « obten­tion des doc­u­ments secrets con­cer­nant la sécu­rité de l’Etat » et « mise en dan­ger des moyens de guerre de l’Etat », de trois à huit ans de prison pour « être mem­bre d’organisation ter­ror­iste », et de 5 à dix ans de prison pour « soutenir et aider une organ­i­sa­tion terroriste ».

#Gazete­ci­lik­SuçDegildir #LeJour­nal­is­meN­Est­Pa­sUn­Crime #Jour­nal­is­meN­Est­Pa­sUn­Crime
Lire l’ar­ti­cle : Le jour­nal­isme n’est pas un crime

Dif­fuser de telles infor­ma­tions va bien­tôt sans doute prêter le flan à des accu­sa­tions de “rup­ture d’u­nité nationale”, si on n’y prend garde. Les “gar­di­ens de la démoc­ra­tie”, qui depuis peu élar­gis­sent leurs rangs plus à gauche, ne man­queront pas de nous le rappeler…


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