La danse mod­erne qui s’exprime par un ensem­ble de com­po­si­tions avec la musique, les lumières, les cos­tumes, et même des mou­ve­ments acro­ba­tiques, ressort désor­mais comme une branche artis­tique vivante qui accom­pa­gne l’aventure de l’humanité avec tout l’aspect his­torique, socié­tal, social.

Cette branche artis­tique qui visu­alise avec le pub­lic, les dif­férents rit­uels soci­aux de la vie avec toutes leurs richess­es inter­pénétrées, a une impor­tance par­ti­c­ulière dans la géo­gra­phie de la Mésopotamie, comme pour l’Anatolie, berceau des civilisations.

Nous avons dis­cuté de la danse et des inter­ac­tions avec le pub­lic, avec Yeşim Coşkun, danseuse du groupe « Mezopotamya Dans ».

Une ques­tion clas­sique, mais com­ment nous décrirais-tu, Yeşim en tant que femme et artiste ?

Une ques­tion clas­sique mais dif­fi­cile, j’ai tou­jours eu du mal à me décrire. J’essaye… 

Je tâche d’être une ouvrière de l’art qui fait des efforts pour pro­duire sur scène. Puisque tu dis « en tant que femme »,je sens le besoin d’expliquer ; Je n’aime pas trop me cas­er dans des descrip­tions lim­itées comme le sen­ti­ment d’être homme ou femme. Selon l’époque que nous vivons, nous avons pas mal de prob­lèmes avec le sys­tème patri­ar­cal mais quand on me pose des ques­tions en met­tant la femme dans un chapitre séparé, j’ai l’impression que cela com­mence à être la source d’un prob­lème de genre. Artiste d’accord, mais pourquoi « femme » est dans la ques­tion ? La même ques­tion est-elle posée à un artiste homme ? En général ce genre de ques­tion me font mal sen­ti­men­tale­ment. Je peux exprimer ceci j’improvise la vie, en tant qu’être humain, comme chaque être qui essaye de rester en vie, dans la nature. Pour m’exprimer en danse, je m’accroche à la vie, à mon iden­tité et à la scène.

Pourquoi la danse ?… Tu peux nous par­ler de cette aventure ?

Cha­cun a une aven­ture de vie, c’est pour cela que je n’ai pas com­mencé la danse en dis­ant ce sera la danse et je le choi­sis pour telle et telle rai­son. En 2003, c’est la danse qui m’a trou­vée avec le pro­jet » Mem u Zin » et je me suis lais­sé aller dans le courant. Je jouais de la flûte dans un groupe de musique du Cen­tre Cul­turel Mezopotamya que j’avais com­mencé à fréquenter avec une par­tic­i­pa­tion au coeur des enfants. Je me suis trou­vée dans ce nou­veau pro­jet, à tra­vers la recherche de danseur-se‑s de l’équipe de danse qui tra­vail­laient dessus. Je me suis dévouée à la pré­pa­ra­tion des cos­tumes et décors du pro­jet, tout en dansant et chan­tant comme cho­riste. Je ne savais pas moi même qu’avec ce pro­jet, j’allais me trou­ver sur un tour­nant dans mes choix sur la scène. La musique con­tin­u­ait comme une chaleur d’été étouf­fante, la danse est venue comme la fraicheur d’automne est s’est instal­lé au cen­tre de ma vie, et il a bien fait. La suite, a été, le con­ser­va­toire et Mezopotamya Dans. Et la scène qui con­tin­ue depuis 12 ans, avec des pro­jets de danse qui s’enchaînent.

yesim coskun leyla dans 2Quand est-ce que le groupe de Mezopotamya Dans a été fondé ? Autour de quel cul­ture de danse son tra­vail a‑t-il été syn­thétisé ? Quels oeu­vres avez-vous représen­tées jusqu’aujourd’hui ?

Mezopotamya Dans a été fondé en 2005. Je con­tin­ue à y con­tribuer comme un des mem­bres fon­da­treurs-tri­ces. Au début, il exis­tait dans le sein du Cen­tre Cul­turel Mezopotamya, une équipe de dans­es traditionnelles/populaires. L’idée d’un tra­vail de mise en scène est venu avec pro­jet d’un musi­cal. Il s’agit du pro­jet « Mem u zin » qui a été déclencheur pour que je com­mence la danse. Avec la créa­tion de ce pro­jet et les recherch­es à objec­tifs édu­cat­ifs de quelques ami-e‑s inter­essé-e‑s par la danse con­tem­po­raine un proces­sus a com­mencé. Le pro­jet a attiré beau­coup d’attention et dans l’année 2005, avec un groupe noy­au de 4, 5 per­son­nes dont je fai­sais par­tie, nous nous sommes dirigés vers des recherch­es et études con­cer­nant cette branche artis­tique et nous avons com­mencé à con­stru­ire une équipe con­sti­tuée des diplômé-e‑s ou étu­di­ant-e‑s de la Danse Mod­erne, du Con­ser­va­toire de l’Etat de l’Université de Mimar Sinan dont la total­ité des mem­bres du groupe actuel est main­tenant diplômée. Notre groupe, ama­teur dans ses débuts, mais déter­miné, s’est trans­for­mé avec le temps et beau­coup de con­ces­sions, en une équipe pro­fes­sion­nelle. Plusieurs oeu­vres ont été portées sur scène jusqu’à nos jours.

Navber” (Nous sommes ensem­ble) 2005, “Bê zeman û bê ziman”(Intemporel et muet) 2006, “Yasaq” (Inter­dic­tion) 2007, “Sinor”(sınır)2008, “Destana Kawayê Hesinkar” (La légende de Kawa) 2009, “4kapı 40makam” (4 portes 40 bureaux) 2011, “Jenosit” (Géno­cide) 2012, “Ley­la” 2015, sont quelques unes des oeu­vres que nous avons représen­tées. Par­al­lèle­ment, nous avons aus­si réal­isé plusieurs per­for­mances, dans divers lieux, selon le con­cept et con­tenu de chacun.

Avez vous eu des inter­ac­tions avec d’autres dans­es de scène et « Anadolu Ateşi” ?

Lors des péri­odes de créa­tion, nous essayons de faire pro­gress­er les oeu­vres que nous met­tons en place, et  leur don­ner forme avec une méth­ode de tra­vail orig­i­nale, en prenant les déci­sions en groupe et avec des idées com­munes. Par exem­ple pour “4kapı 40makam », en décrivant le chemin de la quête de la réal­ité, à par­tir d’un rit­uel alévi, « cem » (prière mys­tique des alévis), les cos­tumes avaient été pré­parés avec une con­cep­tion au ser­vice de cet objec­tif. Tout en gar­dant l’attention sur la danse, les cos­tumes sont devenus une par­tie de la danse, en appor­tant un plus aux mou­ve­ments et à la choré­gra­phie. Pour la branche artis­tique dont vous par­lez, et pour les groupes, on peut observ­er des dif­férences aus­si bien dans le visuel que dans la musique. Par exem­ple, les fonds visuels et cos­tumes accom­pa­g­nant les mélodies de Mer Noire, il existe des créa­tions élites et très dif­férentes des orig­in­aux pop­u­laires. Pour répon­dre à votre ques­tion, il est pos­si­ble de voir les dans­es dans leur nou­velles formes, dans leur ver­sions mod­ernes défor­mées ou recy­clées. Nous ne pou­vons pas dire que c’est juste ou ce n’est pas juste, car chaque groupe de danse, a ses recherch­es à tra­vers sa pro­pre philoso­phie, et cela s’appelle, le choix. Pour nous, des inter­ac­tions avec de type de groupe ou dans­es scéniques n’est pas tout à fait pos­si­ble, aus­si bien au niveau du con­tenu que le style et la forme. En résumé, nous avons tra­vail­lé sur quelques pro­jets, dans une forme qui réu­nis­sait le mod­erne et le rit­uel dans une com­po­si­tion qui préserve l’authenticité sans le déformer. Nous préférons met­tre en scène, en gar­dant l’authenticité, sans déformer la musique, les cos­tumes et le con­tenu. Par con­séquent, nous n’avons pas d’interactions et de points com­muns artis­tiques avec les groupes que vous citez.

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La forme du spec­ta­cle de danse mod­erne con­tenant la musique, les cos­tumes, les lumières, le jeu d’acteur, n’est pas lié aujourd’hui, seule­ment à la danse mais aus­si à l’acrobatie. Quel écho toutes ces richess­es qui s’interpénètrent, font-elles, sur le spectateur ?

Nous sommes désor­mais dans un cadre large, où nous ne sommes pas oblig­és de nous lim­iter par des règles ou des tabous, mais où tout peut être util­isé. Le fait que la pro­duc­tion, le jeu d’acteur, l’approche artis­tique, le texte et même l’entrée de la dra­maturgie dans le cir­cuit, nous ait trans­porté vers un point où tout est au ser­vice de cette branche artis­tique, où les fron­tières sont con­tin­uelle­ment for­cées. Tout en vous lais­sant le choix de la fic­tion que vous voulez et les moyens, cela sert au proces­sus de créa­tion et mise en scène de l’oeuvre, et offre égale­ment de larges pos­si­bil­ités tech­niques qui ren­for­cent la final­ité. Le spec­ta­teur veut tou­jours un peu plus, mais nous qui sommes sur scène, nous sommes tenus à offrir tou­jours plus et le meilleur. Parce que chaque chose a une alter­na­tive et si avec toutes les tech­niques disponibles, vous n’ouvrez pas de place pour le nou­veau, vous devez vous pré­par­er pour dis­paraitre. A cet égard, il est impor­tant d’offrir au spec­ta­teur, ces richess­es avec des pro­por­tions justes et avec des com­po­si­tions justes. Je dis cela pour la danse, car la musique, cos­tumes et lumières doivent non pas occu­per une place pour être utile mais plutôt s’intégrer à l’oeuvre. De telle façon qu’on ne puisse même pas imag­in­er de sépar­er l’oeuvre de ces tech­niques et que cette richesse soit véhiculée comme un ensem­ble esthé­tique intégral.

Que pens­es-tu sur la destruc­tion des stéréo­types de femme-homme ? A ton avis, dans la danse con­tem­po­raine, une util­i­sa­tion cor­porelle qui sup­prime les dif­férences homme-femme, est-elle possible ?

J’aime le fait que la danse ne soit pas casée dans un genre. Si on prend le sujet en main, du point de vue de la danse con­tem­po­raine, ou danse actuelle que nous pra­tiquons, chaque choré­gra­phie et chaque com­po­si­tion crée étant focal­isé sur le mou­ve­ment, la recherche de la forme suit un chemin non pas basé sur le genre mais plutôt uni­sexe. Dans ce cas, ce n’est pas le fait qu’on a une femme ou un homme en face, mais le con­tenu de l’oeuvre qui a le plus d’importance, bien sur si vous n’avez pas crée un per­son­nage comme « Leyla »

La dif­férence des tech­niques de danse que nous pra­tiquons des autres dans­es, comme je dis­ais tout à l’heure, c’est la lib­erté de pou­voir bouger sans pren­dre en compte le genre. Un exem­ple sim­ple ; dans la danse clas­sique, ou pour le tan­go, nous voyons en général des tableaux où seuls les hommes por­tent les femmes. Mais dans la danse con­tem­po­raine, on ren­con­tre très sou­vent le con­traire. L’homme peut tout à fait être frag­ile dans une forme, et la femme peut être très forte dans une autre. J’aime beau­coup cette util­i­sa­tion et lib­erté de mou­ve­ment à égal­ité. Tu peux rester aus­si, en con­cur­rence avec toi même et en mode recherche en continu.

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Il y a‑t-il eu des oeu­vres qui ont per­mis de faire des liens entre l’identité femme et les iden­tités ethniques ?

Nous avons mis en scène des oeu­vres con­cer­nant la con­science fémi­nine et les prob­lèmes d’identité. Ayant été témoins de la prop­a­ga­tion très rapi­de de toute une généra­tion altérée, de la dégénéres­cence que les généra­tions actuelles vivent dans cette époque où la femme subit des vio­lences, où on ne lui donne pas son droit à la parole, nous avons mis en scène deux oeu­vres, en 2005 « Navber » sur l’identité, et en 2006 « Bê zeman û bê ziman » sur la con­science de la femme. En 2011, nous avons porté en scène la philoso­phie alévie, avec “4kapı40makam” qui représen­tait les dif­férentes croy­ances d’une société mul­ti­cul­turelle, et par­lait de la sen­si­bil­i­sa­tion eth­nique. Ce sont des exem­ples qui don­nent une idée sur les thèmes que nous essayons d’aborder.

le 7 mars, vous représen­terez « Ley­la » qui narre la vie de Ley­la Bedirx­an, la pre­mière danseuse du peu­ple kurde. Le fait que cela tombe la veille du 8 mars, n’est je pense, pas un sim­ple hasard. que veux-tu dire sur « Leyla » ?

Nous avons fait la pre­mière de « Ley­la » en mai 2015. ensuite, nous sommes allés en tournée, à İst­anb­ul, Diyarbakır, Mar­seille et Berlin. Je peux dire qu’en ce moment, nous savourons les représen­ta­tions. Le fait d’être sur scène le 7 mars à Istan­bul a beau­coup de sens. Les hasard ne sont pas vrai­ment pos­si­ble pour ce groupe. Cette date a été retenue trois mois à l’avance et c’est très plaisant d’être sur scène dans le cadre du 8 mars. De plus, cette année, c’est génial de pou­voir le faire avec la biogra­phie de Ley­la Bedirx­an. Pour celle et ceux qui ne con­nais­sent pas Ley­la ; c’est une femme qui a réus­si à écrire son nom dans l’Histoire avec beau­coup de dif­fi­cultés. Elle avait incar­né « Belkıs », La Reine de Saba à La Scala, un des plus grands opéra du monde. Elle est la fille de Adül­rez­zak Bedirx­an, mem­bre d’une des plus célèbres familles kur­des. Elevée dans les cul­tures turques, égyp­ti­enne, et européenne, Ley­la avait porté totale­ment son côté cos­mopo­lite à son art.
Elle est la pre­mière femme kurde qui pra­tique la danse en Europe dans les années 30. Toutes ses oeu­vres, sou­vent inspirées du Moyen-Ori­ent, d’Extrème-Orient et de l’Europe, por­tent des noms en kurde. La vie de Ley­la, avait con­tin­ué à danser avec per­sévérance, mal­gré la réac­tion de son proche entourage et sa vie représente un vrai combat.

Pour finir, quels sont vos projets ?

Je ne sais pas moi non plus, ce qui nous attend. En général chaque pro­jet est un sur­prise pour toute l’équipe. Nous déci­dons ensem­ble durant nos péri­odes de « réper­toire ». Il n’y a pas de dis­cus­sion ou propo­si­tion encore, pour une nou­velle péri­ode. Pour l’oeuvre qui sera mise en scène à chaque nou­velle sai­son, nous sor­tons des dis­cus­sions, propo­si­tions et des recherch­es préal­ables, par une déci­sion col­lec­tive. Le thème de l’oeuvre, com­bi­en de per­son­nes vont danser, qui fera les choré­gra­phies, toutes les ques­tions et répons­es pren­nent forme en groupe. Quant au con­tenu, les événe­ments soci­aux, les mythes, les prob­lèmes actuels, les géno­cides, les biogra­phies sont des chapitres qui nous nour­ris­sent. Nous essayons de nous baser sur toutes les thé­ma­tiques qui font par­tie de ces grandes lignes.

Mer­ci beau­coup Yes­im et bonne continuation.
Mer­ci à vous Kedistan


Müzik, kostüm, ışık, oyun­cu­luk ve hat­ta akrobasiyle sen­te­zle­nen “mod­ern dans”, ken­di tar­i­hi toplum­sal sosyal bütün özel­lik­leriyle insan­lığın ken­di serüve­nine eşlik eden en etkin sanat dal­ların­dan biri olarak öne çıkıy­or artık.

Bu kadar içi içe geçen zengin­liğiyle yaşamın fark­lı toplum­sal ritüel­leri­ni günümüz izleyi­cisiyle buluş­tu­ran bu sanat dalının, uygar­lık­lar diyarı Anadolu ve Meza­potamya coğrafyasın­da da kendine özgü bir yeri var kuşkusuz.

Meza­potamya Dans” grubunun dan­sçıların­dan Yeşim Coşkun’la mod­ern dan­sı ve izleyi­ciyle etk­ileşim­leri­ni konuştuk.

Klasik bir gir­iş sorusu ola­cak bel­ki ama kadın ve sanatçı Yeşim’i kısaca nasıl özetlersin?

Klasik fakat zor bir soru, kendi­mi tanım­la­mak­ta oldum olası zor­lan­mışımdır. Deniyorum…

Üret­mek ve sahnede kalmak için çaba sarf eden bir sanat işçisi olmaya çalışıy­o­rum. Kadın diye sorun­ca bir açık­la­ma ihtiy­acı his­set­tim, Kadın ya da erkek olmak hissiy­atı için­de­ki tanım­la­malara sığ­mayı sevmiy­o­rum. Yaşadığımız dönem itibarı ile ataerk­il sis­tem­le çok fazla sorun­larımız var fakat kadını ayrı bir başlık altın­da sorun­ca cins bil­in­ci soru­nun asıl kay­nağı olmaya başlıy­or gibi hissediy­o­rum. Sanatçı ok, fakat kadın neden soru­nun içinde? Aynı soru bir erkek sanatçı içinde soru­luy­or mu? genelde bu tür soru­lar hissiy­at­ta içi­mi burkuy­or. Şöyle iletey­im; Insan olarak hay­atı doğaçlıy­o­rum, doğa­da hay­at­ta kalmaya çalışan her can­lı gibi. Dan­sımı anlat­mak için sıkı sıkı tutunuy­o­rum hay­a­ta, kim­liğime ve sahneye.

Neden dans?… Bu serüveni­ni biraz anlatır mısın?

Herkesin bir yaşam serüveni var, ben; bu yüz­den dans ve bun­dan dolayı seç­tim diy­erek başla­madım dansa. 2003’te dans beni bul­du “Mem u Zin” pro­je­siyle, bende akışı­na bırak­tım kendi­mi. Çocuk koro­su ile başladığım Mezopotamya Kültür Merkezinin bir müzik grubun­da flüt çalıy­or­dum. Yeni bir pro­je çalışan dans ekib­inin dan­sçı arayışı üzer­ine kendi­mi pro­jenin ortasın­da bul­dum. Bir yan­dan korist olarak dans ederken bir yan­dan aslın­da pro­jenin dekor ve kostüm ayağını hazır­la­maya soyun­dum. Fakat bu pro­je ile sahne seçi­minde bir dönüm nok­tası geçire­ceği­mi ben de bilmiy­or­dum. Müzik beni boğan bir yaz sıcağı gibi giderken, dans son­ba­har gibi hay­atımın merkezine otur­du, çok da güzel oldu. Son­rası kon­ser­vat­u­ar ve Mezopotamya Dans. Ve bir­biri­ni izleyen dans pro­jeleri ile 12 yıldır aralık­sız devam eden sahne.

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Mezopotamya Dans” toplu­luğu ne zaman kurul­du, nasıl bir dans kültürü üzerinden sen­te­zlen­di ve sen ne zaman dahil oldun? Şimdiye kadar han­gi eser­leri icra ettiniz ?

Mezopotamya Dans, Mart 2005’te kurul­du. Kuru­cu üyeleri arasın­da bulu­nan biri olarak toplu­luk­ta­ki çalış­maları­ma devam ediy­o­rum. Önceleri Mezopotamya Kültür Merkezi bünyesinde halk dansları ekibi mev­cut­tu. Bir mizansen çalış­ması fikri ile bir müzikal bir çalış­ma başladı. Ben­imde dansa başla­ma­ma vesile olan söz ettiğim “mem u zin” pro­je­si. Bu pro­je ile bir­lik­te çağ­daş dansla ilgile­nen 1–2 arkadaşın bu alanı eğitim amaçlı araştır­maları ile devam eden süreç ve pro­jenin çok ses getirme­si ile beraber 2005 yılı içerisinde ben­imde dahil olduğum 3–4 kişi­lik çekird­ek kadro ile hem bu sanat alanı­na dair araştır­ma ve eğitim­lere yöneldik hem de şuan grubun tamamının mezun olduğu ve eğitim görm­eye devam ettiği Mimar sinan Üniver­site­si Devlet Kon­ser­vat­u­arı Mod­ern Dans bölümün­den mezun ve hala okuyan kadro­lar kur­maya başladık. Ve baş­ta amatör fakat karar­lı olan grubu­muz zaman ilerdikçe pro­fesy­onel bir kadroya büyük bir özveri ile dönüşmüş oldu. Bir çok eser bugüne taşındı.

Navber” (Bir “ara”dayız) 2005, “Bê zeman û bê ziman”(zamansız ve dil­siz) 2006, “Yasaq”2007, “Sinor”(sınır)2008, “Destana Kawayê Hesinkar” (Kawa Destanı) 2009, “4kapı 40makam” 2011, “Jenosit” 2012, “Ley­la” 2015, icraa ettiğimiz eser­ler­den bazıları… Bunun bir­lik­te bir çok mekan per­for­man­sı da kon­sept ve içer­iğe göre fark­lı mekan­lar­da gerçekleşti.

Sahne dansları ve “Anadolu Ateşi” dans toplu­luğu ile ilgili bir etk­ileşi­miniz oldu mu?

Biz ortaya koy­duğu­muz eser­leri tüm yaratım süreç­leri içinde özgün bir çalış­ma şek­li ile grupça karar altı­na alarak ve ortak bir fikirde geliştir­erek şekil­lendirm­eye çalışıy­oruz. Örneğin “4kapı 40makam” eserinde bir ale­vi ritüeli üzerinden cem etmeyi ve hakikat arayışı içerisinde bir yolu anlatırken buna hizmet ede­cek bir diza­yn içinde kostüm tasar­landı. Dikkati çeken dan­sın kom­po­sizy­onu olurken kostüm dan­sın bir parçası haline gel­di ve harekete ve kore­ografiye nite­lik kat­tı. Bah­set­tiğiniz diğer sanat dal­ları ve toplu­luk­lar için görselde ya da fon müz­iğinde daha fark­lı diza­yn­lar görmek mümkün. Örneğin Karad­eniz ezgi­ler­ine eşlik eden dip fon­lar ve kostüm­lerde orji­nalden çok fark­lı kes­im­ler ve elit çiz­im­ler mevcut. 

Beraberinde soru­nun asıl cev­abı­na gelirsem dansları yeni biçi­mi ile defor­masy­ona uğramış ya da dönüştürülmüş mod­ern ver­siy­on­ları ile görmek mümkün. Buna doğru ya da yan­lış diye­mey­iz her toplu­luk ve her dans grubu ken­di felse­fe­si üzer­ine bir arayış içindedir ve bunun adı ter­ci­htir. Biz­im bu tür toplu­luk­lar ve sahne dansları ile bir etk­ileşim­imiz içerik olarak da tarz ve biçim olarak da pek mümkün değil. öze­tle; Defor­masy­ona uğrat­madan özgün olanı koruyan bir kom­po­sizy­on içinde ritüel ile mod­erni bir­leştiren bir for­m­da bir kaç pro­je işledik. Müz­iği, kostümü ve içer­iği de o for­mu boz­may­a­cak özgün­lük­leri­ni koru­yarak sah­nele­meyi ter­cih ediy­oruz. Dolayısı ile bah­set­tiğiniz toplu­luk­lar­la sanat­sal bir etk­ileşim­imiz ve ben­z­er­lik­ler­im­iz yok.

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Günümüz mod­ern dans gös­ter­isi for­munu oluş­tu­ran müzik, kostüm, ışık, oyun­cu­luk sadece baleyle değil, akrobasiyle de ilin­tili sanıy­o­rum? Bu kadar içi içe geçen zengin­lik izleyi­ciye nasıl yansıyor?

Dans­ta artık nihayet herşeyin kul­lanıldığı ve bir tabu ya da kural­lar çerçevesinde olmak zorun­da olmadığımız geniş bir çerçeve içindey­iz. Prodük­siy­on, oyun­cu­luk, artis­tik, metin hat­ta dra­matur­jinin devrede olması yapa­bile­cek­ler­im­izin sınır­larını zor­layan ve bu sanat alanı­na hizmet eden bir nok­taya taşıdı işi. Neyi nasıl kur­gu­lay­a­cağınız size kalırken bence izleyi­ci için de, eserin gelişim ve sah­neleme sürecine hizmet ederken de son derece geniş bir teknik imkanı sunarak bu alanı güçlendiriy­or. Izleyi­ci hep daha fazlasını ister ve fakat sahnede­ki biz daha fazla ve daha iyisi­ni ver­mek­le mükelle­fiz. Çünkü her şeyin alter­nat­i­fi var ve tüm bu teknikler­le bir­lik­te yeni olana alan açmazsanız yok olmaya da hazır olmalısınız. Bu bağlam­da izleyi­ciye bu zengin­lik­leri doğru oran­tı­da ve doğru kom­po­sizyon­da sun­mak önem­li. Dans için söylüy­o­rum; bur­da müzik, kostüm ya da ışık amaca hizmet eden bir yerde değil olmak­tan ziyade eser­le bütün­leşmeli. Öyle ki o eseri diğer teknikler­den ayırt edemediğimiz bir hay­al olmasın ki, zengin­lik karşıya bütün bir estetik olarak geçsin.

Leyla mezopotamya dans afficheDans­ta kadın-erkek stereoti­p­lerinin kırıl­ması konusun­da nel­er düşünüy­or­sun? Çağ­daş dans­ta kadın-erkek ayrım­larını yıkan beden kul­lanım­ları mümkün mü sence?

Dan­sın bir cin­siyete sığ­ma­masını seviy­o­rum. Özel­lik­le icraatını yap­tığımız çağ­daş dans ya da gün­cel dans ter­i­mi üzerinden değer­lendirirsek her kore­ografi ve oluş­tu­ru­lan her kom­pozisy­on hareket odak­lı olduğu için form, cins üzerinden değil uni­sex bir arayış izliy­or. Bu durum­da karşın­dakinin kadın ya da erkek olması değil, eserin içer­iği daha çok önem arz ediy­or fakat paran­tez içinde “Ley­la” gibi bir karak­ter yaratmadıysanız.

Kul­landığımız dans tekniğinin diğer dans tekniklerinden farkı az önce de söylediğim gibi kadın ve erkek ayırt etmek­sizin aynı hareket tekniği­ni ile hareket etmenin verdiği bir özgür­lük alanı var. Buna açık­layıcı ve basit bir örnek olarak klasik bale ya da tan­go da sadece erkek­lerin kadını lift ettiği bir form görürüz genel­lik­le, fakat çağ­daş dans­ta, bunun teza­tı­na sıkça rast­la­mak mümkün. Erkek de form olarak oldukça kırıl­gan ola­biliy­orken kadın da baş­ka bir form içinde çok güçlü ola­biliy­or. Bu eşit hareket kul­lanımı ve özgür­lüğünü çok seviy­o­rum. Kendin­le de bir yarış ve sürek­li arayış halinde kalabiliyorsun.

Kadın kim­liği ile etnik kim­lik­ler arasın­da bağ kur­duğunuz eser­leriniz de oldu mu?

Kadın bil­incine ve kim­lik sorun­ları­na dair sah­nelediğimiz pro­jeler­im­iz oldu. Kadının şid­det gördüğü, söz hakkı ver­ilmediği ve aynı zaman­da bu dönem jen­erasy­onunun sıkça yaşadığı dejen­erasy­ona, yaşam­sal defor­masy­ona uğrayan bir nes­lin hızla yayıl­ması­na tanık­lık ettiğimiz için 2005 yılın­da “Navber” (Bir “ara”dayız.) 2006 yılın­da ise “Bê zeman û bê ziman” (zaman­sız ve dil­siz) olarak ilki kim­lik ikin­cisi kadın bil­in­ci üzer­ine sah­n­eye konu­lan iki eser sergiledik. Aynı zaman­da mezhep farkın­dalığı ve çok kültür­lü bir toplumun fark­lı inançlarını tem­silen 2011 yılın­da “4kapı40makam” olan bir ale­vi felse­fesi­ni sah­n­eye taşıdık. Bun­lar işle­m­eye çalıştığımız başlık­lara örnek eserlerdir.

7 mart günü Kürt halkının ilk dan­sçısı Ley­la Bedirx­an’ın yaşamını sah­n­eye taşıy­a­cak­sınız. Bunun 8 mart önce­sine denk gelme­si tesadüf değil sanırım. “Ley­la” ile ilgili nel­er söyle­mek istersin?

Ley­la” ile mayıs 2015’te prömiy­er yap­tık. Son­ra İst­anb­ul, Diyarbakır, Marsilya ve Berlin de tur­neler­im­iz oldu. Şu sıralar oyu­nun tadını çıkardığımızı söyleye­bilir­im, 7 mart’­ta İst­anb­ul’da da tekrar sahne alması çok anlam­lı. Tesadüfler grup için pek mümkün değil. Bu tar­ih 3 ay önce­den plan­landı ve her yıl 8 mart etkin­lik­leri kap­samın­da sahnede olmak key­i­fli. Üste­lik bu yıl Ley­la Bedirx­an biyo­grafisi ile olmak ayrı­ca güzel oldu. Leyla’yı bilmeyen­ler için biraz açmak uygun düşer; Ley­la Büyük zor­luk­lar­la tar­i­he ismi­ni yazdır­mayı başar­mış bir kadındır. Dünya’nın en önem­li oper­alarından biri olan “La Scala” da “saba melike­si “Belkıs“a ruh ver­miştir. Kürt­lerin tanınan ailelerinden Bedirx­an ailesinin bir üye­si, Abdul­rez­zak Bedirx­an’in kızıdır. Türkiye, Mısır ve Avru­pa kültürü ile büyüyen Ley­la bu koz­mopolit duru­mu olduğu gibi sanati­na yan­sit­mak­tadir.  Bir Kürt kadını olarak 1930’lu yıl­lar­da Avrupa’da dans sanatını icra eden ilk Kürt kadındır. Uza­k­doğu, Orta­doğu ve Avrupa’dan ilham alan Ley­la Bedîrx­an yap­tığı bütün eser­leri Kürtçe bir isim altın­da adlandırır. Aile­si ve yakın çevresinin tep­ki­sine rağ­men dans etmek­te ısrar­lı olan Ley­la’nın hay­atı tam bir mücadeyi ifade eder.

Son olarak, sıra­da baş­ka han­gi pro­jeleriniz var?

Sıra­da bizi neyin bek­lediği­ni bende bilmiy­o­rum bütün bir ekibe genelde bu durum süpriz oluy­or. Şöyle ki; reper­tu­ar süreç­ler­im­ize bir­lik­te karar veriy­oruz. Yeni dönem için henüz yeni bir öneri ve tartış­ma açıl­madı. Fakat yeni sezon için sahne ala­cak eser için önce­den tartış­malar yürütülüp öner­il­er­le beraber kolek­tif bir karar­la çıkıy­oruz genel­lik­le. Eserin konusuna, kaç kişinin dans ede­ceğine kore­ografisi­ni kimin üstleneceğine dair tüm soru­lar ve cevap­lar grubun ortak kararı üzer­ine şekil­leniy­or. Sorun içer­iğe dair ise; Toplum­sal olay­lar, mitler, gün­cel sorun­lar, jenositler, biyo­grafil­er biz­im beslendiğimiz bazı başlık­lar. Bu başlık­lar altın­da sah­n­eye koy­a­bile­ceğimiz her şeyi baz almaya çalışıyoruz.

Teşekkür­ler Yeşim. İyi çalışmalar.
Ben teşekkür eder­im Kedistan.


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“Ley­la” Face­book event 7 mars



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Sadık Çelik
REDACTION | Journaliste 
Pho­tographe activiste, lib­er­taire, habi­tant de la ZAD Nddl et d’ailleurs. Aktivist fotoğrafçı, lib­ert­er, Notre Dame de Lan­des otonom ZAD böl­gesinde yaşıy­or, ve diğer otonom bölge ve mekan­lar­da bulunuyor.