Bosphore mythique, pont ou frontière, tu as inspiré tant de poètes, tant de musiciens, que tes vapurs ne cessent de joindre tes rives, alors qu’ailleurs les murs s’érigent.
Dans les rues du Bosphore est une vieille chanson grecque contre le racisme, née en 1972 sous la plume du poète Pythagoras, puis mise en musique par Apostolos Kaldaras. Son premier interprète (celui que vous entendez dans la vidéo ci-dessous) est Giorgos Dalaras, dans son album Asie Mineure (Mikra Asia), un jeune chanteur populaire qui venait d’être censuré par la dictature des Colonels, notamment pour sa chanson Attente (Prosmoni) et qui n’était pas encore célèbre.
Devant les événements effroyables de ces derniers mois (Lesbos, Turquie, Rojava, Syrie…), j’ai eu envie de traduire et de diffuser cette chanson qui prend racine dans mon enfance : Dans les rues du Bosphore, et ce, pour la dédier à mes camarades turcs, kurdes et syriens, à l’heure où le pouvoir cherche, une fois de plus, à nous diviser.
Une pensée particulière à mes ami-e‑s de Kedistan, qui m’aident à dépasser les frontières et le mur du silence, qui me donnent à voir l’envers du décor, de l’autre côté de la mer Égée et du Bosphore.
Y.Y.
DANS LES RUES DU BOSPHORE
Dans les rues du Bosphore,
Yannis pleure les couchers de soleil
Et, depuis l’autre rive,
Son voisin lève son verre et lui chante :
“Je suis Turc et toi Grec,
D’un peuple à l’autre,
Toi chrétien et moi musulman,
Mais tellement proches en réalité.
Avec un peu d’amour et de vin,
Je me saoule et tu te saoules aussi.
Allez, bois un peu dans mon verre,
Cher frère humain, fils de la même Terre.
Je suis Turc et toi Grec,
D’un peuple à l’autre,
Toi chrétien et moi musulman,
Mais tellement proches en réalité.”
Paroles : Pythagoras
Musique : Apostolos Kaldarasa
Traduit librement par Yannis Youlountas
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Si vous voulez écouter l’album complet, c’est par ICI… L’extase totale !