Après les visites d’observation, les journalistes qui ont apporté leurs témoignages, les délégations rendent chacune leur rapport.
Voici un résumé du rapport du DBP (Parti des Régions Démocratique) publié le 13 mars dernier.
Les constats du rapport:
- 300 morts dont des civils, bébés et personnes âgées.
- Suite au tirs de mortiers depuis les chars positionnés sur des points stratégiques, la ville est 80% détruite.
- Environ 500 immeubles/maisons sont totalement détruits et plus de 2000 ont subi des dégâts.
- Les habitations quittées par leur propriétaires : les meubles sont brûlés, l’électroménager, téléviseurs, et climatisations sont mis hors état de marche par des balles. Les armoires ont reçu des rafales afin de mettre les vêtements en état inutilisable, ou les habits sont brûlés. Les matelas, après avoir mis des excréments à l’intérieur, sont pillés et jetés. Les lingeries, plus particulièrement lingeries féminines sont exposées avec des slogans injurieux et humiliants.
- L’infrastructure de la ville et le réseau d’eau est sérieusement endommagé, hors état de marche.
- Il y a encore des dépouilles qui se trouvent sous les décombres. On y trouve également des parties de corps humain. Certains corps sont impossibles à identifier, car il manque les membres, la tête, ou les corps en plusieurs parties.
- Des chiens et des chats sont pendus dans les rues pour « faire l’exemple ».
- Nombreux slogans nationalistes, racistes et sexistes, sont écrits sur les murs.
Les demandes :
- En partant de la réalité que l’économie de la commune est désormais totalement inexistante, un moratoire des dettes des commerçants et habitants envers les banques.
- Le retour de la politique démocratique afin d’éviter que la sauvagerie vécue à Cizre ne s’exporte vers d’autre endroits.
- Afin de ne pas laisser la population seule, l’organisation de visites de personnes ayant autorité, collégiales, sous forme de délégations nationales et internationales.
- Répondre aux besoins d’hébergement, d’alimentation, d’éducation et de santé dans une démarche basée non pas sur le recyclage urbain mais sur la solidarité des peuples et les espaces sociaux.
- La prise en main du suivi aussi bien judiciaire que pénal de la période vécue à Cizre, par une commission fondée à l’appel du barreau.
Vous l’aurez compris, ces demandes ne s’adressent pas au régime et à l’Etat central (sauf le point 1), mais bien à la société civile, aux élus et institutions locales, aux associations, et au delà à toutes les bonnes volontés au plan international, associations, particuliers, élus, collectivités locales, intellectuels…
Des propositions d’action et de formes concrètes de solidarité seront faites, à la suite de ce rapport, et nous les relaierons ici. Voir billet suivant…