Nusaybin, district de Mardin, a été encore bombardé par les avions de l’armée de l’air turque.
Les forces armée de l’Etat qui ont eu pas mal de pertes au sol, durant leur tentative de soumission de Nusaybin avaient déjà bombardé la ville, le 11 mai, particulièrement le quartier Alika, à quatre reprises. Aujourd’hui, c’est le quartier Fırat qui a été ciblé à partir de 15h45. Les journalistes présents à Qamishlo, qui se trouve près de Nusaybin, à l’autre côté de la frontière, (Rojava) pour couvrir la campagne « Non au silence » ont été témoins des bombardements et les ont enregistrés.
La Coordination du YPS (Yekîneyên Parastina Sivîl — Unités de protection civile) précise dans un communiqué que des armes chimiques ont également été utilisées :
“Il a été constaté que ces armes chimiques, provoquent des brûlures sur les corps et une une forte odeur se dégage. Les quartiers, notamment Gelhat, Alika intensivement, sont sous les tirs de chars, mortiers obus et armes à phosphore.”
La directive de “tirer et bombarder à distance”, avait déjà été donnée face à la résistance des quartiers, empêchant l’offensive de pénétrer plus avant. Déjà, le 11 mai dernier, l’utilisation de l’aviation pour les “sièges” avait marqué un nouveau tournant. Cette fois, cela risque de devenir une habitude, les frappes étant ainsi plus “destructrices” en vie humaines, bâtiments et abris.
Avec la levée de l’immunité parlementaire de l’immense majorité des députés du HDP, c’est une preuve de plus que le régime n’est pas prêt d’abandonner ses tentations génocidaires et sa volonté de faire disparaître combattants et représentants politiques kurdes, au prix de victimes civiles en masse, comme c’est le cas depuis presque un an déjà.
L’option militaire perdure et se renforce, et on ne peut blâmer le PKK de riposter et de faire des morts dans les rangs des forces de répression. Les forces de protection de la ville résistent elles aussi avec beaucoup de ténacité et tiennent en échec la deuxième armée de l’Otan, justement freinée par les pertes humaines, qui constituent un prix politique qui à terme pourrait devenir plus compliqué à gérer.