Depuis une dizaine d’années, construire est un des éléments clés de l’économie turque, et un mot à la bouche de tous les politiciens. Et c’est aussi celui qui génère corruption, pots de vin, profits en béton, destructions irrémédiables…
Les immeubles TOKI s’élèvent dans toutes les villes, s’emparent de quartiers entiers avec des projets de gentrification, sous les étiquettes de “transformation urbaine” ou “réhabilitation”.
Dans les grandes villes notamment à Istanbul, centre commerciaux, quartiers d’affaires, résidences, poussent comme amanites. Les dernières parcelles sont toutes convoitées par des promoteurs, qu’elles soient derniers carrés de verdure, lieux historiques, ou quartiers populaires anciens… Des projets géants à faire honte aux promoteurs de l’Aéroport de Nantes, et ambitieux à la hauteur de la folie mégalomaniaque de Tayyip Erdogan voient le jour… malgré la lutte des habitants, des organisations de la société civile, et des corporations comme la chambres des architectes, urbanistes, ingénieurs, qui ne cessent de les combattre.
Et l’on sait même maintenant que ce secteur là est tout aussi intéressé à la campagne de “purification ethnique” des villes à l’Est, puisque le premier ministre en personne a annoncé des “reconstructions” après investissements, qui feront qu’on ne reconnaîtra plus ces “zones purifiées”, qui deviendront “enfin touristiques”.
Le caricaturiste Selçuk Erdem souligne les propos du Président Erdogan : “Un pays où le secteur du bâtiment n’existe pas, ça veut dire qu’il est fini. On ne va tout de même pas vivre sous des tentes?”
Panneau :
Vous êtes priés de vous excuser
pour le dérangement que vous effectuez sur la construction
Quant à Öznur Kalender, elle nous annonce que le promoteur Ali Agaoglu, voudrait quitter la Turquie. Ali Agaoglu, est un “homme d’affaires” proche de l’AKP dont on voit le nom sur une grande partie des projets ambitieux et destructifs. Tout comme Mehmet Cengiz que nous avions entendu exprimer clairement ses objectifs, enregistrés lors de l’affaire des écoutes téléphoniques en fin 2014 : « On va niquer la mère de cette nation !».
Dans le dessin d’Öznur Agaoglu annonce à son tour, ses projets d’avenir :
J’ai détruit toutes les forêts, il est temps de partir
Traductions & rédaction par Kedistan. | Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Kedistan en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail des auteur(e)s et traductrices/teurs. Merci.
Kedistan’ın tüm yayınlarını, yazar ve çevirmenlerin emeğine saygı göstererek, kaynak ve link vererek paylaşabilirisiniz. Teşekkürler.