Voici une vidéo témoignage d’un com­bat­tant étranger qui bal­aie toutes sortes de ques­tions, au delà des mytholo­gies que l’on pour­rait con­stru­ire sur les YPG. La pub­li­ca­tion de cette vidéo com­plète les “chroniques du front”, par un regard dont l’an­gle est davan­tage politique.

Qu’est-ce qui peut pouss­er un mil­i­tant “ant­i­cap­i­tal­iste” à rejoin­dre les com­bat­tants kur­des au Roja­va ? La démarche repose-t-elle sur l’idée que les com­bats au Moyen Ori­ent agis­sent comme une “charnière” poli­tique et sont insé­para­bles des luttes ici ? Ou le “roman­tisme révo­lu­tion­naire” ici en Europe, noyé par la con­som­ma­tion et l’in­di­vid­u­al­isme, agit-il comme ressort d’en­gage­ment pour le restaurer ?

Autant de ques­tion­nements “en l’air” qui de fait s’ef­facent et pren­nent une dimen­sion bien plus con­crète dans les pro­pos de cette vidéo.

Les images du “com­bat­tant”, des “héros et mar­tyres”, comme celles, par­fois sex­istes, des “jolies com­bat­tantes en uni­forme”, pub­liées ici sur les réseaux soci­aux, dans des pub­li­ca­tions papi­er, con­tribuent à reli­er entre eux des roman­tismes révo­lu­tion­naires qui iraient des brigades inter­na­tionales espag­noles, en pas­sant par l’i­cone du Che, jusqu’aux Pesh­mer­gas et YPG, pour faire rapi­de. Ces dif­férents con­textes poli­tiques, qui ont fort peu de liens entre eux, par­lent ain­si de “lutte armée inter­na­tion­al­iste” et pour­raient faire oubli­er que der­rière cette “défense for­cée et con­trainte”, il existe des pro­jets poli­tiques et des proces­sus de change­ment pour y par­venir, aux antipodes du fusil et de la kalach­nikov. Inter­roger un com­bat­tant pour le faire par­ler de poli­tique, c’est vouloir repar­ler des buts et non des moyens, con­traints par la guerre et ses insti­ga­teurs, dont nos gou­verne­ments respec­tifs sont les sou­tiens intéressés. C’est aus­si l’en­ten­dre expli­quer que même dans le com­bat armé, l’or­gan­i­sa­tion com­bat­tante obéit aux lois de l’avenir com­mun pour la paix, et non à celles de la guerre et du militarisme.

Pour des raisons évi­dentes, le mil­i­tant ne tient pas à être recon­nu dans l’en­vi­ron­nement qu’il a lais­sé ici, pour pro­téger ses proches de toutes sol­lic­i­ta­tions inop­por­tunes, voire de dif­fi­cultés que créeraient les autorités poli­cières. Mer­ci à Raphaël Lebru­jah, qui fait par­tie des auteurs invités réguliers de Kedis­tan et auteur de cette vidéo qui l’in­tro­duit ainsi :

Lors de mon voy­age récent au Roja­va, j’ai réal­isé cette vidéo sur place avec un com­bat­tant étranger que j’ai inter­viewé. Cette vidéo détaille en par­tie le fonc­tion­nement interne des YPG, tel qu’il est perçu  par l’un de ses mem­bres étrangers”.

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