Erdo­gan était de retour d’une vis­ite de tra­vail en Ara­bie Saou­dite, jeu­di dernier… Il a éprou­vé le besoin de parler.

Lors de la con­férence de presse, un jour­nal­iste deman­da des pré­ci­sions sur la récente déc­la­ra­tion du Pre­mier Min­istre Davu­to­glu : “Le sys­tème prési­den­tiel existe aus­si dans un sys­tème d’E­tat uni­taire”. Erdo­gan répond donc :

Il y a actuelle­ment des exem­ples dans le monde et il y a eu aus­si des exem­ples dans l’his­toire. Quand vous regardez l’Alle­magne d’Hitler, vous  ver­rez cela. Vous ver­rez, dans dif­férents pays, vous ver­rez égale­ment des exemples.”
(There are already some exam­ples in the world today, and also some from the past. You see it when you look at Hitler’s Ger­many. Lat­er you see the exam­ple again in var­i­ous oth­er counties.)

(vidéo en turc)
La vidéo n’est plus disponible

(vidéo türkçe/english)

Le “prési­dent” Hitler de la fin des années 1930 n’a jamais existé, puisqu’il ne s’est jamais fait élire, et que ce poste a dis­paru en même temps que la con­sti­tu­tion (de l’ex république de Weimar), que le “chance­li­er Hitler”, qui s’é­tait fait don­ner les pleins pou­voirs, n’a même jamais crû bon d’abolir en instau­rant son “pou­voir absolu”. Çà, c’est pour la vérité historique.

Pour le reste, les bois­sons qu’ont dû lui servir ses hôtes du Golfe, lui sont mon­tées à la tête, qu’il a déjà fort grosse. Non con­tent d’avoir main­tenant son peu­ple “bouc émis­saire” en la per­son­ne des Kur­des, il voudrait sans doute aus­si par la ter­reur et la guerre obtenir les “pleins pou­voirs”, afin de devenir le Cal­ife qui ferait fureur, dans tous les salons européens et au delà.

Les politi­ciens, ça ose tout, quand devant eux telle­ment peu de mains se lèvent, pour stop­per leurs bras armés. Ce qui se déroule au Kur­dis­tan turc sera en 2016, le début d’un jeu de domi­nos qui pour­rait bien faire tomber toute démoc­ra­tie en Turquie, et en pour­suiv­ant son chemin, rejoin­dre les autres domi­nos, dans la région et en Europe, qui ne tien­nent déjà plus debouts. Quand nous par­lions de Munich au sujet de l’Eu­rope et d’Er­do­gan, nous ne savions pas encore qu’il en adu­lait un des acteurs principaux.

Un com­mu­niqué a été pub­lié par le secré­tari­at du « Palais illé­gal », afin de « clar­i­fi­er » les paroles d’Erdogan sur Hitler, « dis­tor­dues à tort » par une cer­taine presse et lés médias étrangers.

Le com­mu­niqué pré­cise (nous traduisons tel quel)

1- Le sys­tème prési­den­tiel peut exis­ter dans des états uni­taires. Un sys­tème prési­den­tiel n’est pas oblig­a­toire­ment basé sur le fédéralisme.

2- Ce qui est essen­tiel dans le sys­tème prési­den­tiel, est l’application du principe de Jus­tice et de répon­dre aux attentes du peuple.

3- Par­lemen­taire ou prési­den­tiel, quelque soit sa nature, quand le sys­tème est abusé, les mau­vais régimes se ter­mi­nent par des cat­a­stro­phes, tels que dans l’Allemagne d’Hitler. Ni le sys­tème par­lemen­taire, ni prési­den­tiel, ne peu­vent empêch­er à eux seuls, l’apparition de ce genre de résul­tats. Ce qui est impor­tant, c’est l’appropriation d’une sorte de gou­ver­nance juste, qui sert la nation.

Le com­mu­niqué souligne aus­si, qu’Erdogan aurait don­né l’exemple de l’Allemagne d’Hitler pour ces raisons et ras­sure « le monde » :

Il n’est pas accept­able de refléter comme une allu­sion pos­i­tive pour l’Allemagne d’Hitler, les pro­pos de Notre Prési­dent qui con­damne l’Holocauste, l’antisémitisme, et par ailleurs l’islamophobie, comme des crimes con­tre l’humanité.”

Rétropé­dalage ridicule qui toute­fois per­met à Erdo­gan de faire par­ler de lui en Turquie, comme d’un “homme dont le monde entier com­mente les con­férences de presse”. Pour Erdo­gan, tout cela n’est aus­si qu’un “point de détail”.


Lisez aus­si l’ar­ti­cle “Que savent les écol­iers turcs du nazisme ?” d’E­ti­enne Copeaux. Il s’ag­it d’une note de recherche sur les manuels sco­laires effec­tuée en 1992.

 

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