Mardi soir, lasse des journaux télés perroquets, je zappe encore les chaînes.
Intriguée par des images de gens fouillant dans une poubelle, je m’attarde un moment sur ces infos “poubelles” de la chaîne ATV. Au milieu du reportage, ma petite-fille qui était en train de picorer des graines de tournesol sur le canapé en regardant l’écran d’un œil, se jette par terre en rigolant. Elle se roule littéralement par terre, morte de rire…
Quand elle se calme enfin, elle m’explique. Alors je vous explique à mon tour.
15 jours après le coup d’Etat raté attribué à la confrérie Gülen, déclarée organisation terroriste, et la purge qui s’est suivie (et qui continue), les médias “voix de son maître” sont toujours à l’affût de la moindre “preuve” accusant la confrérie Gülen, pour légitimer les pratiques de l’Etat.
Et ma parole, ils en trouvent, des preuves…
Vidéo extraite du journal télévisé du 2 août à 21h18
[Désolée ette vidéo a été supprimé depuis… ]
La correspondante de la chaîne ATV s’exprime :
“Dans les déchets que l’organisation terroriste a laissés dans ces poubelles, il y a des notes intéressantes. Voilà par exemple, dans les pages d’un cahier. On peut voir des codes qui semblent concerner le coup d’Etat. Voyez-vous au-dessus, c’est écrit ‘triche’, mais dans ces notes, il se trouve des choses utilisées lors de la tentative du coup d’Etat. Regardez, comme ‘santé et armes’, ‘santé et armures’, ‘armes’, ‘météo’, ‘hélicoptères’, ‘motos’…”
Ensuite, elle tend le micro à un des hommes qui passent la poubelle au peigne fin : « Tayyip Erdogan nettoie tout ça, si le Dieu le veut bien » ajoute-t-il…
La correspondante a fait son boulot avec enthousiasme, et la chaîne diffuse avec zèle… Sauf que là, comme ma petite-fille me l’apprend, il s’agit des “codes de triche” d’un jeu vidéo : GTA IV ! Et d’ailleurs si vous regardez bien, c’est écrit sur la liste en grandes lettres.
Zut alors, c’est ballot, c’est déjà passé à l’heure de grande écoute…
Comme je disais dans ma chronique précédente votre Gorafi n’a pas de pain à gagner en Turquie.
Comment vont grandir ma petite-fille, nos enfants, dans cet asile de fous “alliés” qu’est devenu notre pays ?