A Oyak-Renault, à Bursa, ce matin 10 ouvriers ont été appelés sur leur téléphone portable et informés de l’annulation de leur contrat de travail. Les métallos ont répondu par une forte protestation. Ils étaient 4000 à marcher vers l’usine, malgré l’intervention de la police. « Renault est partout, la résistance est partout » résonnait autour de l’usine, en arrêt partiel de production.
Les ouvriers métallos de plusieurs usines de Bursa, pourtant membres du syndicat Türk Metal (syndicat jaune pros AKP) avaient refusé en Mai 2015, la convention signée avec la direction et exprimé leurs revendications, concernant la rectification de certains points négociés lors de plusieurs mobilisations. Cette période s’est terminée par la démission de nombreux travailleurs du syndicat Türk Metal, et leur passage au Birleşik Metal İşçileri Sendikası (Syndicat des Ouvriers Métallos Unis) lié au DISK (Confédération des syndicats des ouvriers révolutionnaires).
En janvier, suite à l’augmentation annoncée sur le salaire minimum, les travailleurs d’Oyak-Renault avaient commencé une nouvelle mobilisation pour améliorer leurs conditions de travail et pour la reconnaissance de leur syndicat Birleşik Metal İşçileri Sendikası (Syndicat des Ouvriers Métallos Unis) sur leur lieu de travail, et la fin du statut représentatif du Türk Metal à l’usine. Ce syndicat, bien qu’il n’a plus que 200 ouvriers membres est toujours considéré comme autorité à Oyak-Renault. Or les 4000 travailleurs membres de Birleşik Metal (sur 5000 ouvriers de Renault) demandent légitimement, la reconnaissance de leur syndicat et veulent élire leurs représentants.
Pendant les discussions sur les élections, le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, prétextant des pseudos « harcèlement moral » effectués sur les ouvriers pour qu’ils quittent Türk Metal, a envoyé des inspecteurs à l’usine. Des avertissements provenant du Ministère auprès de la Direction de l’usine, pour que les élections soient évitées, avaient été entendus. D’autres informations relayées mettaient à jour le fait que les inspecteurs organisaient depuis deux semaines des chambres d’interrogatoire isolées et questionnaient les ouvriers dans ces lieux en exerçant des chantages.
Lors des réunions des Unités Elémentaires de Travail (UET) la détermination des ouvriers pour les élections, et leur décision de continuer leur mobilisation avait fini par la suppression des rythmes de travail de 24h/8h et 08h/16h.
Ce matin certains travailleurs ont appris par téléphone, que leur contrat était annulé.
Selon direniste.org les métallos avaient décidé hier lors de la réunion UET hier, que si des licenciements s’annonçaient, même pour un seul de leurs camarades, ils tourneraient l’interrupteur.
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