“Komîna fîlm a Rojava” a été crée pour faire revivre le cinéma au Rojava, pour le public et pour que le cinéma de création revive, en relation avec le monde entier.
Voici des extraits de leur charte :
Sans oublier le souvenir du massacre d’Amuda Cinema, et sachant que la seule façon de faire revivre cette mémoire sera le travail cinématographique, cette commune a été établie.
Tous nos cinéastes amis devraient savoir que l’art et l’esthétique ne peuvent survivre dans un endroit où la liberté de pensée et d’expression ne sont pas disponibles…Notre commune a été créée afin de soutenir et d’aider nos amis travailleurs du cinéma , à l’intérieur et à l’extérieur du Kurdistan syrien. Et Afin de produire des longs métrages et des documentaires et projeter celles déjà produites pour notre peuple.
Donc, quiconque veut faire librement un film, devrait venir au Kurdistan syrien. En Kurdistan syrien, celui qui veut faire un film, doit rencontrer Film Commune Kurdistan syrien.
Nous ne permettrons pas au cinéma, d’être réduit à devenir un outil industriel, ou un objet consommable et épuisable. Les places de nos villages deviendront nos centres de culture et d’art. Nos usines et nos restaurants deviendront les salles de cinéma. Nos rues animées seront nos films, ensembles.
Faire renaître le Cinéma dans un territoire en guerre est une gageure qu’a relevé Komîna fîlm. D’abord pour projeter des films, et le choix de Chaplin pour les enfants et les plus grands pour démarrer a un sens. Certes, derrière l’imagerie du sourire retrouvé des enfants, il faut être conscient qu’il s’agit d’un choix politique, et que les moyens récoltés pour ces actions visent à souder les populations, et à redonner un peu de bonheur et d’art, là où les préoccupations de survie sont dominantes. Comment pourrait-il en être autrement ?
Le premier film produit par Komîna fîlm a Rojava, “Roza — Welatê Du Çeman” (Roza, la terre de deux rivières) dont vous pourrez trouver le trailer sur leur site, apparaît comme un film très militant, au raz de la lutte politique et de la lutte armée, c’est un documentaire. Il explore le processus de révolution au Kurdistan syrien, avec des portraits d’Assyriennes, Kurdes, Arabes. Ces peuples sont soumis aux attaques d’ISIS, et pourtant ils tentent de construire un système communautaire avec l’autonomie démocratique comme fil à plomb. Le documentaire montre aussi les effets de la guerre sur la vie des gens.
Halide Cebe, son réalisateur, rappelle que son sujet et son objectif est d’exalter “le projet d’autonomie démocratique pour la Turquie et le Moyen-Orient”. La sortie devait être simultanée au Rojava et au Kurdistan turc… Il était programmé au festival d’Istanbul le 8 mai dernier, et à l’ouverture du “Festival de cinéma du travail” de Diyarbakır le 1er mai.
La résurrection d’un Cinéma, surtout en zones de guerre, mérite d’être signalée et soutenue. Si les urgences politiques poussent à produire des “documentaires d’éducation populaire”, souhaitons que des productions de “fictions”, même si le contexte les déterminera inévitablement, fasse renaître de nouveaux réalisateurs, ou stimulent des réalisateurs existants au Rojava.
Ne manquez surtout pas cette année en août, le 39e “Festival de cinéma de Douarnenez” (France), du 19 au 27 août prochain, consacré cette année aux “Peuples de Turquie”. Kedistan y sera présent durant toute la semaine. Vous pourrez y visionner aussi des films kurdes, et rencontrer des réalisateurs.
Rendez vous sur leur site… Nous publierons aussi prochainement le programme complet.
Mais pour le moment, place à cette courte vidéo sur la préparation d’une séance du “Kid”, par Komîna fîlm.
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