Imag­inez une boule de neige qui dévale une colline, et qui devient une avalanche. Là, c’é­tait une boule de feu, une boule d’én­ergie qui deve­nait une “vague humaine” comme vous dites en France. Une vraie celle-ci !

Des femmes de tous âges, toutes de belles per­son­nes y met­tant leurs tripes. Un cri qu’au­cune oppres­sion, aucune men­ace, ne peut musel­er. Un défi d’une force inouïe, une force indompt­able par aucun pou­voir liberticide.

8 mars istanbul

Le sexe faible” diraient cer­tains, “des femmes et mères que nous devons pro­téger” tout en les agres­sant, violant, assas­si­nant… “Des sor­cières” diraient des mau­vais­es langues. Non c’é­tait des femmes, des femmes ordi­naires, unies, devenant excep­tion­nelles, des filles, des amoureuses, des céli­bataires, des épous­es, des mères, des grand mères, des vieilles comme moi, peu importe, toutes égales et faisant corps, hurlant à plein poumons et d’une seule voix “JIN JIYAN AZADÎ !” « Femme, vie, lib­erté », en kurde et en toutes les langues.

Avec les photos de Kampüs Cadıları [Les sorcières du Campus]

Les flics eux, ils étaient bien là. Comme des petits chiens, queues entre les jambes. Ils n’ont pas moufté.

Cette chaude avalanche existe, elle est belle et bien là, même si elle ne fait pas tous les jours cette démon­stra­tion de géante dans la rue, elle respire, elle réflé­chit, elle pos­sède sa pro­pre dynamique et elle agit quo­ti­di­en­nement dans mille et un front. C’est indéniable.

En traî­nant mes pieds fatigués par la vie, à chaque pas, j’ai oublié petit à petit mes maux, mes dés­espoirs. J’ai vibré avec cette foule unie. J’en étais. Je l’étais.

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J’a­joute aus­si ceci… sans commentaire.

Fatih Pınar (jour­nal­iste):
C’est ma six­ième journée à Cizre. Depuis six jours, je fais des allers et retours entre le pre­mier sous-sol et le deux­ième sous-sol. Chaque fois que je passe, je vois une femme qui attend toute seule dans les débris de sa mai­son. Je voulais que vous sachiez qu’il y a une femme qui passera le 8 mars aus­si, en atten­dant ici.

fatih pinar fb femme attend cizre

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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…