Reza Zarrab, c’est le nom clé dans l’affaire de corruption qui revenait à la lumière du jour le 17 décembre 2014, par le biais des enregistrements téléphoniques. Il a été arrêté aux Etat Unis le 19 mars dernier.
Avec l’homme d’affaires Reza Zarrab, 4 ministres de l’AKP de l’époque, Muammer Güler, Egemen Bağış, Zafer Çağlayan et Erdoğan Bayraktarainsi que le directeur du Halkbank avaient été impliqués. De très grosses sommes d’argent plein des coffres et des “boîtes à chaussures”, et des lingots d’or avaient été saisies au domicile du banquier, de Reza et des fils de trois ministres.
Il n’y a pas eu de suite. L’opération ayant été considérée comme « tentative de coup d’Etat » qui aurait été organisé par « l’Etat parallèle », dirigé par Fetullah Gülen, ex ami, et actuel ennemi number one d’Erdoğan. l’appellation de “Coup d’Etat” bien sûr ne visait pas les détournements, mais la soudaine opération “mains propres” de la justice, à l’encontre de leurs auteurs.
L’enquête a été précocement terminée, après un changement de Procureur, mutation des policiers qui avaient exécuté ses ordres et condamnation de certains journalistes…
Le meilleur, l’argent saisi, a été rendu à leurs “propriétaires” et avec les intérêts s’il vous plait. C’est sans aucun doute une partie qui se baladait en placements véreux aux Etats Unis.
Reza, homme d’affaire, au top de la “réussite” à 32 ans, a tout pour être heureux. Marié à Ebru Gündeş, une chanteuse turque, il est bien aimé d’Erdoğan et de sa clique. A l’époque des accusations, Erdoğan l’avait clairement qualifié de « bienfaiteur » et Muammer Güler, alors Ministre d’intérieur, avait déclaré qu’il était « prêt à se coucher devant lui » si la justice l’inquiétait… En juin 2015, il était récompensé comme meilleur homme d’affaires, et a reçu le “prix de l’exportation” des mains de ministres même.
Reza Zarrab de nationalités iranienne et turque, sous le nom de Rıza Sarraf, et deux Iraniens, Hossein Najafzadeh et Camelia Jamshidy sont mis en examen aux USA. Ils sont accusés de fraude, violation de l’embargo, blanchiment d’argent et fraude bancaire, impliquant la compagnie nationale iranienne de pétrole, la banque Mellat, ainsi que plusieurs sociétés installées en Turquie. Il est question des transactions de centaines de millions de dollars au profit de la banque Mellat.
Les deux acolytes sont actuellement en liberté, mais Reza Zarrab a été arrêté dès son arrivée à Miami, et reste derrière les barreaux après son passage devant le tribunal fédéral. Il risque jusqu’à 75 ans de prison.
Enfin, c’est peut être mieux ainsi pour Reza, car Babek Zencani son associé, jugé depuis 3 octobre 2015 en Iran, pour avoir causé des dommages à l’Etat d’un montant de 2, 8 milliards de dollars, a étécondamné à mort le 6 mars dernier.
Reste à savoir, si les bras de certains sont assez longs pour que le dossier soit classé sans suite, et que le Procureur américain Preet Bharara et les policiers qui ont fait l’arrestation soient mutés.
“Allo, ici le Sultan Erdoğan”.…
Image à la une : arrestation de Reza en 2014
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