A Artvin Cerattepe, la population lutte contre un projet d’extraction de cuivre et d’or… Certes une atteinte intolérable à la nature, mais surtout une recherche de profits au détriment des conditions de vies des habitants. Alors que les recours en justice continuent, que le tribunal a décidé l’arrêt des travaux, l’entreprise débute le chantier par la force, appuyée par les forces armées. Matraques, lacrymos, canons à eau… Non, c’est non ! C’est bien connu, le Laz, peuple de la Mer Noire est têtu (un peu comme la légendaire résistance du village breton).
Le Premier Ministre Davutoglu a beau expliquer que le progrès technologique permet maintenant d’extraire le métal sans “abîmer la nature”, les habitants du coin n’en démordent pas. Il ne veulent pas qu’on rase leur forêt, et qu’on arrose leur terre de cyanure.
Voici un dessin de Sefer Selvi, publié le 22 février (Evrensel)
(Pancarte : Cerattepe est à nous)
Davutoglu — “Si des dommages sont fait au tissu naturel, nous prendrons des précautions”
Le peuple — “Qu’attendre d’autre d’un mec qui dit, nous ne pouvons pas arrêter les bombes humaines avant qu’ils n’explosent !”
La Résistance de Cerattepe a trouvé très rapidement de nombreux soutiens. En très peu de temps les défenseurs de la nature ont déboulé dans la région. Visiblement tout le monde était là !
Dessin de Nuhsal Işın.
“AAAAAaaaaaa !”
(Pancarte : Résiste Artvin)
— Bravo ! Même le Tarzan de Manisa* est là pour nous soutenir !
Alors Tarzan d’accord. Mais qui c’est ce Tarzan de Manisa?
Allez, hop un petit tour d’histoire.
Ahmeddin Carlak, alias Ahmeddin Bedevi, est né en 1899 à Samarra sous l’empire Ottoman. Il est un turkmène d’origine Kirkouk. Pour avoir combattu pendant la guerre d’indépendance turque, il a été récompensé de la médaille d’indépendance. Il est venu à Manisa en 1923. A partir de cette époque il a commencé à planter des arbres. Il vivait sur le mont Sipylos vêtu d’un simple short, et avait dévoué sa vie à arborer sa région. Sa vie durant, il a planté des milliers d’arbres. Après la sortie du film Tarzan en 1934, les habitants du coin l’ont appelé « Tarzan de Manisa ». Après sa mort en 1963, son souvenir a continué de vivre, comme « légende forestière ». Plutôt réservé, son principe fondamental était de vivre en homme libre. Ni intéressé par avoir des biens, ni pouvoir, il a toujours participé activement à la vie qui l’entourait. Cet homme est considéré aujourd’hui en Turquie, comme le premier protecteur de la nature, l’ancêtre activiste écolo…
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