La politique de terre brûlée se poursuit au Kurdistan Nord (Est de la Turquie).Alors que les affrontements et les opérations se poursuivent dans le quartier de “Sur” de Diyarbakır, sous couvre feu depuis 2 mois, suite à l’annonce de la police disant “Videz vos maisons, partez” les habitant-e‑s du quartier de İskender Paşa qui n’est pas sous couvre-feu, ont commencé à rassembler leurs affaires et à quitter le quartier.
Voilà comment Erdogan utilise les soutiens politiques et financiers que lui accordent les gouvernements européens et américains. Une façon de “retenir” les réfugiés assez originale que de chassez de leurs maisons pour les détruire ensuite des familles entières, pour le grand bénéfice de la “lutte anti terroriste”.
Classique politique de “terre brûlée” pratiquée dans toutes les guerres, nous direz vous… Oui, mais “officiellement” justement, il n’y a pas de guerre déclarée, contrairement à Paris par exemple, où les “politiques” le répètent à l’envie. Ces regroupements de populations devrait rappeler à d’autres les souvenirs des “colonies”, où elle fut pratiquée en même temps que la torture systématique des opposants, sous les ordres de ministres de l’Intérieur et des armées de l’époque. Peut être est-ce pour cela que leurs descendants politiques sont si “compréhensifs” à l’égard d’Erdogan.
Mais il faudra qu’on nous explique comment, en créant des “réfugiés“supplémentaires, on utilise les “milliards européens” à bon escient. A moins qu’un projet de les faire “disparaître” n’ait germé dans les noirceurs de l’ultra nationalisme turc à l’oeuvre en soutien de l’AKP. Une certaine presse y prépare si bien.
Cette politique avait concerné davantage les “villages” dans les années 90. Et ce sont souvent des populations qui justement avaient fui ces zones dévastées par l’armée turque de l’époque, aidée déjà par des groupes para militaires ou de gendarmerie dont les responsables ont été blanchis en justice il y a peu. Nombre de familles kurdes, résidant aujourd’hui en Europe comme réfugiés politiques, avaient quitté déjà cette répression systématique. Erdogan et son gouvernement s’en prennent aux quartiers urbains, encore plus peuplés, pour leur “grand ménage”.
Dénoncer haut et fort cette “guerre ethnique” désormais, qui ne dit pas son nom, alors que des solutions politiques sont sur la table depuis longtemps, dénoncer les soutiens européens et les silences complices, voilà deux tâches utiles pour qu’ici les médias dominants daignent publier autre chose que des analyses désormais “convenues” à propos de la Turquie et des réfugiés de guerre.