Une man­i­fes­ta­tion de plus ? Peut être… Mais con­tin­uer à bris­er le mur du silence, même entre mil­i­tants con­va­in­cus, reste encore le seul moyen tan­gi­ble pour faire pren­dre con­science de l’abîme pos­si­ble au Moyen Ori­ent,  en plus des guer­res syri­ennes et iraki­ennes, que représen­tent les mas­sacres en cours au Kur­dis­tan Nord (Est de la Turquie).

Echang­er notre silence con­tre une retenue par la Turquie des réfugiés de guerre, pour sat­is­faire à la xéno­pho­bie ambiante, à la trouille nationale et à la droiti­sa­tion iden­ti­taire, c’est Munich avant Vichy en France.

Inutile donc de soulign­er que nous appelons plutôt deux fois qu’une, à rejoin­dre cette

Manifestation Samedi 6 février 2016, 15h00 — Place de la Bastille


Les vic­toires suc­ces­sives des forces kur­des en Syrie ont été perçues par l’Etat turc comme une men­ace directe pour la Turquie. En effet, le pro­jet poli­tique du con­fédéral­isme démoc­ra­tique qui y est dévelop­pé (recours à des struc­tures fédéra­tives et auto-organ­i­sa­tion­nelles pour per­me­t­tre à une société plurielle de s’organiser de manière plus juste à tous les niveaux) est l’antithèse des principes fon­da­teurs de l’Etat turc nation­al­iste et patri­ar­cal incar­né aujourd’hui par l’AKP.

Ce pro­jet poli­tique est l’un des fac­teurs clés de la répres­sion sanglante engagée par le gou­verne­ment de l’AKP con­tre les villes kur­des de Turquie. Privé de sa majorité absolue aux élec­tions lég­isla­tives du 7 juin 2015 par le score du HDP (Par­ti démoc­ra­tique des Peu­ples –alliance du mou­ve­ment poli­tique kurde et des forces pro­gres­sistes de Turquie), l’AKP a rompu sans motif les pour­par­lers de paix engagés depuis 2013 avec le mou­ve­ment kurde auquel il a déclaré la guerre afin d’obtenir le sou­tien de l’électorat d’extrême droite lors des élec­tions anticipées du 1er novem­bre 2015.

Le peu­ple kurde a réa­gi en récla­mant son droit à l’autogouvernance. Ne tolérant aucune voix d’opposition et aucune avancée démoc­ra­tique, le gou­verne­ment AKP a inten­si­fié ses offen­sives. Depuis le 16 août 2015, 1,3 mil­lions de per­son­nes ont été affec­tées par les cou­vre-feux et l’état d’urgence mis en place à 56 repris­es par les autorités turques, dans une ving­taine de villes du Kurdistan.

Aujourd’hui, les villes de Sur, Cizre et Silopi, où des dizaines de mil­liers de policiers et de mil­i­taires ont été déployés, sont assiégées et bom­bardées sans dis­con­ti­nu­ité depuis plusieurs semaines. Au cours des 4 derniers mois, 268 civils, dont 62 enfants et 37 femmes, ont été tués par les forces de sécurité.

Les habi­tants des villes assiégées sont privés d’accès aux pro­duits de pre­mière néces­sité et aux soins ; les blessés ne peu­vent être sec­ou­rus et meurent, faute de soins ; les forces de sécu­rité ne per­me­t­tent pas à la pop­u­la­tion de sor­tir pour récupér­er les corps des per­son­nes tuées dans la rue.
Le gou­verne­ment de l’AKP jus­ti­fie toutes ses actions crim­inelles con­tre le peu­ple kurde par la rhé­torique de la « lutte con­tre le ter­ror­isme », créant par là même l’amalgame entre les actes de bar­barie de Daesh et la résis­tance du peu­ple kurde. Toute voix s’élevant con­tre ces crimes d’Etat est assim­ilée à un acte ter­ror­iste par le pou­voir poli­tique. Pour exem­ple, l’ap­pel signé par 1128 uni­ver­si­taires et académi­ciens de Turquie déclarant qu’ils ne seront « pas com­plices des crimes com­mis par l’Etat », leur a valu, out­re le lyn­chage médi­a­tique, des gardes à vue, des pour­suites en jus­tice et des sanc­tions disciplinaires.

Depuis les attaques de Daesh du 13 novem­bre dernier à Paris, la France entière vit égale­ment sous état d’urgence. La rhé­torique de la guerre con­tre le ter­ror­isme bat son plein et jus­ti­fie des lois lib­er­ti­cides qui visent par­ti­c­ulière­ment les luttes sociales.

A l’extérieur, la France suit une poli­tique va-t-en-guerre et sou­tient le gou­verne­ment turc dans son entre­prise de net­toy­age eth­nique au Kur­dis­tan. Les dirigeants français et européens témoignent d’un sou­tien sans faille vis-à-vis de la Turquie, dont le sou­tien à Daesh n’est plus un secret, en con­trepar­tie de l’engagement d’Ankara à con­tenir le flux des réfugiés vers l’UE.

Nous deman­dons au tra­vers de cette manifestation :

  • la fin immé­di­ate de la col­lab­o­ra­tion entre l’Union européenne et la Turquie, 
  • l’arrêt immé­di­at des mas­sacres dans les villes kur­des de Turquie, la lev­ée des blo­cus et la fin des cou­vre- feux, 
  • l’accès immé­di­at aux pro­duits de pre­mière néces­sité et aux soins de la pop­u­la­tion et des blessés dans les villes assiégées, 
  • la reprise des négo­ci­a­tions entre l’Etat turc et le PKK afin de trou­ver une issue poli­tique à la ques­tion kurde, 
  • la lev­ée de l’état d’urgence et l’abandon du pro­jet d’amendement de la con­sti­tu­tion pour instau­r­er la déchéance de la nation­al­ité française pour les bina­tionaux.Man­i­fes­ta­tion Same­di 6 févri­er 2016, 15h00 (tra­jet Bastille-République à con­firmer)LE COMBAT DES FORCES REVOLUTIONNAIRES AU KURDISTAN EST NOTRE COMBAT,
    LEUR REUSSITE POLITIQUE NOTRE ESPOIR

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