Le Mouvement International des Femmes Kurdes organise une conférence non-mixte de Jinéologie, “la science de la femme”, le 25 juin au Palais des Congrès à Paris.
(Attention : la Conférence avait été programmé initialement pour les 25/26 juin à l’Université Paris VIII. Dates et lieu sont changés)
Qu’est-ce que la jinéologie ?
Un concept lancé par les femmes kurdes, pour toutes les femmes…
Jin en kurde veut dire femme. On y trouve un rapprochement, entre gyné, femme en grec et jiyan, vie en kurde. Et logos en grec veut dire parole, raison.
Une méthode de recherche qui ne prendrait pas en compte la réalité des femmes, qui ne mettrait pas la femme au centre de ses préoccupations ne permettra jamais de développer une véritable lutte pour la liberté et l’égalité.
Voilà un extrait de texte d’un leader politique kurde bien connu.
En accord avec cette affirmation, et surtout avec le fruit d’une longue pratique de lutte, les femmes kurdes ont lancé cette réflexion et voulu lui donner un nom.
Elles proposent une nouvelle vision de la vie en société, par la mobilisation de tous les instants, mais aussi par la réflexion théorique. Elles pensent qu’une science au féminin est donc indispensable pour la libération des femmes. Elles, qui revendiquent d’être à l’origine des civilisations démocratiques, sont entrées en résistance face aux forces qu’elles jugent incapables d’améliorer la condition des femmes et de répondre aux problèmes rencontrés par les femmes au quotidien. Elles visent à la fois le patriarcat et la société capitaliste qui s’en accommode si bien et l’a a bien des égards renforcé.
La KJK (Communauté des Femmes du Kurdistan), à l’origine du mouvement, avec la « jinéologie », se porte à la pointe d’une lutte révolutionnaire dans le domaine des sciences sociales, en s’affranchissant tout autant d’une vision purement sexiste et en se donnant la possibilité d’appréhender de façon différente la démographie, la politique, l’éthique, l’esthétique, la philosophie, l’histoire, l’écologie, la santé et l’éducation. Elle veut concevoir la relation femme-homme, dans d’autres registres, dépassant la relation des sexes :
Nos revendications font référence aux croyances mythologiques de nos mères qui vouaient un véritable culte à la déesse sumérienne Inanna, pour avoir su résister aux dieux qui s’étaient appropriés les arts et les sciences.
Notre culture fait référence à la déesse Aphrodite, à Hatice et Fatma, à Hypatie [mathématicienne et philosophe néoplatonicienne du IVe siècle], mais aussi à toutes celles qui ont guidé nos recherches scientifiques et philosophiques comme Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontai, Emma Goldman, Marie Curie…
Notre résistance portera dans l’Histoire les noms de Beritan, Zilan, Sema, [combattantes du PKK tuées au combat], Sakine Cansiz-Sara [assassinée à Paris avec Rojbîn et Leyla] et Arin Mirkan [combattante kurde syrienne tuée en défendant Kobanê].
Et celui de nos trente années de lutte pour la liberté contre la civilisation capitaliste.
[D’après l’article publié sur Amités kurdes de Bretagne]
Pour le consulter/sauvegarder cliquez ICI
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N’hésitez pas à prendre contact via la même adresse mail.
PLANNING
de la journée du Samedi 25 juin 2016
(nous communiquerons le planning dès qu’il sera disponible)
Notez qu’un week-end mixte de conférence sur la confédéralisme démocratique et la jinéologie est organisé :
les 11 et 12 juin au Centre Démocratique Kurde de Paris.
Les étudiants, jeunes, associations, organisations souhaitant y participer peuvent contacter, par message privé sur la page Facebook de l’Union des Étudiants Kurdes de France.
Image à la une :
Dessin de la journaliste Zehra Dogan, couverture du 1er numéro de la revue trimestrielle “Jineoloji” (Mars — avril- mai).