En octo­bre 2015, le ‪‎réal­isa­teur‬ ‪‎Key­wan‬ Kari­mi a été con­damné à six ans ‪‎d‬’emprisonnement et 223 coups de fou­et pour “pro­pa­gande con­tre les lois du gou­verne­ment ” et ” insulte à la sacral­ité de la reli­gion.” Tout cela pour de la poésie et du cinéma.

En appel, même si la peine de prison a été dimin­uée, la con­damna­tion au fou­et a été main­tenue. Il avait déjà été empris­on­né, puis relâché, sur­veil­lé, et assigné à rési­dence sous caution.
Aux yeux du gou­verne­ment iranien, cette sen­tence, dont l’ap­pli­ca­tion est immi­nente, est jus­ti­fiée par le film doc­u­men­taire de Key­wan sur les ‪murs‬ de‪ Téhéran‬ « Fea­tur­ing ‪‎Graf­fi­ti‬ » et ses pein­tures, reflé­tant l’his­toire de l’I­ran depuis la chute du Shah jusqu’à aujourd’hui.

Dans l’ur­gence, et pour sauver Key­wan de la cru­auté de cette sen­tence, il nous faut ral­li­er à nous l’opin­ion publique.

Il ne serait sans doute pas trop dif­fi­cile aus­si bien à gauche qu’à droite, de con­va­in­cre les représen­tants élus des pays dits de la ‪démoc­ra­tie‬ pour rejoin­dre le mou­ve­ment, puisqu’ils sont générale­ment tou­jours prêts à recourir à l’hu­man­isme comme savon pour sup­primer cer­tains des immondices dans les rela­tions internationales.

Nous ne devons pas non plus écarter la pos­si­bil­ité que le gou­verne­ment iranien juge qu’il soit préférable de ne pas aggraver les rela­tions d’af­faires, ni d’ap­porter là de la mau­vaise con­science inutile­ment. Ces milieux d’af­faires, tou­jours en quête d’ex­cus­es pour aug­menter les prix, préfèrent en effet les preuves d’un pré­ten­du gou­verne­ment mod­éré, plus rentable pour le business.

Ces faits, portés à l’at­ten­tion de tout le monde sont salu­taires à deux égards.

L’ob­jec­tif est bien sûr de sauver absol­u­ment et par tous moyens Key­wan d’un châ­ti­ment inique. 

Mais, et cela est insé­para­ble, cela per­me­t­tra de faire con­naître cette aspi­ra­tion à la lib­erté de vie. C’est aus­si la poésie, qui met­tra un terme aux pra­tiques qui per­sis­tent encore de façon archaïque partout. La poésie, expéri­men­tée et affir­mée, sans ‪vio­lence‬, sans armes. Il faut juste assez de rap­port de forces, pour affirmer notre déter­mi­na­tion à refuser de céder à la peur, aux men­aces, et à toutes les formes de pou­voir, qu’elles soient issus de la reli­gion, de l’idéolo­gie, ou de réflex­es d’in­di­vidus prédateurs.
Le col­lec­tif de sol­i­dar­ité avec Keywan

Le texte d’ap­pel ini­tial en dif­férentes langues

La dif­fu­sion de ce texte en lui même ne se suf­fi­ra pas. S’il est néces­saire d’être con­va­in­cu que tous les recours doivent être util­isé, que des démarch­es, des appels auprès de poli­tiques, d’in­tel­lectuels “influ­ents”, des arti­cles de presse, doivent être faits, il faut aus­si se per­suad­er, que si la main des bour­reaux bar­bares n’est pas arrêtée, Key­wan Kari­mi assume ce rôle de dénon­ci­a­tion d’un sys­tème et d’un régime, dont il se fait por­teur, bien mal­gré lui.


Poetry, a crime against the state

In Octo­ber 2015, the film­mak­er‬ ‪‎Key­wan Kari­mi‬ was sen­tenced to six years of‪ impris­on­ment‬ and 223 lash­es for “propagan­da against gov­ern­ment laws” and “insults to the sacred­ness of reli­gion.” He had been pre­vi­ous­ly impris­oned, then released, super­vised, and under house arrest on bail.

In the eyes of the Iran­ian gov­ern­ment, this sen­tence, the appli­ca­tion of which is immi­nent, is war­rant­ed by Keywan’s doc­u­men­tary‬ film‬ on the walls‬ of‪ Teheran‬ featuring ‪‎graf­fi­ti‬ and paint­ings, reflect­ing the his­to­ry of Iran‬ from the fall of the Shah to the present.

In the urgency to save ‪‎Key­wan‬ from the cru­el­ty of this sen­tence, we need to ral­ly pub­lic opin­ion. It will not be too hard for the left- and right-wing elect­ed rep­re­sen­ta­tives of the country’s corrupt democ­ra­cy‬ to join the move­ment‬ as they are always pre­pared to use human­ism as soap to remove some of its filth. Nei­ther should we rule out the pos­si­bil­i­ty that the Iran­ian gov­ern­ment will deem it prefer­able not to aggra­vate businessmen’s fake clear con­science unnec­es­sar­i­ly. The lat­ter, always seek­ing excus­es to raise prices, are indeed bank­ing on an alleged­ly mod­er­ate gov­ern­ment as prof­itable for business.

Bring­ing these facts to everyone’s atten­tion is salu­tary on two counts.

The goal is of course to save Key­wan from an iniq­ui­tous punishment. 

In addi­tion, how­ev­er, and insep­a­ra­bly, this will spread aware­ness that liv­ing freely accord­ing to one’s aspi­ra­tions is the ‪‎poet­ry‬ that will bring an end to archais­tic prac­tices still per­sist­ing every­where. Poet­ry, expe­ri­enced and assert­ed, is vio­lence‬ with­out weapons, vio­lence that only has going for it our resolve to refuse to yield to fear, threats, and all forms of pow­er, whether stem­ming from reli­gion, ide­ol­o­gy, or indi­vid­ual preda­tor reflexes.


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The orig­i­nal call text in dif­fer­ent languages


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