Dans plusieurs villes du Sud-Est de la Turquie, des dates bien pré­cis­es avaient été retenues pour les célébra­tions de Newroz. Depuis plusieurs jours, les pré­fec­tures et gou­verneurs annonçaient l’interdiction des célébra­tions de Print­emps, ville après ville.

Seule la date du 21 mars est autorisée pour Diyarbakır.

Aujourd’hui 17 mars, le Newroz devait com­mencer dans les villes sous cou­vre-feu et en résis­tance comme Sil­van, Şır­nak, Nusay­bin ve Yük­seko­va, mais encore à Bingöl, Cey­lan­pı­nar, Elazığ, Erz­in­can, Erzu­rum, Gev­er, Halfeti, Kars, Kozluk, Muş…

Mal­gré les inter­dic­tions les pop­u­la­tions se rassem­blent, comme à Sil­van, com­mune de Diyarbakır. Plus de mille per­son­nes se sont réu­nies dans le parc Kaniya Nar­in, lieu tra­di­tion­nel de Newroz.

Les célébra­tions ont com­mencé sous la sur­veil­lance des blind­és et canons à eau posi­tion­nés autour du parc. Le Co-Prési­dent du HDP Sela­hat­tin Demir­taş, lors d’une prise de parole a souligné qu’ “il y aura tou­jours des résis­tants qui lut­teront con­tre les tyrans.” et qu’ “il ne fal­lait pas lâch­er la lutte, quelque soit la dif­fi­culté des con­di­tions d’aujourd’hui où il y a des morts.” Demir­taş a égale­ment, con­damné l’attentat d’Ankara, de nouveau.

Après la prise de parole, le feu de Newroz a été allumé et les célébra­tions ont continué.

C’est juste à la fin, alors que le véhicule du HDP quit­tait les lieux, se dirigeant vers le cen­tre de Diyarbakır, que les canons à eau se sont mis en marche… Les jeunes se trou­vant dans la foule, ont répon­du en lançant des pierres.Alors les blind­és ont envoyé des grenades lacrymogènes.

Un polici­er en civ­il, a quit­té son véhicule et a arrêté un jeune de 14 ans, après l’avoir molesté. Ses col­lègues se trou­vant dans le même véhicule ont voulu arrêter un autre jeune, mais la pop­u­la­tion les en ont empêchés. Suite à la réac­tion con­tes­tataire de la foule, un des policiers a tiré son arme, en menaçant « Venez, venez, je vais tir­er !».

Les jeunes se sont dis­per­sés dans les rues adja­centes, et le le cli­mat élec­trique s’est rel­a­tive­ment calmé.

Le Newroz n’est, bien enten­du, pour les Kur­des, pas qu’une fête de Print­emps, mais a tou­jours été un sym­bole cul­turel fort de résis­tance, d’au­tant qu’il a été nié et réprimé par l’E­tat turc depuis bien longtemps.

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